CORRESPONDANCE - Année 1738 - Partie 10

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à M. Helvétius

11 Septembre.

 

Mon aimable ami, qui ferez honneur à tous les arts, et que j’aime tendrement, courage, macte animo. La sublime métaphysique peut fort bien parler le langage des vers ; elle est quelquefois poétique dans la prose du P. Malebranche. Pourquoi n’achèveriez-vous pas ce que Malebranche a ébauché ? C’était un poète manqué, et vous êtes né poète. J’avoue que vous entreprenez une carrière difficile, mais vous me paraissez peu étonné du travail. Les obstacles vous feront faire de nouveaux efforts ; c’est à cette ardeur pour le travail qu’on reconnaît le vrai génie. Les paresseux ne sont jamais que des gens médiocres, en quelque genre que ce puisse être. J’aime d’autant plus ce genre métaphysique que c’est un champ tout nouveau que vous défricherez.

 

Omnia jam vulgata : …… (Georg., III.)

 

Vous dites avec Virgile :

 

… Tentanda via est, qua me quoque possim

Tollere humo, victorque virum volitaire per ora. (Georg. III.)

 

Oui, volitabis per ora ; mais vous serez toujours dans le cœur des habitants de Cirey.

 

Vous avez raison assurément de trouver de grandes difficultés dans le chapitre de Locke De la puissance ou De la liberté. Il avouait lui-même qu’il était là comme le diable de Milton pataugeant dans le chaos.

 

Au reste, je ne vois pas que son sage système qu’il n’y a point d’idées innées soit plus contraire qu’un autre à cette liberté si désirable, si contestée, et peut-être si incompréhensible. Il me semble que, dans tous les systèmes, Dieu peut avoir accordée à l’homme la faculté de choisir quelquefois entre des idées, de quelque nature que soient ces idées. Je vous avouerai enfin qu’après avoir erré bien longtemps dans ce labyrinthe, après avoir cassé mille fois mon fil, j’en suis revenu à dire que le bien de la société existe que l’homme se croie libre. Nous nous conduisons tous suivant ce principe, et il me paraît un peu étrange d’admettre dans la pratique ce que nous rejetterions dans la spéculation. Je commence, mon cher ami, à faire plus de cas du bonheur de la vie que d’une vérité ; et, si malheureusement le fatalisme était vrai, je ne voudrais pas d’une vérité si cruelle. Pour l’Etre souverain, qui m’a donné un entendement qui ne peut se comprendre, ne m’aurait-il pas donné aussi un peu de liberté ? Nous nous sentons libres. Dieu nous aurait-il trompés tous ? Voilà des arguments de bonne femme. Je suis revenu au sentiment, après m’être égaré dans le raisonnement.

 

Quant à ce que vous me dites, mon cher ami, de ces rapports infinis du monde, dont Locke tire une preuve de l’existence de Dieu, je ne trouve point l’endroit où il le dit.

 

Mais à tout hasard je crois concevoir votre difficulté ; et sur cela, sans plus de détail, voici mon idée que je vous soumets.

 

Je crois que la matière aurait, indépendamment de Dieu, des rapports nécessaires à l’infini ; j’appelle ces rapports aveugles ; comme rapports de lieu, de distance, de figure, etc. ; mais pour des rapports de dessein, je vous demande pardon. Il me semble qu’un mâle et une femelle, un brin d’herbe et sa semence, sont des démonstrations d’un Etre intelligent qui a présidé à l’ouvrage. Or de ces rapports de dessein il y en a à l’infini.

 

Pour moi, je sens mille rapports qui me font aimer votre cœur et votre esprit, et ce ne sont point des rapports aveugles. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur. Je suis trop de vos amis pour vous faire des compliments.

 

Madame du Châtelet a la même opinion de vous que moi ; mais vous n’en devez aucun remerciement ni à l’un ni à l’autre.

 

 

 

 

à M. l’abbé Moussinot

Septembre.

 

En conscience, mon cher ami, vous êtes obligé de me faire graver autrement. Je suis gravé à faire peur. Il faut que Odieuvre s’en mêle ; je lui donnerai cent francs ; j’aurai quelques estampes pour moi, et il gardera la planche. Un nommé Fessard vient de m’écrire pour me demander la préférence. J’aime autant que ce soit lui qu’un autre ; il a une bonne volonté, et il peut bien travailler. Envoyez-le chez Prault ; mettez-les aux mains. Mon ami Latour conduira le graveur, soit Fessard, soit Odieuvre.

 

Nous ne comptons plus avec le chevalier de Mouhi ; que veut-il donc par an pour les nouvelles qu’il fournit ? C’est une chose qu’il faut absolument savoir ; je dirai ensuite ce qu’il faut donner à compte. Dorénavant je veux faire des marchés pour tout, fût-ce pour des allumettes, car les hommes abusent toujours du peu de précautions qu’on a prises avec eux. De Mouhi pourrait aussi se charger de nous faire parvenir les pièces nouvelles.

 

A propos de pièces nouvelles, je vous prie, mon cher ami, de m’envoyer une rescription de quatre mille francs.

 

 

 

 

à M. Berger

Cirey, Octobre.

 

Aujourd’hui est parti, par le carrosse de Joinville, le petit visage de notre ami, dont l’aimable Latour fera tout ce qu’il voudra. On demande les pierres de M. Barrier avec plus d’empressement que je ne mérite. A l’égard de l’estampe, il faut, je crois, la donner à Odieuvre, puisqu’il a fait les premiers frais. Il se chargera du graveur qui travaillera sous les yeux du peintre. Je donnerai cent francs au graveur pour ma part ; Odieuvre donnera le reste, et aura la planche ; et moi j’aurai quelques estampes pour mes amis.

 

Je croyais que M. de Latour avait un double original. Qu’a-t-il donc fait du premier pastel ? Car je n’ai que le second. Enfin j’envoie ce que j’ai, et je l’envoie à l’adresse de l’abbé Moussinot. Faites bien mes compliments au peintre qui m’a embelli, et que les graveurs ont défiguré.

 

Si vous êtes curieux de voir ces Lettres à M. Maffei et à M. Thieriot (1), il devait vous les montrer ; mais adressez-vous, si vous voulez, à Prault.

 

N’y a-t-il point de nouvelles, je vous en prie ? Continuez, persévérez dans votre charmante régularité. Je vous embrasse.

 

 

1 – La première figure en partie dans le Préservatif, l’autre forme les Observations sur Lass, etc. (G.A.)

 

 

 

 

à M. le Baron de Kaiserling

Cirey, Octobre.

 

Très aimable Césarion,

Par votre épître j’apprends comme

Quelques vers griffonnés sur l’homme (1)

Ont eu votre approbation.

J’ai peint cette absurde sagesse

Des fous sottement orgueilleux ;

C’est à vous à vous moquer d’eux ;

Vous n’êtes pas de leur espèce.

 

          M. Michelet (2) nous a envoyé, monsieur, les plans du paradis terrestre de l’Allemagne, car celui de France est à Cirey. Je ne sais ce que j’aime le mieux en vous, ou la plume de l’écrivain qui écrit de si jolies choses, ou le crayon qui dessine une si aimable retraite. Vous nous fournissez tous les plaisirs qu’on peut goûter quand on n’a pas le bonheur de vous voir. Madame la marquise du Châtelet va vous écrire ; elle est seule digne de vos présents ; mais j’en sens le prix aussi vivement qu’elle. Nous sommes unis tous en Frédéric, comme les dévots le sont dans leur patron. Je serai, monsieur, toute ma vie, avec l’attachement le plus tendre, votre, etc.

 

 

1 – Dans le sixième des Discours. (G.A.)

 

2 – Marchand qui servait de correspondant à Voltaire et à Frédéric. (G.A.)

 

 

 

 

à M. l’abbé Moussinot

Octobre.

 

Un paquet plat, contenant une pièce peut-être fort plate, partit hier par le carrosse de Joinville ; je l’adresse à M. l’abbé Moussinot, mon ami ; mais, comme les jansénistes n’aiment point les pièces de théâtre, elle est destinée à un honnête jésuite, nommé le P. Brumoi. Il faut, s’il vous plaît, que ce manuscrit soit rendu en main propre au jésuite, avec serment, sans restriction mentale, qu’il n’en prendra point copie. Après le P. Brumoi, on en fera part au P. Porée, mon ancien régent, à qui je dois cette déférence ; et le manuscrit, en sortant du collège de Louis-le-Grand, sera remis au greffe janséniste de Saint-Merri.

 

J’avertis mon chanoine qu’il peut à toute force lire la tragédie ; premièrement, parce qu’elle est sans amour ; la nature seule et sans aucun mélange de galanterie peut remuer un cœur dévot.

 

Car, pour être dévot, on n’en est pas moins homme.

                                                                       Tartufe, acte III, sc. III.

 

Secondement, cette Mérope, étant probablement ennuyeuse, pourra passer pour le huitième des psaumes pénitentiaux. Lisez-le donc ce huitième psaume ; il vous ennuiera peut-être, mais il vous édifiera ; c’est la nature de beaucoup de bonnes choses.

 

Troisièmement, mon cher janséniste, si Mérope vous plaît, j’en serai plus flatté que du suffrage des jésuites. Le jugement de ces messieurs, trop accoutumés aux pièces de collège, m’est toujours un peu suspect.

 

 

 

 

à M. de Maupertuis (1)                                - LETTRE EN 2 PARTIES -

 

 

 

Après vous avoir remercié des leçons que j’ai reçues de vous sur la philosophie newtonienne, voulez-vous bien que je vous adresse les idées qui sont le fruit de vos instructions ?

 

1°/ Je vois les esprits dans une assez grande fermentation en France, et les noms de Descartes et de Newton semblent être des mots de ralliement entre deux partis. Ces guerres civiles ne sont point faites pour des philosophes. Il ne s’agit point de combattre pour un Anglais contre un Français, ni pour les lettres de l’alphabet qui composent le nom de Newton contre celles qui composent le nom de Descartes. Ces noms ne sont réellement qu’un son ; il n’y a nulle relation entre un homme qui n’est plus et ce qu’on appelle sa gloire. Il n’appartient pas à ce siècle éclairé de suivre tel ou tel philosophe ; il n’y a plus de fondateur de secte, l’unique fondateur est une démonstration.

 

2°/ Les noms doivent entrer pour si peu de chose dans cette querelle, qu’en effet ceux qui combattent les vérités nouvellement découvertes, ou qui en tirent des conclusions en faveur des tourbillons, ne suivent Descartes en aucune manière. Il y a longtemps qu’on a été forcé de renoncer à son système de la lumière, à ses lois du mouvement, démontrées fausses dès qu’elles ont paru ; à ses tourbillons qui, tels qu’il les a conçus, renversent les règles de la mécanique sur lesquelles il disait que sa philosophie était fondée ; à son explication de l’aimant, à sa matière cannelée, à la formation imaginaire de son univers, à sa description anatomique de l’homme, etc. On proscrit tous ses dogmes en détail, et cependant on se dit encore cartésien !  C’est comme si on avait dépouillé un roi de toutes ses provinces l’une après l’autre, et qu’on se dît encore son sujet. Il ne s’agit pas, encore une fois, de savoir si un homme qu’on appelait René Descartes a été plus grand par rapport à son siècle qu’un certain homme nommé Isaac Newton n’a été grand par rapport au sien ; et s’il fallait entrer dans cette autre question non moins frivole, que cependant on agite, savoir lequel a été le plus grand physicien, Descartes ou Newton, il suffirait de considérer que Descartes n’a presque point fait d’expériences ; que, s’il en avait fait, il n’aurait point établi de si fausses lois du mouvement ; que, s’il avait même daigné lire ses contemporains, il n’aurait pas fait passer le sang des veines lactées par le foie, quinze ans après qu’Azellius avait découvert la vraie route ; que Descartes n’a ni observé les lois de la chute des corps et vu un nouveau ciel comme Galilée, ni deviné les règles du mouvement des astres comme Kepler, ni trouvé la pesanteur de l’air comme Torricelli, ni calculé les forces centrifuges et les lois du pendule comme Huygens, etc. D’un autre côté on verrait Newton, à l’aide de la géométrie et de l’expérience, découvrir les lois de la gravitation entre tous les corps, l’origine des couleurs, les propriétés de la lumière, les lois de la résistance des fluides, etc.

 

Enfin, si l’on voulait discuter la physique de Descartes, que pourrait-on y apercevoir que des hypothèses ? Ne verrait-on pas avec douleur le plus grand géomètre de son temps abandonner la géométrie, son guide, pour se perdre dans la carrière de l’imagination ? Ne le verrait-on pas créer un univers au lieu d’examiner celui que Dieu a créé ?

 

Veut-on se faire une idée très juste de sa physique ? Qu’on lise ce qu’en a dit le célèbre Boerhaave, qui vient de mourir (2). Voici comme il s’explique dans une de ses harangues : « Si de la géométrie de Descartes vous passez à la physique, à peine croirez-vous que ces ouvrages soient du même homme : vous serez épouvanté qu’un si grand mathématicien soit tombé dans un si grand nombre d’erreurs. Vous chercherez Descartes dans Descartes ; vous lui reprocherez tout ce qu’il reprochait aux péripatéticiens, c’est-à-dire que rien ne peut s’expliquer par ses principes. »

 

C’est ainsi qu’on pense avec raison de Descartes dans presque toute l’Europe. Il est donc très injuste qu’on me fasse en France un crime de l’avoir combattu, comme si c’était l’action d’un mauvais Français ; il faut qu’on songe que Gassendi, dont plusieurs opinions contraires à Descartes revivent dans mon ouvrage, était aussi d’une province de France ; il faut qu’on songe que vous êtes Français. Eh ! Qu’importe que la vérité nous vienne de Bretagne, ou de Provence, ou de Cambridge ? C’est être en effet bon citoyen que de la chercher partout où elle est.

 

3°/ Le point de la question est uniquement de savoir si après que Newton a découvert une tendance, une gravitation, une attraction réelle, indisputable, entre tous les globes célestes et entre tous les corps ; si après qu’il a mathématiquement déterminé les forces de cette gravitation entre les corps célestes, il la faut regarder comme un principe, comme une qualité primordiale, nécessaire à la formation de cet univers, données originairement à la matière par l’Etre infini qui donne tout, ou bien si cette propriété de la matière est l’effet mécanique de quelque autre principe. Dans l’un et dans l’autre cas, il faut recourir à la main du Créateur, à sa volonté infiniment libre et infiniment puissante ; soit qu’il ait créé la matière, soit qu’il ait donné la gravitation aux corps, soit qu’il ait  formé des tourbillons dont la gravitation dépende, s’il est possible.

 

Ainsi, de quelque côté qu’on se tourne, newtonien et anti-newtonien, tous recourent également à l’Etre des êtres. La seule différence qui est ici entre nous et nos adversaires, c’est que ceux qui paraissent d’abord admettre des idées plus simples, en voulant tout expliquer par l’impulsion, sont en effet obligés d’avoir recours à beaucoup de mouvements composés, à une infinité de directions en tous sens. Ils n’ont pas même l’avantage de la simplicité dont ils se flattaient. Cet avantage est tout entier du côté des newtoniens. Il faut avouer que cet avantage, s’il était seul, serait bien peu de chose. Une vraisemblance de plus ni fournit point une preuve. Ce ne sont pas là les armes dont vous vous servez. Qu’est-ce qu’un pas de plus dans cette carrière immense ? Allons donc plus loin, et voyons si la gravitation n’est que vraisemblable, tandis que les tourbillons sont impossibles.

 

4°/ Il faut bien d’abord que tous les hommes conviennent de cette nouvelle et admirable vérité, qu’une pierre ne retombe sur la terre que par la même loi qui entraîne la lune autour de la terre. Il faut convenir que tous les astres qui tournent dans des courbes autour du soleil gravitent, pèsent réciproquement sur le soleil. Par cette loi même les comètes, qui ne sont autre chose que des planètes très excentriques, et qui, dans leur aphélie, peuvent être deux cents fois plus éloignées du soleil que Saturne, pèsent encore sur le soleil par cette simple loi ; et, tous ces corps s’attirant précisément en raison de la masse qu’ils contiennent, et en raison du carré de leurs approchements, forment l’ordre admirable de la nature. On est obligé aussi de convenir qu’il y a une attraction marquée entre les corps et la lumière, cet autre être qui fait comme une classe à part. Arrêtons-nous ici. Cette gravitation, cette attraction, quelle qu’elle soit, peut-elle être un principe ? Peut-elle appartenir originairement aux corps ?

 

5°/ Je demande d’abord s’il y a quelqu’un qui ose nier que Dieu ait pu donner aux corps ce principe de la gravitation. Je demande s’il est plus difficile à l’Etre suprême de faire tendre les corps les uns vers les autres que d’ordonner qu’un corps en pourra déranger un autre de sa place ; que celui-ci végète ; que cet autre ait la vie ; que celui-ci sente sans penser ; que celui-là pense ; que tous aient la mobilité, etc. Si quelqu’un ose nier cette possibilité, je le renverrai à ce livre, aussi précieux que peu étendu, où vous discutez si bien l’attraction. Vous avez fait comme M. Newton, car il vous appartient de faire comme lui : vous vous êtes expliqué avec quelque réserve, parce qu’il ne fallait pas révolter des esprits prévenus de l’idée que rien ne peut s’opérer que par un mécanisme connu. Mais enfin personne n’ayant pu expliquer cette nouvelle propriété de la matière par aucun mécanisme, il faut bien qu’on s’accoutume insensiblement à regarder la gravitation comme un mécanisme d’un nouveau genre, comme une qualité de la matière inconnue jusqu’à nous.

 

Un des plus estimables philosophes de nos jours (1), qui est de vos amis, et qui m’honore aussi de quelque amitié, me faisait l’honneur de m’écrire, il y a quelques jours, qu’en regardant l’attraction comme principe, on devait craindre de ressembler à ceux qui admettaient l’horreur du vide dans une pompe avant qu’on connût la pesanteur de l’air. Il a très raison, si en effet quelqu’un peut connaître la cause de la gravitation, comme on connaît le principe qui fait monter l’eau dans une pompe ; car il est sûr qu’en ce cas la gravitation n’est qu’un effet, et non point une cause. Il y aurait seulement cette différence entre les péripatéticiens et nous, qu’ils voyaient facilement et sans surprise l’eau monter, et que c’est à l’aide de la sublime géométrie que Newton a vu la terre et les cieux graviter.

 

Mais je vais plus loin, et j’ai pris la liberté de dire à ce philosophe qu’en cas que l’on eût pu prouver autrefois que l’air ni aucun fluide ne peut, par le mécanisme ordinaire, faire monter l’eau dans les pompes, on eût été forcé alors d’admettre une loi primordiale de la nature par laquelle l’eau eût monté dans les pompes ; car là où un phénomène ne peut avoir de cause, il faut bien qu’il soit une cause de lui-même.

 

Voilà le cas où il est très vraisemblable que se trouve l’attraction, la gravitation : ce phénomène existe, et nul mortel n’en peut trouver la cause.

 

6°/ Quand Newton examine, dans le cours de ses Principes mathématiques, les différents rapports de la gravitation, il ne la considère qu’en géomètre, sans la regarder ni comme une cause ni comme un effet particulier ; de même que lorsqu’il parle (proposition 96) des inflexions de la lumière, il dit qu’il n’examine pas si la lumière est un corps ou non ; il s’explique avec cette précaution dans ses théorèmes, et va même jusqu’à dire qu’on pourrait appeler ces effets impulsion, afin de ne point mêler le physique avec le géométrique. Mais enfin, à la dernière page de son ouvrage, voici comme il s’explique en physicien aussi sublime qu’il est géomètre profond :

 

« J’ai jusqu’ici montré la force de la gravitation par les phénomènes célestes et par ceux de la mer, mais je n’en ai nulle part assigné la cause. Cette force vient d’un pouvoir qui pénètre au centre du soleil et des planètes, sans rien perdre de son activité, et qui agit non pas selon la quantité des superficies des particules de matière sur lesquelles elle agit, comme font les causes mécaniques, mais selon la quantité de matière solide ; et son action s’étend à des distances immenses, diminuant toujours exactement selon le carré des distances, etc. »

 

C’est dire bien nettement, bien expressément, que l’attraction est un principe qui n’est point mécanique.

 

Et, quelques lignes après, il dit :

 

«  Je ne fais point d’hypothèses, hypotheses non fingo ; car ce qui ne se déduit pas des phénomènes est une hypothèse ; et les hypothèses, soit métaphysiques, soit physiques, soit des suppositions de qualités occultes, soit des suppositions de mécanique, n’ont point lieu dans la philosophie expérimentale. »

 

Remarquons, en passant, ce grand mot des hypothèses de mécanique ; elles ne valent pas mieux que les qualités occultes.

 

On voit évidemment, par ces paroles fidèlement traduites, le tort extrême que l’on a de reprocher aux newtoniens d’aller plus loin que Newton même. Premièrement, quand ils iraient plus loin, ce ne serait pas un reproche à leur faire ; il ne s’agirait que de savoir s’ils s’égarent ou non. En second lieu, il est constant que Newton ne pensait ni ne pouvait penser que le mécanisme ordinaire que nous connaissons pût jamais rendre raison de la gravitation de la matière.

 

Ce qui a trompé en ce point ceux qui se disent cartésiens, c’est qu’ils n’ont pas voulu distinguer ce que Newton dit dans le cours de ses théorèmes de ses deux premiers livres comme mathématicien, et ce qu’il dit au troisième comme physicien. Le géomètre examine, indépendamment de toute matière, les forces centripètes tendant à un centre, à un point mathématique ; le physicien ensuite les considère comme une force répandue également dans chaque partie de la matière. C’est ainsi qu’on observe dans une balance le centre mathématique de gravité, et qu’on observe physiquement que les masses des deux branches de la balance sont égales.

 

Mais, encore une fois, après que, dans le cours de ses recherches, Newton a examiné la nature plus en physicien, il est forcé de déclarer que nul tourbillon, nulle impulsion connue, nulle loi mécanique ne peut rendre raison des forces centripètes ; car, à la fin du second livre, quand il considère que la terre se meut beaucoup plus vite au commencement du signe de la vierge que dans celui des poissons, et que cela seul anéantit démonstrativement tout prétendu fluide qui ferait circuler la terre ; alors il est obligé de dire ces paroles décisives : « L’hypothèse des tourbillons contredit absolument les phénomènes astronomiques, et cette hypothèse sert bien plus à troubler les mouvements célestes qu’à les expliquer. » Il renvoie donc le lecteur aux forces centripètes.

 

Voilà la seule fois qu’il parle de Descartes, sans même le nommer. Et en effet, que pourrait-il avoir à démêler avec Descartes, qui n’a jamais rien expliqué mathématiquement, si vous en exceptez sa Dioptrique, de laquelle il n’a pu même connaître tous les vrais principes ? Ce n’est pas tout, il faut voir cette belle démonstration du théorème 20e du livre IIIe, où Newton prouve que la vélocité d’une comète dans son espèce de parabole est toujours à la vitesse de toute planète circulant à peu près dans un cercle, en raison sous-doublée du double de la distance simple de la comète.

 

Selon ce calcul, si la terre, par son mouvement horaire, décrit 71,675 parties de l’espace, une comète, à la même distance du soleil dont la vitesse sera à celle de la terre comme la racine 2 est à 1, parcourra dans le même temps plus de 100,000 parties de l’espace. Ensuite, considérant que les comètes qui se trouvent dans la région d’une planète quelconque vont toujours beaucoup plus vite que cette planète, il suit de là très évidemment qu’il est de toute impossibilité que le même tourbillon, la même couche de fluide, puisse entraîner à la fois deux corps qui circulent avec des vitesses si différentes.

 

Remarquons ici que Newton, à l’aide de la seule théorie de la gravitation, déterminera le lieu du ciel où la comète de 1681 devait arriver à une heure marquée, et les observations confirmèrent ce que sa théorie avait ordonné.

 

Il détermina de même quel dérangement Jupiter et Saturne devaient éprouver dans leur conjonction, et ces deux planètes subirent le sort que Newton avait calculé. Certainement il était bien impossible qu’il se fût trouvé là un tourbillon qui eût approché Saturne et Jupiter l’un de l’autre. Un torrent fluide circulant entre ces deux planètes immenses eût produit un évènement tout contraire. Ce serait donc en effet violer toutes les lois du mécanisme qu’on réclame, ce serait admettre en effet des qualités occultes que d’admettre des tourbillons occultes qui ne peuvent s’accorder avec aucune loi de la nature.

 

Si on voulait bien joindre à ces deux démonstrations tous les autres arguments dont j’ai rapporté une partie dans mon seizième chapitre (4) ; si on voulait bien voir qu’il est réellement impossible qu’un corps se meuve trois minutes dans un fluide qui soit de sa densité, et que par conséquent, dans toutes les hypothèses des tourbillons, tout mouvement serait impossible, on serait enfin forcé de se rendre de bonne foi ; on n’opposerait point à cette démonstration des subtilités qui ne l’éluderont jamais ; on n’irait point imaginer je ne sais quels corps à qui on attribue le don d’être denses sans être pesants, puisqu’il est démontré que toute matière connue est pesante, et que la gravitation agit en raison directe de la quantité de la matière ; enfin on ne perdrait point à combattre la vérité un temps précieux qu’on peut employer à découvrir des vérités nouvelles.

 

7°/ J’avouerai qu’il est bon que, dans l’établissement d’une découverte, les contradictions servent à l’affermir ; il est très raisonnable, d’ailleurs, que des géomètres et des physiciens aient cherché à concilier les tourbillons avec les découvertes de Newton, avec les règles de Kepler, avec toutes les lois de la nature ; ils font connaître par ces efforts les ressources de leur génie.

 

A la bonne heure que le célèbre Huygens ait tenté de substituer aux tourbillons inadmissibles de Descartes d’autres tourbillons qui ne pressent plus perpendiculairement à l’axe, qui aient des directions en tous sens (chose pourtant assez inconcevable) ; que Perrault ait imaginé un tourbillon du septentrion au midi qui viendrait croiser un tourbillon circulaire d’orient en occident ; que M. Bulfinger hasarde et dise de bonne foi qu’il hasarde quatre tourbillons opposés deux à deux ; que Leibnitz ait été réduit à inventer une circulation harmonique ; que Malebranche ait imaginé de petits tourbillons mous qui composent l’univers qu’il lui a plu de créer ; que le P. Castel soit créateur d’un autre monde rempli de petits tourbillons à roues endentées les unes dans les autres ; que M. l’abbé de Molières fasse encore un nouvel univers tout plein de grands tourbillons formés d’une infinité de petits tourbillons souples et à ressorts ; qu’il applique à son hypothèse de très belles proportions géométriques avec toute la sagacité possible : ces travaux servent au moins à étendre l’esprit et à donner des vues nouvelles. Il arrive à presque tous ces illustres géomètres ce qui arrive à d’industrieux chimistes, qui, en cherchant la pierre philosophale, font de très utiles opérations. Newton a ouvert une minière nouvelle ; il a trouvé un or que personne ne connaissait : les philosophes recherchent la semence de cet or, il n’y a pas apparence qu’ils la trouvent jamais.

 

Non seulement le soleil gravite vers Saturne, mais Sirius gravite vers le soleil ; mais chaque partie de l’univers gravite ; et c’est bien en vain que les plus savants hommes veulent expliquer cette gravitation universelle par de petits tourbillons qu’ils supposent n’être pas pesants ; toute matière a cette propriété. Voilà ce que Newton a enseigné aux hommes. Mais, encore une fois, savoir la cause de cette propriété n’est pas, je crois, le partage de l’humanité.

 

Les animaux ont ce que l’on appelle un instinct, les hommes ont ce que l’on appelle la pensée : comment ont-ils cette faculté ? Dieu, qui seul l’a donnée, sait seul comment il l’a donnée. Le grand principe de Leibnitz que rien n’existe sans une cause suffisante est très vrai ; mais il est tout aussi vrai que les premiers ressorts de la nature n’ont pour cause suffisante que la volonté infiniment libre de l’Etre infiniment puissant. La gravitation inhérente dans toutes les parties de la matière est dans ce cas ; et toute la nature nous crie, comme l’avouent MM. s’Gravesande et Musschenbroeck, que cette gravitation ne dépend point des causes mécaniques ; tâchons d’en calculer les effets, d’en examiner les propriétés.

 

Nec propius fas est mortali attingere divos. (HALLEY)

 

Pour moi, pénétré de ces vérités, je me suis bien donné de garde d’oser mêler le moindre alliage de système à l’or de Newton : je me suis contenté de rendre sensibles aux esprits peu instruits, mais attentifs, les effets de la gravitation démontrée, quelle qu’en puisse être la cause, effets qui seront éternellement vrais, soit qu’on reconnaisse la gravitation pour une qualité primordiale de la matière, soit qu’elle appartienne à quelque autre cause inconnue, et à jamais inconnue.

 

Quelques personnes d’esprit, qui n’ont pas eu le courage de s’appliquer à la philosophie, donnent pour excuse de leur paresse que ce n’est pas la peine de s’attacher à un système qui passera comme nos modes. Ils ont ouï dire que l’école ionique a combattu l’école de Pythagore ; que Platon a été opposé à Epicure ; qu’Aristote a abandonné Platon ; que Bacon, Galilée, Descartes, Boyle, ont fait tomber Aristote ; que Descartes a disparu à son tour, et ils concluent qu’il viendra un temps où Newton subira la même destinée.

 

Ceux qui tiennent ce discours vague supposent, ce qui est très faux, que Newton a fait un système ; il n’en a point fait, il n’a annoncé que des vérités de géométrie et des vérités d’expérience. C’est comme si on disait que les démonstrations d’Archimède passeront de mode un jour. Il se peut faire que quelqu’un découvre un jour (s’il a des révélations) la cause de la pesanteur ; mais les propositions des équipondérances d’Archimède n’en sont pas moins démontrées, et le calcul de Newton sur la gravitation n’en sera ni moins vrai ni moins admirable.

 

8°/ Les effets de cette gravitation sont si indispensables, que par eux on découvre combien de matière doit contenir la lune qui tourne autour de nous, comment elle doit altérer sa course, pourquoi ses nœuds et ses apside varient, de quelle quantité ils doivent varier, pour les mois d’hiver de la lune sont plus longs que les mois d’été ; et c’est ce que M. Halley, physicien, astronome, et poète excellent, a si bien dit :

 

Cur remeant nodi, curque ansæ progrediuntur, etc.

 

Les lois de la gravitation sont encore l’unique cause de cette précession continuelle de nos équinoxes, de cette période constante de 25,900 années ou environ ; période si longtemps méconnue, et si longtemps attribuée à je ne sais quel premier mobile qui n’existe pas, et qui ne peut exister.

 

N’est-ce pas une chose bien digne de l’attention et de la curiosité de l’esprit humain que ce mouvement singulier de notre globe produit précisément par la même cause qui fait tous les changements de la lune ? Car, comme la gravitation réciproque de notre terre et de la lune, son satellite, augmente et diminue à mesure que la terre est plus près ou plus loin du soleil, et à mesure que la lune est entre le soleil et nous, ou nous laisse entre le soleil et elle ; comme, dis-je, le cours de la lune et ses pôles en sont dérangés aussi notre cours et nos pôles sont-ils continuellement variés par les mêmes principes.

 

Ce qu’il y a de plus admirable, c’est que cette précession des équinoxes, ce mouvement de près de 26,000 années, ne peut s’accomplir si la terre n’est considérablement élevée à l’équateur ; car alors on regarde cette protubérance de la région de l’équateur comme un anneau de lunes qui circulerait autour de la terre ; et tout ce qu’on a démontré touchant la régression des nœuds de la lune s’applique alors sans difficultés à la régression des nœuds de la terre, à cette précession des équinoxes, à cette période qui en est la suite.

 

Or cette élévation de l’équateur, dont résulte l’aplatissement des pôles, et sans quoi les régions entre les tropiques seraient inondées, est encore une vérité que vous avez prouvée, monsieur, avec les célèbres compagnons de votre voyage, et que vous avez prouvée par une espèce de surabondance de droit ; car aux yeux de la plupart des hommes il fallait des mesures actuelles ; et même, malgré cet accord singulier de vos mesures et des principes de Newton, qui ne diffèrent qu’en ce que la terre est encore plus aplatie aux pôles que Newton ne l’avait déterminé, bien des gens refuseront encore de vous croire. Les vérités sont des fruits qui ne mûrissent que bien lentement dans la tête des hommes ; il semble qu’elles soient là dans un terrain étranger pour elles.

 

9°/ Si je n’ai pas parlé, dans mes Eléments de Newton, de cette précession des équinoxes, et de quelques autres phénomènes qui sont les suites de l’attraction, une maladie qui m’a accablé pendant que j’envoyais les feuilles aux libraires de Hollande en est la cause ; ces libraires impatients ont fait finir les XXIVe et XXVe chapitres par une autre main, et ont imprimé le tout sans m’en avertir. Mais je suis bien aise que le lecteur sache que je n’ai aucune part à ces chapitres.

 

Je n’aurais jamais composé la lumière zodiacale de petites planètes, ni l’anneau de Saturne de petites lunes. Je ne connais d’autre explication de l’anneau de Saturne que celle que vous en avez donnée dans votre petit livre De la figure des astres, digne précurseur de votre livre De la figure de la terre. C’est la seule qui soit fondée sur la théorie des forces centrales, la seule par conséquent que l’on doive admettre.

 

Il est encore bien étrange qu’après que j’ai promis formellement d’expliquer la précession des équinoxes, et le phénomène des marées par les lois newtoniennes, le continuateur s’avise de dire que les lois de Newton ne peuvent rendre raison de ces effets.

 

Cette disparate est d’autant plus insoutenable que ce continuateur vit dans un pays où ce qu’il ose combattre a été très bien prouvé par M. s’Gravesande et par d’autres.  Il devrait avoir fait réflexion combien il est ridicule de combattre Newton, vaguement et sans preuves, dans un ouvrage fait pour expliquer Newton.

 

10°/ Le continuateur et réviseur s’étant trompé dans plusieurs points essentiels, et ayant de plus fait un petit libelle pour faire valoir ses corrections très erronées, il faut que je commence par réformer ici ses fautes ; après quoi, si les libraires veulent tirer quelque avantage de mon livre, et faire une édition dont je sois content, il faut qu’ils le corrigent entièrement selon mes ordres.

 

Par exemple, dans mon XXIIIe chapitre (5), il s’agit de savoir, par les lois incontestables de la gravitation, combien les planètes pèsent sur le soleil, combien pèsent les corps à la surface du soleil et à celle de ces planètes, etc. Pour avoir ces proportions, qui résultent en partie de la grosseur de ces astres, il faut d’abord établir cette grosseur ; car ces proportions changent à mesure qu’on fait le diamètre du soleil plus grand ou plus petit. Huygens l’a cru de 111 diamètres de la terre ; Keill, après plusieurs Anglais, l’établit de 83 diamètres ; Newton, de 96 et une fraction, dans sa seconde édition, dont je me suis servi ; M. s’Gravesande, de 109 ; M. Pemberton, de 112 : on ne pourra savoir qui d’eux a raison que dans l’année 1761, quand Vénus passera sous le disque du soleil. En attendant, j’ai pris un milieu entre toutes ces mesures, et je m’en tiens au calcul qui fait le diamètre du soleil, comme 100 diamètres de notre globe, et par conséquent sa grosseur comme un million est à l’unité.

 

J’en ai averti en plusieurs endroits ; et comme j’écrivais principalement pour des Français, je me suis conformé à cette mesure, qui me paraît reçue en France, afin d’être plus intelligible. J’ai retenu toute la théorie de Newton, et j’ai changé seulement le calcul ; ce qui, pour le fond, revient absolument au même.

 

La preuve en est bien claire ; car le soleil est à la terre en solidité, en grosseur, comme 1,000,000 est à 1.

 

Saturne, comme                                             980    est à 1.

Jupiter, comme                                              1,170 est à 1.

Mars, comme                                                 1/5     est à 1.

Vénus, comme                                               1        est à 1.

Mercure, comme                                            1/27   est à 1.

La Lune, comme                                            1/50   est à   1

 

Or, la somme de toutes ces planètes est 2,152, ou approchant. Le soleil est un million.

 

Un million est à 2,152, à peu près comme 464 est à l’unité ; donc j’avais eu très grande raison de dire, dans mon manuscrit, que le soleil est à peu près 464 fois gros comme toutes ces planètes réunies.

 

Le réviseur et continuateur a changé cette proportion, et pour se conformer, dit-il, à la mesure que Newton donne au diamètre du soleil, il l’a faite de 760 ; mais en aucun cas, selon cette mesure de Newton, le soleil ne peut être 760 fois plus gros que les planètes dont nous parlons.

 

Car, selon la seconde édition de Newton, le diamètre du soleil est à celui de la terre comme 10,000 à 104, ce qui est à peu près comme 96 à l’unité.

 

Or, les sphères étant entre elles comme les cubes de leur diamètre, et le cube de 96 étant 884,736, il est clair qu’en ce cas le soleil est 411 fois gros comme toutes les planètes dont je parle, et dont j’assigne les dimensions suivant l’observatoire. Et, si le continuateur s’en tient à la troisième édition de Newton, qui fait le diamètre du soleil comme 10,000, et celui de la terre comme 109, il se trouvera qu’alors, en comparant ce diamètre avec les diamètres que Newton donne aux autres planètes, le soleil sera environ 679 fois gros comme les planètes susdites, et jamais 760 fois, comme le dit ce continuateur.

 

 

 

A SUIVRE

 

 

1738-10

 

 

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