LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 106

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 106

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 106)

 

 

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ROIS.

 

 

 

LIVRE IV.

 

 

 

 

 

 

      Or Elisée (Chapitre VIII, v. 1.) parla à la femme dont il avait ressuscité l'enfant, et il lui dit : Va-t'en, toi et ta famille, où tu pourras ; car Adonaï a appelé la famine ; elle sera sur la terre pendant sept ans...

 

       Pour Elisée, il s'en alla à Damas. Bénadad, roi de Syrie, était alors malade ; ses gens vinrent en hâte lui dire : Voici l'homme de Dieu. Sur quoi le roi dit à Hazael : Qu'on aille vite au-devant de l'homme de Dieu avec des présents ; qu'on le consulte, si je pourrai relever de maladie...Hazael alla donc vers Elisée avec quarante chameaux chargés de présents ; et quand il fut devant Elisée, il lui dit : Ton fils, le roi de Syrie, m'a envoyé à toi avec ces présents, disant : Pourrai-je guérir de ma maladie (1) ?

 

      Elisée lui dit : Va-t'en, dis-lui qu'il guérira. Cependant le Seigneur m'a dit qu'il mourra. Et l'homme de Dieu, disant cela, se mit à pleurer. Hazael lui dit : Pourquoi monseigneur pleure-t-il ? Elisée lui dit : C'est que je sais que tu feras grand mal aux fils d'Israêl ; tu brûleras leurs villes, tu tueras avec le glaive des jeune gens, tu fendras le ventre aux femmes grosses...

 

      Hazael lui dit : Comment veux-tu que je fasse de si grandes choses, moi qui ne suis qu'un chien ? Elisée répondit : C'est qu'Adonaï m'a révélé que tu seras roi de Syrie... Le lendemain Hazael, ayant quitté Elisée, vint retrouver Bénadad son maître qui lui dit : Eh bien ! que t'a dit Elisée ? Il répondit : O roi ! il m'a dit que tu guériras. Alors il prit une peau de chèvre mouillée, la mit sur le visage du roi et l'étouffa. Le roi mourut, et Hazael régna à sa place (2).

 

      En ce temps-là le prophète Elisée appela un des enfants des prophètes (Chapitre IX, v. 1), et lui dit : Prends une petite bouteille d'huile, et va-t'en à Ramoth de Gaalad ; quand tu seras là, tu verras Jéhu, fils de Josaphat, fils de Namsi, et tu lui répandras en secret ta bouteille sur la tête, en lui disant : Voici comme parle Adonaï : Je t'oins roi d'Israël. Aussitôt tu ouvriras la porte, et tu t'enfuiras. Le jeune prophète alla donc en Ramoth de Galaad... et versa sa bouteille d'huile sur la tête de Jéhu, lui disant : Je t'ai oint roi sur le peuple d'Israël de la part du Seigneur, à condition que tu vengeras le sang des prophètes, etc...

 

      Or Jéhu frappa le roi Joram son maître d'une flèche entre les épaules, qui lui perça le cœur, et il tomba mort de son chariot.

 

      Ochozias, roi de Juda, son ami, qui était venu le voir, s'enfuit par le jardin. Jéhu le poursuivit, et dit : Qu'on le tue aussi celui-là. Et il fut tué...

 

      ... Et Jéhu leva la tête vers une fenêtre où était Jézabel, veuve du roi d'Israël Achab ... et il dit : Qu'on la jette par la fenêtre. Et on la jeta par la fenêtre, et la muraille fut mouillée de son sang...

 

      Or Achab (Chapitre X, v. 1.) avait eu soixante et dix fils dans Samarie. Et Jéhu écrivit aux chefs de Samarie, et leur manda : Coupez les têtes des fils de votre roi, et venez nous les apporter demain dans Israël... Dès que les premiers de la ville de Samarie eurent reçu ces lettres du roi Jéhu, ils prirent les soixante et dix fils du roi Achab, leur coupèrent le cou, et mirent leurs têtes dans des corbeilles.

 

 

      Jéhu fit mourir ensuite tout ce qui restait de la maison d'Achab, tous ses amis, tous ses officiers, tous les prêtres ; de sorte qu'il ne resta plus personne.

 

      Après cela, il vint à Samarie ; il rencontra les frères d'Ochozias, roi de Juda ; il leur demanda : Qui êtes-vous ? Ils lui répondirent : Nous sommes quarante-deux frères d'Ochozias, roi de Juda. Et Jéhu dit à ses gens : Eh bien ! qu'on les prenne tout vifs. Et, les ayant pris vifs, il fit égorger tous les quarante-deux dans une citerne, et il n'en resta rien...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 - La conduite d'Elisée ne paraît pas cette fois si édifiante. Il dit au capitaine Hazael : Capitaine va dire au roi qu'il guérira ; mais je sais qu'il mourra. Il est difficile d'excuser le prophète sans une direction d'intention. La solution de cette difficulté est peut-être que le prophète ne veut pas effrayer le roi, mais il veut que la parole du Seigneur s'accomplisse.

 

2 - Nous voilà retombés dans cet épouvantable labyrinthe d'assassinats multipliés que nous voulions éviter. Les rois de Syrie disputent de crimes avec les roitelets de Juda et d'Israël. Le Seigneur avait ordonné à Elisée d'oindre Hazael christ et roi de Syrie : il n'en fait rien ; mais Hazael n'est pas moins roi pour avoir étouffé son souverain avec une peau de chèvre.

 

Elisée avait aussi un ordre exprès d'Adonaï d'aller oindre Jéhu roi, christ d'Israël : il envoie à sa place un petit prophète , et dès que Jéhu est oint, il devient plus méchant que tous les autres : il assassine son roi Joram ; il assassine le roi de Juda Ochozias, qui était venu faire une visite à son ami Joram. "Il assassine sa reine Jézabel qui ne valait pas mieux que lui, et la donne à manger aux chiens ; il assassine soixante et dix fils du roi Achab, mari de Jézabel, et on met leurs têtes dans des corbeilles ; il assassine quarante-deux frères d'Ochozias, roitelet de Jérusalem. Athalie, grand'mère du petit Joas, assassine tous ses petits-fils dans Jérusalem, à ce que dit l'histoire, à la réserve du petit Joas, qui échappe ; elle avait près de cent ans, selon la computation judaïque, et n'avait d'ailleurs aucun intérêt à les égorger : elle ne commet tous ces prétendus assassinats que pour le plaisir de les commettre, et pour donner un prétexte au grand-prêtre Joïada de l'assassiner elle-même. Enfin c'est une scène de meurtres et de carnage dont on ne pourrait trouver d'exemples que dans l'histoire des fouines, si quelque coq de basse-cour avait fait leur histoire."

 

Ce sont les propres paroles du curé Meslier : nous ne pouvons les réfuter qu'en avouant cette multitude effroyable de crimes, et qu'en redisant ce que mes deux prédécesseurs et moi avons toujours dit, que le Seigneur n'abandonna son peuple aux mains des ennemis que pour le punir de cette persévérance dans la cruauté, depuis l'assassinat du roitelet de Sichem et de tous les Sichémites, jusqu'à l'assassinat du grand-prêtre Zacharie, fils du grand-prêtre Joïada, par le roi Joas, petit-fils de la reine Athalie ; ce qui fait une période d'assassinats d'environ neuf cents années presque sans interruption ; et les mœurs de ce peuple, depuis le rétablissement de Jérusalem jusqu'à Adrien, ne sont pas moins barbares. (Voltaire.) - Selon Munk, avec Jéhu éclate cette révolution préparée d'abord par Elie, puis par Elisée. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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