LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 62

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 62

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 62)

 

 

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RUTH.

 

 

(1)

 

 

 

 

 

 

      (Chapitre I, v. 1.)... Dans les jours d'un juge, quand les juges présidaient, il y eut famine sur la terre ; et un homme de Bethléem de Juda voyagea chez les Moabites avec sa femme et ses deux enfants. Il s'appelait Hélimélech, et sa femme Noémi. Étant donc venus au pays des Moabites, ils y demeurèrent...

 

      Hélimélech, mari de Noémi, resta avec ses deux fils... Ils prirent pour femmes des filles de Moab, dont l'une s'appelait Orpha et l'autre Ruth.

 

      Après la mort des deux fils de Noémi, elle demeura seule, ayant perdu son mari et ses deux fils... Elle se mit en chemin avec ses deux brus Pour revenir du pays des Moabites dans sa patrie (2).

 

      ... Orpha s'en retourna ; mais Ruth resta avec sa belle-mère.

 

      ... Noémi dit à Ruth : Voilà votre sœur qui s'en est retournée à son peuple et à ses dieux ; allez-vous en avec elle.

 

      Ruth lui répondit : J'irai avec vous ; et partout où vous resterez, je resterai ; votre peuple sera mon peuple ; votre dieu sera mon dieu ; je mourrai dans la terre où vous mourrez... Étant donc parties ensemble, elles arrivèrent à Bethléem...

 

      C'est ainsi que Noémi, étant revenue avec Ruth la Moabite sa bru, retourna à Bethléem, quand on moissonnait les orges...

 

 

 

 

 

 

1 - Ce poème idyllique est de la même époque que le livre des Juges. (G.A.)

 

2 - Comme il s'agit, dans le livre de Ruth, du bisaïeul de David, on peut conjecturer aisément le temps où vivait Booz, mari de Ruth. Il faut compter quatre générations de lui à David : cela forme environ cent vingt ans ; et la chose doit être arrivée dans le commencement de la grande servitude de quarante ans.

 

Cette histoire est bien différente des précédentes : elle n'a rien de toutes les cruautés que nous avons vues ; elle est écrite avec une simplicité naïve et touchante. Nous ne connaissons rien ni dans Homère, ni dans Hésiode, ni dans Hérodote, qui aille au cœur comme cette réponse de Ruth à sa mère : "J'irai avec vous ; et partout où vous resterez je resterai ; votre peuple sera mon peuple, votre dieu sera mon dieu ; je mourrai dans la terre où vous mourrez."

 

Il y a du sublime dans cette simplicité. Les critiques ont beau dire que cet empressement de quitter le dieu de son père pour le dieu de sa belle-mère marque une indifférence de religion condamnable ; ils ont beau inférer de là que la religion juive, exclusive de toutes les autres, n'était pas encore formée ; que chaque canton d'Arabie et de Syrie avait son dieu ou son étoile ; qu'il était égal d'adorer le dieu de Moab, ou le dieu de Gaza, ou le dieu de Sidon, ou le dieu des Juifs ; quand même on eût pensé ainsi dans ces temps d'anarchie, cela n'empêcherait pas que le discours de Ruth à Noémi ne méritât les éloges de tous ceux qui ont un cœur sensible. (Voltaire.) - On voit que Voltaire sait admirer ce qui est admirable, même dans les légendes bibliques. (G.A.).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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