POESIE : A Madame la marquise de Flamarens

Publié le par loveVoltaire

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Photo de PAPAPOUSS

 

 

 

 

 

 

 

A MADAME DE FLAMARENS,

 

Qui avait brûlé son manchon, parce qu’il n’était plus à la mode.

 

  - 1735 -

 

 

 

Il était une déesse inconstante, incommode,

Bizarre dans ses goûts, folle en ses ornements,

Qui paraît, fuit, revient, et naît en tous les temps.

Protée était son père, et son nom est la Mode.

Il est un dieu charmant, son modeste rival,

Toujours nouveau comme elle, et jamais inégal,

Vif sans emportement, sage sans artifice :

Ce dieu, c’est le Mérite. On l’adore dans vous.

Mais le Mérite enfin peut avoir un caprice ;

Et ce dieu si prudent, que nous admirons tous,

A la Mode à son tour a fait un sacrifice.

Vous que pour Flamarens nous voyons soupirer,

Vous qui redoutez sa sagesse,

Amants, commencez d’espérer :

Flamarens vient enfin d’avoir une faiblesse.

 

 

 

 

 

 

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INSCRIPTION POUR L’URNE QUI RENFERME LES CENDRES DU MANCHON.

 

 

 

 

 

Je fus manchon, je suis cendre légère :

Flamarens me brûla, je l’ai pu mériter ;

Et l’on doit cesser d’exister

Quand on commence à lui déplaire.

 

 

 

 

Publié dans Poésies

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