SIECLE DE LOUIS XIV - CATALOGUE - Écrivains - Partie 8 - C

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SIECLE DE LOUIS XIV - CATALOGUE - Écrivains - Partie 8 - C

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CATALOGUE

 

DE LA PLUPART DES ÉCRIVAINS FRANÇAIS

 

QUI ONT PARU DANS LE SIÈCLE DE LOUIS XIV,

 

Pour servir à l’histoire littéraire de ce temps.

 

 

 

 

______________

 

 

 

 

 

COMMIRE (Jean)

 

? - 1702

 

 

Jésuite. Il réussit parmi ceux qui croient qu’on peut faire de bons vers latins, et qui pensent que des étrangers peuvent ressusciter le siècle d’Auguste dans une langue qu’ils ne peuvent pas même prononcer. Mort en 1702.

 

In silvam non ligna feras.

 

                                                   HOR., sat. X, lib. I.

 

 

 

 

 

CONTI (Armand de Bourbon, prince de)

 

? - ?

 

 

Frère du grand Condé, destiné d’abord pour l’état ecclésiastique, dans un temps où le préjugé rendait encore la dignité de cardinal supérieure à celle d’un prince du sang de France. Ce fut lui qui eut le malheur d’être généralissime de la Fronde contre la cour et même contre son frère. Il fut depuis dévot et janséniste. Nous avons de lui le Devoir des grands. Il écrivit sur la grâce contre le jésuite de Champs, son ancien préfet. Il écrivit aussi contre la comédie, il eût peut-être mieux fait d’écrire contre la guerre civile. Cinna et Polyeucte étaient aussi utiles et aussi respectables que la guerre des portes cochères et des pots de chambre (*) était injuste et ridicule.

 

 

* La Fronde. (G.A.)

 

 

 

 

 

CORDEMOI (Géraud de)

 

? - 1684

 

 

Né à Paris. Il a le premier débrouillé le chaos des deux premières races des rois de France ; on doit cette utile entreprise au duc de Montausier, qui chargea Cordemoi de faire l’histoire de Charlemagne, pour l’éducation de Monseigneur. Il ne trouva guère dans les anciens auteurs que des absurdités et des contradictions. La      difficulté l’encouragea, et il débrouilla les deux premières races. Mort en 1684.

 

 

 

 

 

CORNEILLE (Pierre)

 

1606 - 1684

 

 

Né à Rouen, en 1606. Quoiqu’on ne représente plus que six ou sept pièces de trente-trois qu’il a composées, il sera toujours le père du théâtre. Il est le premier qui ait élevé le génie de la nation, et cela demande grâce pour environ vingt de ses pièces qui sont, à quelques endroits près, ce que nous avons de plus mauvais par le style, par la froideur de l’intrigue, par les amours déplacés et insipides, et par un entassement de raisonnements alambiqués qui sont l’opposé du tragique. Mais on ne juge d’un grand homme que par ses chefs-d’œuvre, et non par ses fautes. On dit que sa traduction de l’Imitation de Jésus-Christ a été imprimée trente-deux fois : il est aussi difficile de le croire que de la lire une seule. Il reçut une gratification du roi dans sa dernière maladie. Mort en 1684.

 

On a imprimé dans plusieurs recueils d’anecdotes qu’il avait sa place marquée toutes les fois qu’il allait au spectacle, qu’on se levait pour lui, qu’on battait des mains. Malheureusement les hommes ne rendent pas tant de justice. Le fait est que les comédiens du roi refusèrent de jouer ses dernières pièces, et qu’il fut obligé de les donner à une autre troupe.

 

 

 

 

 

CORNEILLE (Thomas)

 

1625 - 1709

 

 

Né à Rouen, en 1625, homme qui aurait eu une grande réputation, s’il n’avait point eu de frère. On a de lui trente-quatre pièces de théâtre. Mort pauvre, en 1709.

 

 

 

 

 

COURTILZ DE SANDRAS (Gatien de)

 

1644 - 1712

 

 

Né à Paris, en 1644. On ne place ici son nom que pour avertir les Français, et surtout les étrangers, combien ils doivent se défier de tous ces faux Mémoires imprimés en Hollande. Courtilz fut un des plus coupables écrivains de ce genre. Il inonda l’Europe de fictions sous le nom d’histoires. Il était bien honteux qu’un capitaine du régiment de Champagne allât en Hollande vendre des mensonges aux libraires. Lui et ses imitateurs qui ont écrit tant de libelles contre leur propre patrie, contre de bons princes qui dédaignent de se venger, et contre des citoyens qui ne le peuvent, ont mérité l’exécration publique.  Il a composé la Conduite de la France depuis la paix de Nimègue, et la Réponse au même livre ; l’Etat de la France sous Louis XIII et sous Louis XIV ; la Conduite de Mars dans les guerres de Hollande ; les  Conquêtes amoureuses du grand Alcandre ; les Intrigues amoureuses de la France ; la Vie de Turenne, celle de l’amiral Coligny ; les Mémoires de Rochefort, d’Artagnan, de Montbrun, de Vordac, de la marquise de Fresne ; le Testament politique de Colbert, et beaucoup d’autres ouvrages qui ont amusé et trompé les ignorants. Il a été imité par les auteurs de ces misérables brochures contre la France, le Glaneur, l’Epilogueur, et tant d’autres bêtises périodiques que la faim a inspirées, que la sottise et le mensonge ont dictées, à peine lues de la canaille. Mort à Paris en 1712.

 

 

 

 

 

COUSIN (Louis)

 

1627 - 1707

 

 

Né à Paris, en 1627, président à la cour des monnaies. Personne n’a plus ouvert que lui les sources de l’histoire. Ses traductions de la collection Byzantine et d’Eusèbe de Césarée ont mis tout le monde en état de juger du vrai et du faux, et de connaître avec quels préjugés et quel esprit de parti l’histoire a été presque toujours écrite. On lui doit beaucoup de traductions d’historiens grecs, que lui seul a fait connaître. Mort en 1707.

 

 

 

 

 

CRÉBILLON (Prosper Jolyot de)

 

1674 - 1762

 

 

Né à Dijon, en 1674. Nous ignorons si un procureur, nommé Prieur, le fit poète, comme il est dit dans le Dictionnaire historique portatif, en quatre volumes. Nous croyons que le génie y eut plus de part que le procureur. Nous ne croyons pas que l’anecdote rapportée dans le même ouvrage contre son fils soit vraie. On ne peut trop se défier de tous ces petits contes. Il faut ranger Crébillon parmi les génies qui illustrèrent le siècle de Louis XIV, puisque sa tragédie de Rhadamiste, la meilleure de ses pièces, fut  jouée en 1710 (*). Si Despréaux, qui se mourait alors, trouva cette tragédie plus mauvaise que celle de Pradon, c’est qu’il était dans un âge et dans un état où l’on n’est sensible qu’aux défauts, et insensible aux beautés. Mort à quatre-vingt-huit ans, en 1762.

 

 

* En 1711. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

 

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