ERIPHYLE - Partie 1 : Avertissement

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É R I P H Y L E

 

 

 

TRAGÉDIE EN CINQ ACTES,

 

 

 

REPRÉSENTÉE POUR LA PREMIÈRE FOIS LE 7 MARS 1732.

 

 

 

− Avec le Florentin de La Fontaine. −

 

 

 

 

 

 

 

NOMS DES ACTEURS QUI JOUÈRENT DANS CETTE SOIRÉE.

 

 

ALCMÉON               Dangeville, Quinault-Dufresne.

 

HERMOGIDE          Duchemin, Legrand, La Thorillière , Armand, Poisson,

                            Dubreuil, Montméni, Bercy, Grandval, Sarrazin.

 

ZÉLONIDE               Mmes Dangeville, Jouvenot.

 

ÉRIPHYLE            Du Boccage, Balicourt

 

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RECETTE : 3,910 livres.

 

 

Dans sa nouveauté, Ériphyle eut douze représentations. (G.A.)

 

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AVERTISSEMENT POUR LA PRÉSENTE ÉDITION.

 

 

 

         Nous sommes au lendemain de Brutus. Voltaire a toujours les mêmes idées de réforme, mais il doute, à cette heure, du public et il a moins d’audace que la veille. Il avait fait soupirer, bien malgré lui, Titus et Tullie dans sa pièce républicaine ; il écrit, par contre, la Mort de César, une tragédie sans femmes, mais il la garde en portefeuille. Il avait toujours souvenir de l’émotion causée par l’ombre du père d’Hamlet sur le théâtre de Londres, et s’inspirant de Shakespeare, il écrit Ériphyle pour risquer une apparition ; mais, ayant peur lui-même de son ombre, il n’enfante cette œuvre que par morceaux, morceaux sans vie. Enfin il ne s’agit plus d’histoire républicaine. Un bon couplet contre la noblesse, trois mots aux prêtres, et tout est dit.

 

 

         Comment donner une idée des retouches que subit Ériphyle ? La pièce est faite, Voltaire interroge ses meilleurs amis ; on la critique, il en retranche tout ce qu’il y a d’amour ; à d’autres objections, il essaie l’œuvre sur un théâtre de société. La pièce va bien, elle est donnée, et il change plus de deux actes après la première représentation ; on la reprend, il demande grâce pour les corrections dans un discours en vers ; on commence à l’imprimer, vite il écrit qu’on s’arrête, car il faut qu’il corrige encore, et il corrige si bien qu’un rôle entier disparaît, que le cinquième acte est refait, et que, enfin, Ériphyle elle-même ne sort de ses mains que seize ans plus tard, transformée en Sémiramis.

 

         C’est sur un manuscrit conservé par Lekain que les éditeurs de Kehl ont imprimé leur Ériphyle après la mort de Voltaire ; c’est sur un autre manuscrit, ayant appartenu au valet de chambre Longchamp, que M. Beuchot a donné une version nouvelle, qui nous semble bien la pensée dernière de Voltaire sur ce sujet avant sa métamorphose babylonienne, et c’est pourquoi nous la donnons de préférence à l’autre.

 

 

 

 

Georges AVENEL.

 

 

 

 

 

 

                                                                   RS-32

 

 

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