EPITRE : Au roi de Prusse - 1744 - Fragment
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AU ROI DE PRUSSE
FRAGMENT
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Ah ! mon prince, c’est grand dommage
Que vous n’ayez point votre image,
Un fils par la gloire animé,
Un fils par vous accoutumé
A rogner ce grand héritage
Que l’Autriche s’était formé.
Il est doux de se reconnaître
Dans sa noble postérité ;
Un grand homme en doit faire naître :
Voyez comme le roi mon maître
De ce devoir s’est acquitté.
Son dauphin, comme vous, appelle
Auprès de lui les plus beaux arts
De Le Brun, de Lulli, d’Handelle (1),
Tout aussi bien que ceux de Mars.
Il apprit la langue espagnole ;
Il entend celle des Césars,
Mais des Césars du Capitole.
Vous me demanderez comment,
Dans le beau printemps de sa vie,
Un dauphin peut en savoir tant ;
Qui fut son maître ? le génie :
Ce fut là votre précepteur.
Je sais bien qu’un peu de culture
Rend encor le terrain meilleur !
Mais l’art fait moins que la nature.
1 – Haendel, le célèbre musicien. (G.A.)