POÉSIE - A M. l'abbé de Voisenon
Photo de PAPAPOUSS
A M. DE L’ABBÉ DE VOISENON,
Qui lui avait envoyé l’opéra d’Isabelle et Gertrude,
tiré du conte intitulé l’Education d’une fille.
- 1765 -
J’avais un arbuste inutile
Qui languissait dans mon canton ;
Un bon jardinier de la ville
Vient de greffer mon sauvageon :
Je ne recueillais de ma vigne
Qu’un peu de fin grossier et plat ;
Mais un gourmet l’a rendu digne
Du palais le plus délicat.
Ma bague était fort peu de chose,
On la taille en beau diamant :
Honneur à l’enchanteur charmant
Qui fait cette métamorphose !
RÉPONSE DE M. L’ABBÉ DE VOISENON.
Vos jolis vers à mon adresse
Immortaliseront Favart ;
C’est Apollon qui le caresse
Quand vous lui jetez un regard.
Ce dieu l’a placé dans la classe
De ceux qui parent ses jardins.