SIECLE DE LOUIS XIV - CATALOGUE - Écrivains - Partie 24 - P

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SIECLE DE LOUIS XIV - CATALOGUE - Écrivains - Partie 24 - P

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CATALOGUE

 

DE LA PLUPART DES ÉCRIVAINS FRANÇAIS

 

QUI ONT PARU DANS LE SIÈCLE DE LOUIS XIV,

 

Pour servir à l’histoire littéraire de ce temps.

 

 

 

 

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PAGI (Antoine)

 

1624 - 1699

 

 

Provençal, né en 1624, franciscain. Il a corrigé Baronius, et a eu pension du clergé pour cet ouvrage. Mort en 1699.

 

 

 

 

 

PAPIN (Isaac)

 

1657 - 1709

 

 

Né à Blois en 1657, calviniste. Ayant quitté sa religion, il écrivit contre elle. Mort en 1709.

 

 

 

 

 

PARDIES (Ignace-Gaston)

 

1636 - 1673

 

 

Jésuite né à Pau, en 1636, connu par des Eléments de géométrie, et par son livre sur l’Ame des bêtes (*). Prétendre avec Descartes que les animaux sont de pures machines privées du sentiment dont ils ont les organes, c’est démentir l’expérience et insulter la nature. Avancer qu’un esprit pur les anime, c’est dire ce qu’on ne peut prouver. Reconnaître que les animaux sont doués de sensations et de mémoire, sans savoir comment cela s’opère, ce serait parler en sage qui sait que l’ignorance vaut mieux que l’erreur : car quel est l’ouvrage de la nature dont on connaisse les premiers principes ? Mort en 1673.

 

 

* Intitulé : Discours sur la connaissance des bêtes. (G.A.)

 

 

 

 

 

PARENT (Antoine)

 

1666 - 1716

 

 

Né à Paris, en 1666, bon mathématicien. Il est encore un de ceux qui apprirent la géométrie sans maître. Ce qu’il y a de plus singulier de lui, c’est qu’il vécut longtemps à Paris, libre et heureux, avec moins de deux cents livres de rente. Mort en 1716.

 

 

 

 

 

PASCAL (Blaise)

 

1623 - 1662

 

 

Fils du premier intendant qu’il y eut à Rouen, né en 1623, génie prématuré. Il voulut se servir de la supériorité de ce génie comme les rois de leur puissance ; il crut tout soumettre et tout abaisser par la force. Ce qui a le plus révolté certains lecteurs dans ses Pensées, c’est l’air despotique et méprisant dont il débute. Il ne fallait commencer que par avoir raison. Au reste, la langue et l’éloquence lui doivent beaucoup. Les ennemis de Pascal et d’Arnauld firent supprimer leurs éloges dans le livre des Hommes illustres de Perrault. Sur quoi on cita ce passage de Tacite (Ann. III, 76), « Præfulgebant Cassius atque Brutus eo ipso quod effigies eorum non visebantur. » Mort en 1662.

 

 

 

 

 

PATIN (Gui ou Guy)

 

1601 - 1672

 

 

Né à Houdan, en 1601, médecin, plus fameux par ses Lettres médisantes que par sa médecine. Son recueil de Lettres a été lu avec avidité, parce qu’elles contiennent des nouvelles et des anecdotes que tout le monde aime, et des satires qu’on aime davantage. Il sert à faire voir combien les auteurs contemporains qui écrivent précipitamment les nouvelles du jour sont des guides infidèles pour l’histoire. Ces nouvelles se trouvent souvent fausses ou défigurées par la malignité ; d’ailleurs, cette multitude de petits faits n’est guère précieuse qu’aux petits esprits (*). Mort en 1672.

 

 

* On juge bien autrement les Lettres de Guy Patin aujourd’hui. (G.A.)

 

 

 

 

 

PATIN (Charles)

 

1633 - 1693

 

 

Né à Paris, en 1633, fils de Gui Patin. Ses ouvrages sont lus des savants, et les Lettres de son père le sont des gens oisifs. Charles Patin, très savant antiquaire, quitta la France, et mourut professeur en médecine à Padoue, en 1693.

 

 

 

 

 

PATRU (Olivier)

 

1604 - 1681

 

 

Né à Paris en 1604, le premier qui ait introduit la pureté de la langue dans le barreau. Il reçut dans sa dernière maladie une gratification de Louis XIV, à qui l’on dit qu’il n’était pas riche. Mort en 1681.

 

 

 

 

 

PAVILLON (Etienne)

 

1632 - 1705

 

 

Né à Paris, en 1632, avocat-général au parlement de Metz, connu par quelques poésies écrites naturellement. Mort en 1705.

 

 

 

 

 

PELLISSON-FONTANIER (Paul)

 

1624 - 1693

 

 

Né calviniste à Béziers, en 1624 ; poète médiocre, à la vérité, mais homme très savant et très éloquent ; premier commis et confident du surintendant Fouquet ; mis à la Bastille en 1661. Il y resta quatre ans et demi, pour avoir été fidèle à son maître. Il passa le reste de sa vie à prodiguer des éloges au roi, qui lui avait ôté sa liberté : c’est une chose qu’on ne voit que dans les monarchies. Beaucoup plus courtisan que philosophe, il changea de religion, et fit sa fortune. Maître des comptes, maître des requêtes, et abbé, il fut chargé d’employer le revenu du tiers des économats à faire quitter aux huguenots leur religion, qu’il avait quittée. Son Histoire de l’Académie fut très applaudie. On a de lui beaucoup d’ouvrages, des Prières pendant la messe, un Recueil de pièces galantes, un Traité sur l’Eucharistie, beaucoup de vers amoureux à Olympe. Cette Olympe était mademoiselle Desvieux, qu’on prétend avoir poussé le célèbre Bossuet avant qu’il entrât dans l’Eglise (*). Mais ce qui a fait le plus d’honneur à Pellisson, ce sont ses excellents discours pour M. Fouquet, et son Histoire de la conquête de la Franche-Comté. Les protestants ont prétendu qu’il était mort avec indifférence ; les catholiques ont soutenu le contraire, et tous sont convenus qu’il mourut sans sacrements. Mort en 1693.

 

 

* Voir l’article BOSSUET. (G.A.)

 

 

 

 

 

PERRAULT (Claude)

 

1613 - 1688

 

 

Né à Paris en 1613 (*). Il fut médecin, mais il n’exerça la médecine que pour ses amis. Il devint, sans aucun maître, habile dans tous les arts qui ont rapport au dessin, et dans les mécaniques. Bon physicien, grand architecte, il encouragea les arts sous la protection de Colbert, et eut de la réputation malgré Boileau. Il a publié plusieurs Mémoires sur l’anatomie comparée, dans les recueils de l’Académie des sciences, et une magnifique édition de Vitruve. La traduction et les dessins qui l’embellissent sont également ses ouvrages. Mort en 1688.

 

 

* Ou plutôt, 1628. (G.A.)

 

 

 

 

 

PERRAULT (Charles)

 

1653 - 1703

 

 

Né en 1653, frère de Claude. Contrôleur général des bâtiments sous Colbert, donna la forme aux Académies de peinture, de sculpture, et d’architecture. Utile aux gens de lettres, qui le recherchèrent pendant la vie de son protecteur, et qui l’abandonnèrent ensuite. On lui a reproché d’avoir trouvé trop de défauts dans les anciens ; mais sa grande faute est de les avoir critiqués maladroitement, et de s’être fait des ennemis de ceux mêmes qu’il pouvait opposer aux anciens. Cette dispute a été et sera longtemps une affaire de parti, comme elle l’était du temps d’Horace. Que de gens encore en Italie qui, ne pouvant lire Homère qu’avec dégoût, et lisant tous les jours l’Arioste et le Tasse avec transport, appellent encore Homère incomparable ! Mort en 1703.

 

 

N.B. – Il est dit dans les Anecdotes littéraires, tome II, page 27, qu’Addison ayant fait présent de ses ouvrages à Despréaux, celui-ci lui répondit qu’il n’aurait jamais écrit contre Perrault, s’il eût vu de si excellentes pièces d’un moderne. Comment peut-on imprimer un tel mensonge ? Boileau ne savait pas un mot d’anglais, aucun Français n’étudiait alors cette langue. Ce n’est que vers l’an 1730 qu’on commença à se familiariser avec elle. Et d’ailleurs, quand même Addison, qui s’est moqué de Boileau, aurait été connu de lui, pourquoi Boileau n’aurait-il pas écrit contre Perrault, en faveur des anciens dont Addison fait l’éloge dans tous ses ouvrages ? Encore une fois, défions-nous de tous ces ana, de toutes ces petites anecdotes. Un sûr moyen de dire des sottises est de répéter au hasard ce qu’on a entendu dire.

 

 

 

 

 

PERROT D’ABLANCOUT (Nicolas)

 

1606 - 1664

 

 

D’une ancienne famille du parlement de Paris, né à Vitry (*) en 1606, traducteur élégant, et dont on appela chaque traduction la belle infidèle : mort pauvre en 1664.

 

 

* A Châlons-sur-Marne. Richelet, dans son Dictionnaire français, l’oppose à Amelot de La Houssaye, dont il se moque. (G.A.)

 

 

PETAU (Denis)

 

1583 - 1652

 

 

Né à Orléans, en 1583, jésuite. Il a réformé la chronologie. On a de lui soixante et dix ouvrages. Mort en 1652.

 

 

 

 

PETIS DE LA CROIX (François)

 

? - 1713

 

 

L’un de ceux dont le grand ministre Colbert encouragea et récompensa le mérite. Louis XIV l’envoya en Turquie et en Perse, à l’âge de seize ans, pour apprendre les langues orientales. Qui croirait qu’il a composé une partie de la Vie de Louis XIV en arabe, et que ce livre est estimé dans l’Orient. On a de lui l’Histoire de Gengis-Kan (*) et de Tamerlan, tirée des anciens auteurs arabes, et plusieurs livres utiles ; mais sa traduction des Milles et un jours est ce qu’on lit le plus :

 

L’homme est de glace aux vérités,

Il est de feu pour les mensonges.

 

LA FONTAINE, IX, G.

 

Mort en 1713.

 

 

*  Il n’en fut que l’éditeur. Cette Histoire est de son père. (G.A.)

 

 

 

 

 

PETIT (Pierre)

 

1617 - 1687

 

 

Né à Paris en 1617, philosophe et savant. Il n’a écrit qu’en latin. Mort en 1687.

 

 

 

 

 

PEZRON (Paul)

 

1639 - 1706

 

 

De l’ordre de Cîteaux, né en Bretagne, en 1639, grand antiquaire, qui a travaillé sur l’origine de la langue des Celtes. Mort en 1706.

 

 

 

 

 

POLIGNAC (Melchior de)

 

1661 - 1741

 

 

Cardinal, né au Puy en Velay, en 1661, aussi bon poète latin qu’on peut l’être dans une langue morte ; très éloquent dans la sienne ; l’un de ceux qui ont prouvé qu’il est plus aisé de faire des vers latins que des vers français. Malheureusement pour lui, en combattant Lucrèce, il combat Newton. Mort en 1741.

 

 

 

 

 

PONTIS (Louis de)

 

? - ?

 

 

Ses Mémoires ont été tellement en vogue, qu’il est nécessaire de dire que cet homme, qui a fait tant de belles choses pour le service du roi, est le seul qui en ait jamais parlé. Aussi ses Mémoires ne sont pas de lui ; ils sont de Dufossé, écrivain de Port-Royal. Il feint que son héros portait le nom de sa terre en Dauphiné. Il n’y a point en Dauphiné de seigneurie de Pontis. Il est même fort douteux que Pontis ait existé (*). Le Dictionnaire historique portatif, en quatre volumes, assure que ces Mémoires sont vrais. Ils sont cependant remplis de fables, comme l’a démontré le P. d’Avrigni, dans la préface de ses Mémoires historiques.

 

 

* Pontis a existé. (G.A.)

 

 

 

 

 

PORÉE (Charles)

 

1675 - 1741

 

 

Né en Normandie, en 1675, jésuite ; du petit nombre de professeurs qui ont eu de la célébrité chez les gens du monde ; éloquent dans le goût de Sénèque ; poète, et très bel esprit. Son plus grand mérite fut de faire aimer les lettres et la vertu à ses disciples (*). Mort en 1741.

 

 

* Voltaire fut un de ces disciples-là. (G.A.)

 

 

 

 

 

PUYSÉGUR (Jacques de Chastenet, maréchal de)

 

? - ?

 

 

Il nous a laissé l’Art de la guerre, comme Boileau a donné l’Art poétique.

 

 

 

 

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