SIECLE DE LOUIS XIV - CATALOGUE - Écrivains - Partie 20 - L
Photo de PAPAPOUSS
CATALOGUE
DE LA PLUPART DES ÉCRIVAINS FRANÇAIS
QUI ONT PARU DANS LE SIÈCLE DE LOUIS XIV,
Pour servir à l’histoire littéraire de ce temps.
______________
LE LONG (Jacques)
1665 - 1721
Né à Paris, en 1665 ; de l’Oratoire. Sa Bibliothèque historique de la France est d’une grande recherche et d’une grande utilité, à quelques fautes près. Mort en 1721.
LÉMERY (Nicolas)
1645 - 1715
Né à Rouen, en 1645, fut le premier chimiste raisonnable et le premier qui ait donné une Pharmacopée universelle. Mort en 1715.
LE MOINE (Pierre)
1602 - 1671
Jésuite, né en 1602. Sa Dévotion aisée le rendit ridicule ; mais il eût pu se faire un grand nom par sa Louisiade (*). Il avait une prodigieuse imagination. Pourquoi donc ne réussit-il pas ? C’est qu’il n’avait ni goût, ni connaissance du génie de sa langue, ni des amis sévères. Mort en 1671.
* Saint Louis ou la sainte couronne reconquise, poème. (G.A.)
LENAIN DE TILLEMONT (Louis-Sébastien)
1637 - 1698
Fils de Jean Lenain, maître des requêtes, né à Paris, en 1637, élève de Nicole, et l’un des plus savants écrivains de Port-Royal. Son Histoire des empereurs, et ses seize volumes de l’Histoire ecclésiastique, sont écrits avec autant de vérité que peuvent l’être des compilations d’anciens historiens ; car l’histoire, avant l’invention de l’imprimerie, étant peu contredite, était peu exacte. Mort en 1698.
LENFANT (Jacques)
1661 - 1728
Né en Beauce, en 1661, pasteur calviniste à Berlin. Il contribua plus que personne à répandre les grâces et la force de la langue française aux extrémités de l’Allemagne. Son Histoire du concile de Constance, bien faite et bien écrite, sera, jusqu’à la dernière postérité, un témoignage du bien et du mal qui peuvent résulter de ces grandes assemblées, et que du sein des passions, de l’intérêt, et de la cruauté même, il peut encore sortir de bonnes lois. Mort en 1728.
LE QUIEN (Michel)
1661 - 1733
Né en 1661, dominicain ; homme très savant. Il a beaucoup travaillé sur les Eglises d’Orient et sur celle d’Angleterre. Il a surtout écrit contre Le Courayer sur la validité des évêques anglicans : mais les Anglais ne font pas plus de cas de ces disputes, que les Turcs n’en font des dissertations sur l’Eglise grecque. Mort en 1733.
LE SAGE (Jean)
1667 - 1747
Né à Vannes, en Basse-Bretagne, en 1667. Son roman de Gil Blas est demeuré, parce qu’il y a du naturel ; il est entièrement pris du roman espagnol intitulé : La Vida del escudero don Marcos de Obrego (*). Mort en 1747.
* C’est là une des grosses erreurs de Voltaire. François de Neufchâteau a prouvé la fausseté de cette opinion. (G.A.)
LE TOURNEUX (Nicolas)
1640 - 1686
Né en 1640. Son Année chrétienne est dans beaucoup de mains, quoique mise à Rome à l’index des livres prohibés, ou plutôt parce qu’elle y est mise. Mort en 1686.
LEVASSOR (Michel)
? - 1718
De l’Oratoire, réfugié en Angleterre. Son Histoire de Louis XIII, diffuse, pesante, et satirique, a été recherchée pour beaucoup de faits singuliers qui s’y trouvent ; mais c’est un déclamateur odieux, qui, dans l’Histoire de Louis XIII, ne cherche qu’à décrier Louis XIV, qui attaque les morts et les vivants ; il ne se trompe que sur peu de faits, et passe pour s’être trompé dans tous ses jugements. Mort en 1718.
L’HOSPITAL (François, marquis de)
1661 - 1704
Né en 1661, le premier qui ait écrit en France sur le calcul inventé par Newton, qu’il appela les infiniment petits ; c’était alors un prodige. Mort en 1704.
LONGEPIERRE (Hilaire-Bernard de Requeleyne, baron de)
1658 - 1721
Né en Bourgogne en 1658, il possédait toutes les beautés de la langue grecque, mérite très rare en ce temps-là ; on a de lui des traductions en vers d’Anacréon, Sapho, Bion et Moschus. Sa tragédie de Médée, quoique inégale et trop remplie de déclamations, est fort supérieure à celle de Pierre Corneille mais la Médée de Corneille n’était pas de son bon temps. Longepierre fit beaucoup d’autres tragédies d’après les poètes grecs, et il les imita en ne mêlant point l’amour à ces sujets sévères et terribles ; mais aussi il les imita dans la prolixité des lieux communs, et dans le vide d’action et d’intrigue, et ne les égala point dans la beauté de l’élocution, qui fait le grand mérite des poètes. Il n’a donné au théâtre que Médée et Electre (*). Mort en 1721.
* Plus un Sésostris. (G.A.)
LONGUERUE (Louis Dufour de)
1652 - 1733
Né à Charleville en 1652. Abbé du Jard. Il savait, outre les langues savantes, toutes celles de l’Europe. Apprendre plusieurs langues médiocrement, c’est le fruit du travail de quelques années ; parler purement et éloquemment la sienne, le travail de toute la vie. Il savait l’histoire universelle ; et on prétend qu’il composa de mémoire la description historique et géographique de la France ancienne et moderne. Mort vers l’an 1733.
LONGUEVAL (Jacques)
1680 - 1735
Né en 1680, jésuite. Il a fait huit volumes de l’Histoire de l’Eglise gallicane, continuée par le P. Fontenay. Mort en 1735.