SIÈCLE DE LOUIS XIV - Catalogue : Écrivains - Partie 2 - B

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SIÈCLE DE LOUIS XIV - Catalogue : Écrivains - Partie 2 - B

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CATALOGUE

 

DE LA PLUPART DES ÉCRIVAINS FRANÇAIS

 

QUI ONT PARU DANS LE SIÈCLE DE LOUIS XIV,

 

Pour servir à l’histoire littéraire de ce temps.

 

 

 

 

______________

 

 

 

 

 

BAILLET (Jean)

 

1649 - 1706

 

 

Né près de Beauvais, en 1649 ; critique célèbre. Mort en 1706.

 

 

 

 

 

BALUZE (Etienne)

 

1630 - 1718

 

 

C’est lui qui a formé le recueil des manuscrits de la bibliothèque de Colbert. Il a travaillé jusqu’à l’âge de quatre-vingt-huit ans. On lui doit sept volumes d’anciens monuments. Exilé pour avoir soutenu les prétentions du cardinal de Bouillon, qui se croyait indépendant du roi, et qui fondait son droit sur ce qu’il était né d’une maison souveraine et dans la principauté de Sedan, avant que l’échange de cette souveraineté avec le roi eût été consommé.

 

 

 

 

 

BALZAC (Jean-Louis Guer, de)

 

1594 - 1654

 

Homme éloquent, et le premier qui fonda un prix d’éloquence. Il eut le brevet d’historiographe de France et de conseiller d’Etat, qu’il appelait de magnifiques bagatelles (*). La langue française lui a une très grande obligation. Il donna le premier du nombre et de l’harmonie à la prose. Il eut de son vivant tant de réputation, qu’un nommé Goulu, général des feuillants, écrivit contre lui deux volumes d’injures.

 

 

* C’est un ex-historiographe de France qui écrit cette phrase. (G.A.)

 

 

 

 

 

BARATIER

 

1721 - 1740

 

 

Le plus singulier peut-être de tous les enfants célèbres. Il doit être compté parmi les Français, quoique né en Allemagne (*). Son père était un prédicant réfugié. Il sut le grec à six ans, et l’hébreu à neuf. C’est à lui que nous devons la traduction des voyages du Juif Benjamin de Tudèle avec des dissertations curieuses. Le jeune Baratier était déjà savant en histoire, en philosophie, en mathématique. Il étonna tous ceux qui le connurent pendant sa vie, et en fut regretté à sa mort ; il n’avait que dix-neuf ans lorsqu’il fut ravi au monde ; il est vrai que son père travailla beaucoup aux ouvrages de cet enfant.

 

 

* Mais doit-il figurer dans le siècle de Louis XIV, puisqu’il est né en 1721 ? (G.A.)

 

 

BARBEYRAC (Jean)

 

1674 - 1729

 

 

Né à Béziers ; calviniste, professeur en droit et en histoire à Lausanne, traducteur et commentateur de Puffendorf et de Grotius. Il semble que ces Traités du droit des gens, de la guerre et de la paix, qui n’ont jamais servi ni à aucun traité de paix, ni à aucune déclaration de guerre, ni à assurer le droit d’aucun homme, soient une consolation pour les peuples des maux qu’ont faits la politique et la force. Ils donnent l’idée de la justice, comme on a les portraits des personnes célèbres qu’on ne peut voir. Sa préface de Puffendorf mérite d’être lue : il y prouve que la morale des Pères est fort inférieure à celle des philosophes modernes. Mort en 1729.

 

 

 

 

 

BARBIER D’AUCOUR (Jean)

 

? - 1694

 

 

Connu chez les jésuites sous le nom de l’Avocat Sacrus, et dans le monde par sa Critique des entretiens du P. Bouhours, et par l’excellent plaidoyer pour un homme innocent appliqué à la question et mort dans ce supplice ; il fut longtemps protégé par Colbert, qui le fit contrôleur des bâtiments du roi ; mais ayant perdu son protecteur, il mourut dans la misère, en 1694 (*)

 

 

* On a réimprimé , sous la Restauration, son poème contre les jésuites, intitulé : Onguent pour la brûlure. (G.A.)

 

 

 

 

 

BARBIER (Mademoiselle)

 

? - ?

 

 

Elle a fait quelques tragédies. (*)

 

 

* L’abbé Pellegrin écrivit sous son nom. (G.A.)

 

 

 

 

 

BARON (Michel)

 

? - ?

 

 

On ne croit pas que les pièces qu’il donna sous son nom soient de lui (*). Son mérite plus reconnu était dans la perfection de l’art du comédien, perfection très rare, et qui n’appartient qu’à lui. Cet art demande tous les dons de la nature, une grande intelligence, un travail assidu, une mémoire imperturbable, et surtout cet art si rare de se transformer en la personne qu’on représente. Voilà pourtant ce qu’on s’obstine à mépriser. Les prédicateurs venaient souvent à la comédie dans une loge grillée étudier Baron, et de là ils allaient déclamer contre la comédie. C’est la coutume que les confesseurs exigent des comédiens mourants qu’ils renoncent à leur profession. Baron avait quitté le théâtre en 1691, par dégoût. Il y avait remonté en 1720, à l’âge de soixante-huit ans ; et il y fut encore admiré, jusqu’en l’année 1729. Il était alors âgé de près de soixante et dix-huit ans : il se retira encore et mourut la même année, en protestant qu’il n’avait jamais eu le moindre scrupule d’avoir déclamé devant le public les chefs-d’œuvre de génie et de morale des grands auteurs de la nation, et que rien n’est plus impertinent que d’attacher de la honte à réciter ce qu’il est glorieux de composer.

 

 

* C’est Larue et d’Alègre qui, dit-on, écrivaient pour lui. (G.A.)

 

 

 

 

 

BASNAGE (Jacques)

 

1653 - 1725

 

 

Né à Rouen. Calviniste, pasteur à La Haye, plus propre à être ministre d’Etat que d’une paroisse. De tous ses livres, son Histoire des Juifs, celle des Provinces-Unies et de l’Eglise, sont les plus estimées. Les livres sur les affaires du temps meurent avec les affaires ; les ouvrages d’une utilité générale subsistent.

 

 

 

 

 

BASNAGE DE BEAUVAL (Henri)

 

? - 1710

 

 

De Rouen, frère du précédent, avocat en Hollande, mais encore plus philosophe, qui a écrit De la tolérance des Religions. Il était laborieux, et nous avons de lui le Dictionnaire de Furetière augmenté.

 

 

 

 

 

BASSOMPIERRE (François, maréchal de)

 

? - 1646

 

 

Quoique ses Mémoires appartiennent au siècle précédent, on peut le compter dans cette liste, étant mort en 1646.

 

 

 

 

 

BAUDRAND (Michel-Antoine)

 

1633 - 1700

 

 

Né à Paris, géographe, moins estimé que Sanson.

 

 

 

 

 

BAYLE (Pierre) (*)

 

1647 - 1704

 

 

Né au Carlat dans le comté de Foix, en 1647, retiré en Hollande plutôt comme philosophe que comme calviniste, persécuté pendant sa vie par Jurieu, et après sa mort par les ennemis de la philosophie. Ce savant, que Louis Racine appelle un homme affreux (**), donnait aux pauvres son superflu : et quand Jurieu lui eut fait retrancher sa pension, il refusa une augmentation de l’honoraire que lui donnait Reiniers Leers, son imprimeur. S’il avait prévu combien son Dictionnaire serait recherché, il l’aurait rendu encore plus utile, en retranchant des noms obscurs, et en y ajoutant plus de noms illustres. C’est par son excellente manière de raisonner qu’il est surtout recommandable, non par sa manière d’écrire, trop souvent diffuse, lâche, incorrecte, et d’une familiarité qui tombe quelquefois dans la bassesse. Dialecticien admirable, plus que profond philosophe, il ne savait presque rien en physique. Il ignorait les découvertes du grand Newton. Presque tous ses articles philosophiques supposent ou combattent un cartésianisme qui ne subsiste plus. Il ne connaissait d’autre définition de la matière que l’étendue : ses autres propriétés reconnues ou soupçonnées ont fait naître enfin la vraie philosophie (***). On a eu des démonstrations nouvelles, et des doutes nouveaux : de sorte qu’en plus d’un endroit le sceptique Bayle n’est pas encore assez sceptique. Il a vécu et il est mort en sage. Des Maizeaux a écrit sa Vie en un gros volume ; elle ne devait pas contenir six pages : la vie d’un écrivain sédentaire est dans ses écrits. Mort en 1706.

 

 Il ne faut jamais oublier la persécution que le fanatique Jurieu suscita dans un pays libre à ce philosophe. Il arma contre lui le consistoire calviniste sous plusieurs prétextes, et surtout à l’occasion du fameux article de David (****). Bayle avait fortement relevé les excès, les trahisons et les barbaries, que ce prince juif avait commis dans les temps où la grâce de Dieu l’abandonnait. Il n’eût pas été indécent à ce consistoire d’engager Bayle à célébrer ce prince juif qui fit une si belle pénitence, et qui obtint de Dieu que soixante et dix mille de ses sujets mourussent de la peste, pour expier le crime de leur roi qui avait osé faire le dénombrement du peuple. Mais ce qui doit être soigneusement observé, c’est que ces pasteurs, dans leur censure, le reprennent d’avoir quelquefois donné des éloges à des papes gens de bien, et lui enjoignent de ne jamais justifier aucun pape, parce que, disent-ils expressément, ils ne sont pas de leur Eglise. Ce trait est un de ceux qui caractérisent le mieux l’esprit de parti. Au reste, on a voulu continuer son Dictionnaire ;  mais on n’a pu l’imiter. Les continuateurs ont cru qu’il ne s’agissait que de compiler. Il fallait avoir le génie et la dialectique de Bayle pour oser travailler dans le même genre.

 

 

* Voyez, dans le Dictionnaire philosophique, l’article BAYLE. (G.A.)

** Epître à J.-B. Rousseau. (G.A.)

*** Voyez l’article GASSENDI. (G.A.)

**** Voyez, dans le Dictionnaire philosophique, l’article DAVID. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

BEAUMONT DE PÉRÉFIXE (Hardouin)

 

? - 1670

 

 

Précepteur de Louis XIV, archevêque de Paris. Son Histoire de Henri IV, qui n’est qu’un abrégé, fait aimer ce grand prince, et est propre à former un bon roi. Il la composa pour son élève. On crut que Mézerai y avait eu part ; en effet, il s’y trouve beaucoup de ses manières de parler ; mais Mézerai n’avait pas ce style touchant et digne, en plusieurs endroits, du prince dont Péréfixe écrivait la vie, et de celui à qui il l’adressait. Les excellents conseils qui s’y trouvent pour gouverner par soi-même ne furent insérés que dans la seconde édition, après la mort du cardinal Mazarin. On apprend d’ailleurs à connaître Henri IV beaucoup plus dans cette histoire que dans celle de Daniel, écrite un peu sèchement, et où il est trop parlé du P. Coton, et trop peu des grandes qualités de Henri IV, et des particularités de la vie de ce bon roi. Péréfixe émeut tout cœur né sensible, et fait adorer la mémoire de ce prince, dont les faiblesses n’étaient que celles d’un homme aimable, et dont les vertus étaient celles d’un grand homme. Mort en 1670 (*).

 

 

* On conçoit que l’auteur de la Henriade se montre fort indulgent pour Péréfixe. (G.A.)

 

 

 

 

 

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