CRITIQUE HISTORIQUE - Partie 8 et fin

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CRITIQUE HISTORIQUE - Partie 8 et fin

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CRITIQUE HISTORIQUE

 

 

 

 

 

 

 

XIX – De la population (1).

 

 

 

          Dans une nouvelle Histoire de France (2), on prétend qu’il y avait huit millions de feux en France, dans le temps de Philippe de Valois ; or, on entend par feu une famille, et l’auteur entend par le mot de France ce royaume tel qu’il est aujourd’hui avec ses annexes. Cela ferait, à quatre personnes par feu, trente-deux millions d’habitants ; car on ne peut donner à un feu moins de quatre personnes, l’un portant l’autre.

 

          Le calcul de ces feux est fondé sur un état de subside imposé en 1328. Cet état porte deux millions cinq cent mille feux dans les terres dépendantes de la couronne, qui n’étaient pas le tiers de ce que le royaume renferme aujourd’hui. Il aurait donc fallu ajouter deux tiers pour que le calcul de l’auteur fût juste. Ainsi suivant la supputation de l’auteur, le nombre des feux de la France, telle qu’elle est, aurait monté à sept millions cinq cent mille. A quoi ajoutant probablement cinq cent mille feux pour les ecclésiastiques et pour les personnes non comprises dans le dénombrement, on trouverait aisément les huit millions de feux, et au-delà. L’auteur réduit chaque feu à trois personnes ; mais, par le calcul que j’ai fait dans toutes les terres où j’ai été, et dans celle que j’habite, je compte quatre personnes et demie par feu.

 

          Ainsi, supposé que l’état de 1328 soit juste, il faudra nécessairement conclure que la France, telle qu’elle est aujourd’hui, contenait, du temps de Philippe de Valois, trente-six millions d’habitants.

 

          Or, dans le dernier dénombrement fait, en 1753, sur un relevé des tailles et autres impositions, on ne trouve aujourd’hui que trois millions cinq cent cinquante mille quatre cent quatre-vingt-neuf feux, ce qui, à quatre et demi par feu, ne donnerait que quinze millions neuf cent soixante et dix-sept mille deux cents habitants. A quoi il faudra ajouter les réguliers, les gens sans aveu, et sept cent mille âmes au moins que l’on suppose être dans Paris, dont le dénombrement a été fait suivant la capitation, et non pas suivant le nombre des feux.

 

          De quelque manière qu’on s’y prenne, soit qu’on porte, avec l’auteur de la nouvelle Histoire de France, les feux à trois, à quatre, ou à cinq personnes, il est clair que le nombre des habitants est diminué de plus de moitié depuis Philippe de Valois.

 

          Il y a aujourd’hui environ quatre cents ans que le dénombrement de Philippe de Valois fut fait ainsi, dans quatre cents ans, toutes choses égales, le nombre des Français serait réduit au quart, et, dans huit cents ans, au huitième ; ainsi, dans huit cents ans, la France n’aura environ que quatre millions d’habitants, et en suivant cette progression, dans neuf mille deux cents ans, il ne restera qu’une seule personne mâle ou femelle avec fraction. Les autres nations ne seront sans doute pas mieux traitées que nous, et il faut espérer qu’alors viendra la fin du monde.

 

          Tout ce que je puis dire pour consoler le genre humain, c’est que dans deux terres que je dois bien connaître, inféodées du temps du roi Charles V, j’ai trouvé la moitié plus de feux qu’il n’en est marqué dans l’acte d’inféodation : et cependant il s’est fait une émigration considérable dans ces terres à la révocation de l’édit de Nantes.

 

          Le genre humain ne diminue ni n’augmente comme on le croit, et il est très probable qu’on se méprenait beaucoup du temps de Philippe de Valois, quand on comptait deux millions cinq cent mille feux dans ses domaines.

 

          Au reste, j’ai toujours pensé que la France renferme, de nos jours, environ vingt millions d’habitants, et je les ai comptés à cinq par feu, l’un portant l’autre. Je me trouve d’accord dans ce calcul avec l’auteur de la Dixme, attribuée au maréchal de Vauban (3), et surtout avec le détail des provinces, donné par les intendants, à la fin du dernier siècle. Si je me trompe, ce n’est que d’environ quatre millions, et c’est une bagatelle pour les auteurs.

 

          Hubner, dans sa géographie, ne donne à l’Europe que trente millions d’habitants ; il peut s’être trompé aisément d’environ cent millions. Un calculateur, d’ailleurs exact, assure que la Chine ne possède que soixante et douze millions d’habitants ; mais, par le dernier dénombrement, rapporté par le P. du Halde, on compte ces soixante et douze millions, sans y comprendre les vieillards, les jeunes gens au-dessous de vingt ans, et les bonzes ; ce qui doit aller à plus du double. Il faut avouer que d’ordinaire nous peuplons et dépeuplons la terre un peu au hasard : tout le monde se conduit ainsi ; nous ne sommes guère faits pour avoir une notion exacte des choses ; l’à peu près est notre guide, et souvent ce guide égare beaucoup.

 

          C’est encore bien pis quand on veut avoir un calcul juste. Nous allons voir des farces, et nous y rions ; mais rit-on moins dans un cabinet quand on voit de graves auteurs supputés exactement combien il y avait d’hommes sur la terre deux cent quatre-vingt-cinq ans après le déluge universel ? Il se trouve, selon le frère Pétau, jésuite, que la famille de Noé avait produit un bi-milliard deux cent quarante sept milliards deux cent vingt-quatre millions sept cent dix-sept mille habitants en trois cents ans. Le bon prêtre Pétau ne savait pas ce que c’est que faire des enfants et de les élever. Comme il y va (4) !

 

          Selon Cumberland ((5), la famille ne provigna que jusqu’à trois milliards trois cent trente millions en trois cent quarante ans ; et selon Whiston (6), environ trois cents ans après le déluge, il n’y avait que soixante-cinq mille cent trente-six habitants.

 

          Il est difficile d’accorder ces comptes et de les allouer. Voilà les excès où l’on tombe quand on veut concilier ce qui est inconciliable, et expliquer ce qui est explicable. Cette malheureuse entreprise a dérangé des cerveaux qui, d’ailleurs auraient eu des lumières utiles aux hommes.

 

          Les auteurs de l’Histoire universelle d’Angleterre disent « qu’on est généralement d’accord qu’il y a à présent environ quatre mille millions d’habitants sur la terre. » Vous remarquerez que ces messieurs, dans ce nombre de citoyens et de citoyennes, ne comptent pas l’Amérique, qui comprend près de la moitié du globe : ils ajoutent que le genre humain, en quatre cents ans, augmente toujours du double, ce qui est bien contraire au relevé fait sous Philippe de Valois, qui fait diminuer la nation de moitié en quatre cents ans.

 

          Pour moi, si, au lieu de faire un roman ordinaire, je voulais me réjouir à supputer combien j’ai de frères sur ce malheureux petit globe, voici comme je m’y prendrais. Je verrais d’abord à peu près combien ce globule contient de lieues carrées habitées sur sa surface ; je dirais : La surface du globe est de vingt-sept millions de lieues carrées ; ôtons-en d’abord les deux tiers au moins pour les mers, rivières, lacs, déserts, montagnes, et tout ce qui est inhabité : ce calcul est très modéré, et nous donne neuf millions de lieues carrées à faire valoir.

 

          La France et l’Allemagne comptent six cents personnes par lieue carrée, l’Espagne cent soixante, la Russie quinze, la Tartarie dix, la Chine environ mille ; prenez un nombre moyen comme cent, vous aurez neuf cents millions de vos frères, soit basanés, soit nègres, soit rouge, soit jaunes, soit barbus, soit imberbes. Il n’est pas à croire que la terre ait en effet un si grand nombre d’habitants : et si l’on continue à faire des eunuques, à multiplier les moines, et à faire des guerres pour les plus petits intérêts, jugez si vous aurez les quatre mille millions que les auteurs anglais de l’Histoire universelle vous donnent si libéralement. Et puis, qu’importe qu’il y ait beaucoup ou peu d’hommes sur la terre ? l’essentiel est que cette pauvre espèce soit le moins malheureuse qu’il est possible.

 

 

1 – Cette remarque forme, dans l’édition de Kehl, la troisième section de l’article POPULATION du Dictionnaire philosophique. (G.A.)

2 – C’est toujours l’Histoire de Velli, continuée par Villaret et Garnier. (G.A.)

3 – Et c’est avec raison qu’elle lui est attribuée. (G.A.)

4 – Il paraît que le calcul du P. Pétau est encore plus fort, comme on le voit dans la 1ère section de l’article POPULATION du Dictionnaire philosophique, et ailleurs. (K.)

5 – Cumberland, théologien, né en 1632, mort en 1718 ; auteur de l’Origine des plus anciens peuples. (G.A.)

6 – Whiston, autre théologien et mathématicien, né en 1667, mort en 1752 ; auteur d’un Exposé de la chronologie de l’ancien Testament. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

XX – De la disette des bons livres, et de la multitude énorme des mauvais.

 

 

 

          L’histoire est décharnée jusqu’au seizième siècle, par la disette d’historiens ; elle est depuis ce temps étouffée par l’abondance. On trouve dans la Bibliothèque de Le Long (1) dix-sept mille quatre cent quatre-vingt-sept ouvrages qui peuvent servir à la seule histoire de France. De ces ouvrages, il y en a qui contiennent plus de cent volumes ; et depuis environ quatre ans que cette Bibliothèque fut imprimée, il a paru encore un nombre prodigieux de livres sur cette matière.

 

          Il en est à peu près de même en Allemagne, en Angleterre et en Italie.

 

          On se perd dans cette immensité ; heureusement la plupart de ces livres ne méritent pas d’être lus, de même que les petites choses qu’ils contiennent n’ont pas mérité d’être écrites. Dans cette foule d’histoires, on ne trouve que trop de romans tels que ceux de Gatien de Courtilz. Les histoires secrètes, composées par ceux qui n’ont été dans aucun secret, sont assez nombreuses ; mais les auteurs qui ont gouverné l’Etat du fond de leur cabinet, le sont encore davantage : on peut compter parmi ces derniers ceux qui ont pris la peine de faire les testaments des princes et ceux des hommes d’Etat ; c’est ainsi que nous avons eu les testaments du maréchal de Belle-Isle, du cardinal Albéroni, du duc de Lorraine, des ministres Colbert et Louvois, du maréchal de Vauban, des cardinaux de Mazarin et de Richelieu (2).

 

          Le public fut trompé longtemps sur le Testament du cardinal de Richelieu ; on crut le livre excellent, parce qu’on le crut d’un grand ministre. Très peu d’hommes ont le temps de lire avec attention. Presque personne n’examina ni les méprises, ni les erreurs, ni les anachronismes, ni les indécences, ni les contradictions, ni les incompatibilités, dont le livre est rempli. On ne fit pas réflexion que ce livre n’avait été imprimé que plus de quarante ans après la mort du cardinal, qu’il est signé d’une manière dont le cardinal ne signait jamais. On oubliait qu’Aubéri, qui écrivait la Vie du cardinal de Richelieu, par ordre de sa nièce, traita le Testament de livre apocryphe et supposé, de ligne indigne de son héros, indigne de toute croyance. Aubéri était à la source, il avait en main tous les papiers ; il n’y a pas, assurément, de témoignage plus fort que le sien.

 

          Le savant abbé Richard, l’auteur des Mélanges de Vigneul-Marville, Charles Ancillon, La Monnoye, pensèrent de même.

 

          On trouve, dans le chapitre intitulé les Mensonges imprimés, toutes les raisons qui doivent faire penser que ce Testament politique est l’ouvrage d’un faussaire.

 

          Comment, en effet, un ministre tel que le cardinal de Richelieu eût-il laissé au roi Louis XIII un legs si important, sans qu’il eût été présenté par sa famille au monarque sans qu’il eût été déposé dans les archives, sans qu’on en eût parlé, sans qu’on en eût la moindre connaissance ? Est-il possible qu’un premier ministre eût laissé à son roi un plan de conduite, et que dans e plan il n’y eût pas un mot sur les affaires qui intéressaient alors le roi et toute l’Europe, rien sur la maison d’Autriche avec laquelle on était en guerre, rien sur le duc de Veimar, rien sur l’état présent des calvinistes en France, pas un mot sur l’éduction qu’il fallait donner au dauphin ?

 

          On voit évidemment que l’ouvrage fut écrit après la paix de Munster, puisqu’on y suppose la paix faite ; et le cardinal était mort pendant la guerre.

 

          On ne répétera point ici toutes les raisons déjà alléguées qui vengent le cardinal de Richelieu de l’imputation d’un si mauvais ouvrage.

 

          Il est bon que les opinions les plus vraisemblables soient combattues, parce qu’alors on les éclaircit mieux. Tout ce qu’a pu faire un homme judicieux et éclairé, qui se crut obligé d’écrire, il y a quelques années, contre notre opinion, s’est réduit à dire : « Je pense que le plan est du cardinal, mais qu’il est possible, et même vraisemblable, qu’il n’ait ni écrit ni dicté l’ouvrage. »

 

          S’il ne l’a écrit ni dicté, il n’est donc point de lui ; et celui qui l’a signé d’une manière dont le cardinal de Richelieu ne signa jamais, n’était donc qu’un faussaire. Nous n’en voulons pas davantage ; se trompera qui voudra.

 

 

1 – Le Long, oratorien, 1665 – 1721 ; auteur de la Bibliothèque historique de la France, 1719. (G.A.)

2 – Le Testament d’Alberoni est de Durey de Morsan ; celui de Colbert et de Louvois sont de Courtilz de Sandras, etc. ; quant à celui de Richelieu, c’est bien l’œuvre du cardinal. Voyez, plus loin, les écrits de Voltaire contre l’authenticité de ce Testament. (G.A.)

 

 

 

 

 

XXI – Questions sur l’histoire.

 

 

 

          I – L’histoire de chaque nation ne commence-t-elle pas par des fables ? Ces fables ne sont-elles pas inventées par l’oisiveté, la superstition, ou l’intérêt ?

 

          Tout ce qu’Hérodote nous conte des premiers rois d’Egypte et de Babylone, ce qu’on nous dit de la louve de Romulus et de Rémus, ce que les premiers écrivains barbares de notre pays ont imaginé de Pharamond et de Childéric, et d’une Bazine, femme d’un Bazin de Thuringe, et d’un capitaine romain nommé Giles, élu roi de France avant qu’il y eût une France, et d’un écu coupé en deux, dont on envoya la moitié à Childéric pour le faire venir de Thuringe, etc., etc., etc., ne sont-ce pas là des fables nées de l’oisiveté ?

 

          Les fables concernant les oracles, les divinations, les prodiges, ne sont-elles pas celles de la superstition !

 

          Les fables, comme la donation de Constantin au pape Sylvestre, les fausses décrétales, la dernière loi du Code théodosien, ne sont-elles pas dictées par l’intérêt ?

 

 

 

          II – On me demande quel empereur institua les sept électeurs : je réponds qu’aucun empereur ne les créa. Furent-ils donc créés par un pape ? encore moins ; le pape n’y avait pas plus de droit que le grand lama. Par qui furent-ils donc institués ? par eux-mêmes. Ce sont les sept premiers officiers de la couronne impériale, qui s’emparèrent au treizième siècle de ce droit négligé par les autres princes, et c’est ainsi que presque tous les droits s’établissent : les lois et les temps les confirment jusqu’à ce que d’autres temps et d’autres lois les changent.

 

 

 

          III – On demande pourquoi les cardinaux, qui étaient originairement des curés primitifs de Rome, se crurent avec le temps supérieurs aux électeurs, à tous les princes, et égaux aux rois (1) : c’est demander pourquoi les hommes sont inconséquents. Je trouve, dans plusieurs histoires d’Allemagne, que le dauphin de France, qui fut depuis le roi Charles V, alla à Metz implorer vainement le secours de l’empereur Charles IV. Il fut précédé par le cardinal d’Albe, qui était le cardinal de Périgord, arrière-vassal du roi son père ; je dis arrière-vassal, car les Anglais avaient le Périgord. Ce cardinal passa avant le dauphin, à la diète de Metz, où la seconde partie de la bulle d’or fut promulguée ; il mangea seul à une table fort élevée avec l’empereur, ob reverentiam pontificis, comme dit Trithème dans sa Chronique du monastère d’Hirsauge. Cela prouve que les princes ne doivent guère voyager hors de chez eux, et qu’un cardinal, légat du pape, était alors au moins la troisième personne de l’univers, et se croyait la seconde.

 

 

 

          IV – On a écrit beaucoup sur la loi salique, sur la pairie, sur les droits du parlement ; on écrit encore tous les jours : c’est une preuve que ces origines sont fort obscures comme toutes les origines le sont. L’usage tient lieu de tout, et la force change quelquefois l’usage. Chacun allègue ses anciennes prérogatives comme des droits sacrés ; mais, si aujourd’hui le Châtelet de Paris faisait pendre un bedeau de l’université qui aurait volé sur le grand chemin, cette université serait-elle bien reçue à exiger que le prévôt de Paris déterrât lui-même le corps de son bedeau, demandât pardon aux deux corps, c’est-à-dire à celui du bedeau et à celui de l’université, baisât le premier à la bouche, et payât une amende au second, comme la chose arriva du temps de Charles VI, en 1408 ?

 

          Serait-elle aussi en droit d’aller prendre le lieutenant civil, et de lui donner le fouet, culotte bas, dans les écoles publiques, en présence de tous les écoliers, comme elle le requit à Philippe-Auguste ?

 

 

 

          V – Dans quel temps le parlement de Paris commença-t-il à entrer en connaissance des finances du roi, dont la chambre des comptes était seule autrefois chargée ? Dans quelle année les barons, qui rendaient la justice dans le parlement de Paris, cessèrent-ils de s’y trouver, et abandonnèrent-ils la place aux hommes de loi ?

 

 

 

          VI – Toutes les coutumes de la France ne viennent-elles pas originairement d’Italie et d’Allemagne ? A commencer par le sacre des rois de France, n’est-il pas évident que c’est une imitation du sacre des rois lombards ?

 

 

 

          VII – Y a-t-il en France un seul usage ecclésiastique qui ne soit venu d’Italie ? et les lois féodales n’ont-elles pas été apportées par les peuples septentrionaux qui subjuguèrent les Gaules et l’Italie ? On prétend que la fête des fous, la fête de l’âne, et semblables facéties, sont d’origine française  mais ce ne sont point là des usages ecclésiastiques ; ce sont des  abus de quelques églises ; et d’ailleurs, la fête de l’âne est originaire de Vérone, où l’on conserva l’âne qui y était venu de Jérusalem, et dont on fit la fête (2).

 

 

 

          VIII – Toute industrie en France n’a-t-elle pas été très tardive ? et depuis le jeu des cartes reconnu originaire d’Espagne, par les noms de spadilles, de manilles, de codilles, jusqu’au compas de proportion et à la machine pneumatique, y a-t-il un seul art qui ne lui soit étranger ? Les arts, les coutumes, les opinions, les usages, n’ont-ils pas fait le tour du monde (3) ?

 

 

1 – Principibus prœtant et regibus œquiparantur. Voyez l’Avant-Propos de l’Histoire du Parlement. (G.A.)

2 – Voyez l’Essai, chapitre LXXXII, et, dans le Dictionnaire philosophique, l’article ANE. (G.A.)

3 – Il y avait, en 1763, une neuvième question, consacrée à des erreurs que Voltaire signalait dans son édition et qu’il a corrigées depuis. (G.A.)

 

 

 

 

F.I.N.

 

 

 

 

 

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