DICTIONNAIRE PHILOSOPHIQUE - E comme ÉGLISE - Partie 2

Publié le par loveVoltaire

DICTIONNAIRE PHILOSOPHIQUE - E comme ÉGLISE - Partie 2

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E comme ÉGLISE.

 

 

(Partie 2)

 

 

DU POUVOIR DE CHASSER LES DIABLES DONNÉ A L’ÉGLISE.

 

 

 

 

 

          Ce qui distinguait le plus les chrétiens, et ce qui a duré jusqu’à nos derniers temps, était le pouvoir de chasser les diables avec le signe de la croix. Origène, dans son traité contre Celse, avoue, au nombre 133, qu’Antinoüs, divinisé par l’empereur Adrien, faisait des miracles en Égypte par la force des charmes et des prestiges ; mais il dit que les diables sortent du corps des possédés à la prononciation du seul nom de Jésus.

 

          Tertullien va plus loin, et, du fond de l’Afrique où il était, il dit dans son Apologétique, au chapitre XXIII : « Si vos dieux ne confessent pas qu’ils sont des diables à la présence d’un vrai chrétien, nous voulons bien que vous répandiez le sang de ce chrétien. » y a-t-il une démonstration plus claire ?

 

          En effet, Jésus-Christ envoya ses apôtres pour chasser les démons. Les Juifs avaient aussi de son temps le don de les chasser ; car lorsque Jésus eut délivré des possédés, et eut envoyé les diables dans les corps d’un troupeau de deux mille cochons, et qu’il eut opéré d’autres guérisons pareilles, les pharisiens dirent : Il chasse les démons par la puissance de Belzébuth. « Si c’est par Belzébuth que je les chasse, répondit Jésus, par qui vos fils les chassent-ils ? » Il est incontestable que les Juifs se vantaient de ce pouvoir : ils avaient des exorcistes et des exorcismes ; on invoquait le nom de Dieu, de Jacob et d’Abraham ; on mettait des herbes consacrées dans le nez des démoniaques. (Josèphe rapporte une partie de ces cérémonies.) Ce pouvoir sur les diables, que les Juifs ont perdu, fut transmis aux chrétiens, qui semblent aussi l’avoir perdu depuis quelque temps.

 

          Dans le pouvoir de chasser les démons était compris celui de détruire les opérations de la magie ; car la magie fut toujours en vigueur chez toutes les nations. Tous les       Pères de l’Église rendent témoignage à la magie. Saint Justin avoue dans son Apologétique, au livre III, qu’on évoque souvent les âmes des morts, et il en tire un argument en faveur de l’immortalité de l’âme. Lactance, au livre VII de ses Institutions divines, dit que « si on osait nier l’existence des âmes après la mort, le magicien vous en convaincrait bientôt en les faisant paraître. » Irénée, Clément Alexandrin, Tertullien, l’évêque Cyprien, tous affirment la même chose. Il est vrai qu’aujourd’hui tout est changé, et qu’il n’y a pas plus de magiciens que de démoniaques. Mais Dieu est le maître d’avertir les hommes par des prodiges dans certains temps, et de les faire cesser dans d’autres.

 

 

 

 

 

DES MARTYRS DE L’ÉGLISE.

 

 

 

          Quand les sociétés chrétiennes devinrent un peu nombreuses, et que plusieurs s’élevèrent contre le culte de l’empire romain, les magistrats sévirent contre elles, et les peuples surtout les persécutèrent. On ne persécutait point les Juifs qui avaient des privilèges particuliers et qui se renfermaient dans leurs synagogues ; on leur permettait l’exercice de leur religion, comme on fait encore aujourd’hui à Rome ; on souffrait tous les cultes divers répandus dans l’empire, quoique le sénat ne les adoptât pas.

 

          Mais les chrétiens se déclarant ennemis de tous ces cultes, et surtout de celui de l’empire, furent exposés plusieurs fois à ces cruelles épreuves.

 

          Un des premiers et des plus célèbres martyrs fut Ignace, évêque d’Antioche, condamné par l’empereur Trajan lui-même, alors en Asie, et envoyé par ses ordres à Rome, pour être exposé aux bêtes, dans un temps où l’on ne massacrait point à Rome les autres chrétiens. On ne sait point précisément de quoi il était accusé auprès de cet empereur, renommé d’ailleurs pour sa clémence ; il fallait que saint Ignace eût de bien violents ennemis. Quoi qu’il en soit, l’histoire de son martyre rapporte qu’on lui trouva le nom de Jésus-Christ gravé sur le cœur, en caractères d’or ; et c’est de là que les chrétiens prirent en quelques endroits le nom de Théophores, qu’Ignace s’était donné à lui-même.

 

          On nous a conservé une lettre de lui (1), par laquelle il prie les évêques et les chrétiens de ne point s’opposer à son martyre ; soit que dès lors les chrétiens fussent assez puissants pour le délivrer, soit que parmi eux quelques-uns eussent assez de crédit pour obtenir sa grâce. Ce qui est encore très remarquable, c’est qu’on souffrit que les chrétiens de Rome vinssent au-devant de lui, quand il fut amené dans cette capitale ; ce qui prouverait évidemment qu’on punissait en lui la personne, et non pas la secte.

 

          Les persécutions ne furent pas continuées. Origène, dans son livre III contre Celse, dit : «  On peut compter facilement les chrétiens qui sont morts pour leur religion, parce qu’il en est mort peu, et seulement de temps en temps et par intervalles. »

 

          Dieu eut un si grand soin de son Église, que, malgré ses ennemis, il fit en sorte qu’elle tînt cinq conciles dans le premier siècle, seize dans le second, et trente dans le troisième ; c’est-à-dire des assemblées secrètes et tolérées. Ces assemblées furent quelquefois défendues, quand la fausse prudence des magistrats craignit qu’elles ne devinssent tumultueuses. Il nous est resté peu de procès-verbaux des proconsuls et des préteurs qui condamnèrent les chrétiens à mort. Ce seraient les seuls actes sur lesquels on pût constater les accusations portées contre eux, et leurs supplices.

 

          Nous avons un fragment de Denys, d’Alexandrie, dans lequel il rapporte l’extrait du greffe d’un proconsul d’Égypte, sous l’empereur Valérien ; le voici :

 

          « Denys, Fauste, Maxime, Marcel et Chéremon ayant été introduits à l’audience, le préfet Emilien leur a dit : Vous avez pu connaître par les entretiens que j’ai eus avec vous, et par tout ce que je vous ai écrit, combien nos princes ont témoigné de bonté à votre égard ; je veux bien encore vous le redire : ils font dépendre votre conservation et votre salut de vous-mêmes, et votre destinée est entre vos mains. Ils ne demandent de vous qu’une seule chose, que la raison exige de toute personne raisonnable ; c’est que vous adoriez les dieux protecteurs de leur empire, et que vous abandonniez cet autre culte si contraire à la nature et au bon sens. »

 

          Denys a répondu : « Chacun n’a pas les mêmes dieux, et chacun adore ceux qu’il croit l’être véritablement. »

 

          Le préfet Emilien a repris : « Je vois bien que vous êtes des ingrats, qui abusez des bontés que les empereurs ont pour vous. Eh bien ! vous ne demeurerez pas davantage dans cette ville, et je vous envoie à Céphro, dans le fond de la Libye ; ce sera là le lieu de votre bannissement, selon l’ordre que j’en ai reçu de nos empereurs : au reste, ne pensez pas y tenir vos assemblées ni aller faire vos prières dans ces lieux que vous nommez des cimetières, cela vous est absolument défendu, je ne le permettrai à personne. »

 

          Rien ne porte plus les caractères de vérité que ce procès-verbal. On voit par là qu’il y avait des temps où les assemblées étaient prohibées. C’est ainsi qu’en France il est défendu aux calvinistes de s’assembler ; on a même quelquefois fait prendre et rouer des ministres ou prédicants qui tenaient des assemblées malgré les lois ; et depuis 1745, il y en a eu six de pendus. C’est ainsi qu’en Angleterre et en Irlande les assemblées sont défendues aux catholiques romains ; et il y a eu des occasions où les délinquants ont été condamnés à la mort.

 

          Malgré ces défenses portées par les lois romaines, Dieu inspira à plusieurs empereurs de l’indulgence pour les chrétiens. Dioclétien même, qui passe chez les ignorants pour un persécuteur, Dioclétien, dont la première année de règne est encore l’époque de l’ère des martyrs, fut, pendant plus de dix-huit ans, le protecteur déclaré du christianisme, au point que plusieurs chrétiens eurent des charges principales auprès de sa personne. Il épousa même une chrétienne ; il souffrit que dans Nicomédie, sa résidence, il y eût une superbe église élevée vis-à-vis de son palais.

 

          Le césar Galerius ayant malheureusement été prévenu contre les chrétiens, dont il croyait avoir à se plaindre, engagea Dioclétien à faire détruire la cathédrale de Nicomédie. Un chrétien plus zélé que sage mit en pièces l’édit de l’empereur, et de là vint cette persécution si fameuse, dans laquelle il y eut plus de deux cents personnes exécutées à mort dans l’empire romain, sans compter ceux que la fureur du petit peuple, toujours fanatique et toujours barbare, fit périr contre les formes juridiques.

 

          Il y eut en divers temps un si grand nombre de martyrs, qu’il faut bien se donner de garde d’ébranler la vérité de l’histoire de ces véritables confesseurs de notre sainte religion, par un mélange dangereux de fables et de faux martyrs.

 

          Le bénédictin dom Ruinart, par exemple, homme d’ailleurs aussi instruit qu’estimable et zélé, aurait dû choisir avec plus de discrétion ses Actes sincères (2). Ce n’est pas assez qu’un manuscrit soit tiré de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, ou d’un couvent de célestin de Paris, conforme à un manuscrit des feuillants, pour que cet acte soit authentique ; il faut que cet acte soit ancien, écrit par des Contemporains, et qu’il porte d’ailleurs tous les caractères de la vérité.

 

          Il aurait pu se passer de rapporter l’aventure du jeune Romanus, arrivée en 303. Ce jeune Romain avait obtenu son pardon de Dioclétien dans Antioche. Cependant il dit que le juge Asclépiade le condamna à être brûlé ; des Juifs présents à ce spectacle se moquèrent du jeune saint Romanus, et reprochèrent aux chrétiens que leur Dieu les laissait brûler, lui qui avait délivré Sidrac, Misac et Abdenago de la fournaise ; qu’aussitôt il s’éleva dans le temps le plus serein un orage qui éteignit le feu ; qu’alors le juge ordonna qu’on coupât la langue au jeune Romanus ; que le premier médecin de l’empereur se trouvant là, fit officieusement la fonction de bourreau, et lui coupa la langue dans la racine ; qu’aussitôt le jeune homme , qui était bègue auparavant, parla avec beaucoup de liberté ; que l’empereur fut étonné que l’on parlât si bien sans langue ; que le médecin, pour réitérer cette expérience, coupa sur-le-champ la langue à un passant, lequel en mourut subitement (3).

 

          Eusèbe, dont le bénédictin Ruinart a tiré ce conte devait respecter assez les vrais miracles opérés dans l’ancien et dans le nouveau Testament (desquels personne ne doutera jamais), pour ne pas leur associer des histoires si suspectes, lesquelles pourraient scandaliser les faibles.

 

          Cette dernière persécution ne s’étendit pas dans tout l’empire. Il y avait alors en Angleterre quelque christianisme, qui s’éclipsa bientôt pour reparaître ensuite sous les rois saxons. Les Gaules méridionales et l’Espagne étaient remplies de chrétiens. Le césar Constance Chlore les protégea beaucoup dans toutes ses provinces. Il avait une concubine qui était chrétienne, c’est la mère de Constantin, connue sous le nom de sainte Hélène ; car il n’y eut jamais de mariage avéré entre elle et lui ; et il la renvoya même dès l’an 292, quand il épousa la fille de Maximien Hercule ; mais elle avait conservé sur lui beaucoup d’ascendant, et lui avait inspiré une grande affection pour notre sainte religion.

 

 

 

 

DE L’ÉTABLISSEMENT DE L’ÉGLISE SOUS CONSTANTIN.

 

 

 

 

          La divine Providence préparait ainsi, par des voies qui semblent humaines, le triomphe de son Eglise.

 

          Constance Chlore mourut en 306 à York en Angleterre, dans un temps où les enfants qu’il avait de la fille d’un césar étaient en bas âge, et ne pouvaient prétendre à l’empire. Constantin eut la confiance de se faire élire à York par cinq ou six mille soldats, allemands, gaulois et anglais pour la plupart. Il n’y avait pas d’apparence que cette élection, faite sans le consentement de Rome, du sénat et des armées, pût prévaloir ; mais Dieu lui donna la victoire sur Maxentius élu à Rome, et le délivra enfin de tous ses collègues. On ne peut dissimuler qu’il ne se rendît d’abord indigne des faveurs du ciel, par le meurtre de tous ses proches, et enfin de sa femme et de son fils.

 

          On peut douter de ce que Zosime rapporte à ce sujet. Il dit que Constantin, agité de remords après tant de crimes, demanda aux pontifes de l’empire s’il y avait quelque expiation pour lui, et qu’ils lui dirent qu’ils n’en connaissaient pas. Il est bien vrai qu’il n’y en avait point eu pour Néron, et qu’il n’avait osé assister aux sacrés mystères en Grèce. Cependant les tauroboles étaient en usage ; et il est bien difficile de croire qu’un empereur tout-puissant n’ait pu trouver un prêtre qui voulût lui accorder des sacrifices expiatoires. Peut-être même est-il encore moins croyable que Constantin, occupé de la guerre, de son ambition, de ses projets, et environné de flatteurs, ait eu le temps d’avoir des remords. Zosime ajoute qu’un prêtre égyptien, arrivé d’Espagne, qui avait accès à sa porte, lui promit l’expiation de tous ses crimes dans la religion chrétienne. On a soupçonné que ce prêtre était Ozius, évêque de Cordoue.

 

          Quoi qu’il en soit, Dieu réserva Constantin pour l’éclairer et pour en faire le protecteur de l’Église. Ce  prince fit bâtir sa ville de Constantinople, qui devint le centre de l’empire et de la religion chrétienne. Alors l’Eglise prit une forme auguste. Et il est à croire que, lavé par son baptême, et repentant à sa mort, il obtint miséricorde, quoiqu’il soit mort arien. Il serait bien dur que tous les partisans des deux évêques Eusèbe eussent été damnés.

 

          Dès l’an 314, avant que Constantin résidât dans sa nouvelle ville, ceux qui avaient persécuté les chrétiens furent punis par eux de leurs cruautés. Les chrétiens jetèrent la femme de Maximien dans l’Oronte ; ils égorgèrent tous ses parents ; ils massacrèrent dans l’Egypte et dans la Palestine les magistrats qui s’étaient le plus déclarés contre le christianisme. La veuve et la fille de Dioclétien s’étant cachées à Thessalonique, furent reconnues, et leurs corps jetés à la mer. Il eût été à souhaiter que les chrétiens eussent moins écouté l’esprit de vengeance ; mais Dieu, qui punit selon sa justice, voulut que les mains des chrétiens fussent teintes du sang de leurs persécuteurs, sitôt que ces chrétiens furent en liberté d’agir.

 

          Constantin convoqua, assembla dans Nicée, vis-à-vis de Constantinople, le premier concile œcuménique, auquel présida Ozius. On y décida la grande question qui agitait l’Église, touchant la divinité de Jésus-Christ (4).

 

          On sait assez comment l’Église, ayant combattu trois cents ans contre les rites de l’empire romain, combattit ensuite contre elle-même, et fut toujours militante et triomphante.

 

          Dans la suite des temps, l’Église grecque presque tout entière, et toute l’Église d’Afrique, devinrent esclaves sous les Arabes, et ensuite sous les Turcs, qui élevèrent la religion mahométane sur les ruines de la chrétienne. L’Église romaine subsista, mais toujours souillée de sang par plus de six cents ans de discordes entre l’empire d’Occident et le sacerdoce. Ces querelles mêmes la rendirent très puissante. Les évêques, les abbés en Allemagne se firent tous princes, et les papes acquirent peu à peu la domination absolue dans Rome et dans un pays considérable. Ainsi Dieu éprouva son Église par les humiliations, par les troubles, par les crimes et par la splendeur.

 

          Cette Église latine perdit au seizième siècle la moitié de l’Allemagne, le Danemark, la Suède, l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande, la meilleure partie de la Suisse, la Hollande ; elle a gagné plus de terrain en Amérique par les conquêtes des Espagnols qu’elle n’en a perdu en Europe ; mais avec plus de territoire elle a bien moins de sujets.

 

          La Providence divine semblait destiner le Japon, Siam, l’Inde et la Chine, à se ranger sous l’obéissance du pape, pour le récompenser de l’Asie-Mineure, de la Syrie, de la Grèce, de l’Égypte, de l’Afrique, de la Russie, et des autres Etats perdus dont nous avons parlé. Saint François Xavier, qui porta le saint Evangile aux Indes orientales et au Japon, quand les Portugais y allèrent chercher des marchandises, fit un très grand nombre de miracles, tous attestés par les RR. PP. jésuites : quelques-uns disent qu’il ressuscita neuf mort ; mais le R.P. Ribadeneira, dans sa Fleur des saints, se borne à dire qu’il n’en ressuscita que quatre ; c’est bien assez. La Providence voulut qu’en moins de cent années il y eût des milliers de catholiques romains dans les îles du Japon ; mais le diable sema son ivraie au milieu du bon grain. Les jésuites, à ce qu’on croit, formèrent une conjuration suivie d’une guerre civile, dans laquelle tous les chrétiens furent exterminés en 1638. Alors la nation ferma ses ports à tous les étrangers, excepté aux Hollandais, qu’on regardait comme des marchands, et non pas comme des chrétiens, et qui furent d’abord obligés de marcher sur la croix, pour obtenir la permission de vendre leurs denrées dans la prison où on les renferme lorsqu’ils abordent à Nangazaki.

 

          La religion catholique, apostolique et romaine fut proscrite à la Chine dans nos derniers temps, mais d’une manière moins cruelle. Les RR. PP. jésuites n’avaient pas, à la vérité, ressuscité des morts à la cour de Pékin ; ils s’étaient contentés d’enseigner l’astronomie, de fondre du canon, et d’être mandarins. Leurs malheureuses disputes avec les dominicains et d’autres scandalisèrent à tel point le grand empereur Yong-Tching, que ce prince, qui était la justice et la bonté même, fut assez aveugle pour ne plus permettre qu’on enseignât , notre sainte religion, dans laquelle nos missionnaires ne s’accordaient pas. Il les chassa avec une bonté paternelle, leur fournissant des subsistances et des voitures jusqu’aux confins de son empire.

 

          Toute l’Asie, toute l’Afrique, la moitié de l’Europe, tout ce qui appartient aux Anglais, aux Hollandais, dans l’Amérique toutes les hordes américaines non domptées, toutes les terres australes, qui sont une cinquième partie du globe, sont demeurées la proie du démon, pour vérifier cette sainte parole : « Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. » (Matth. XX, 16.)

 

 

 

 

1 – Dupin, dans sa Bibliothèque ecclésiastique, prouve que cette lettre est authentique.

2 – Acta promorum martyrum sincera et selecta, Paris, 1689, in-4°; traduit en français par Drouet de Maupertuy. Paris, 1708, in-8°. (E.B.)

3 – La légende du jeune Romanus se trouve déjà racontée à l’article DIOCLÉTIEN. (G.A.)

4 – Voyez les articles ARIANISME ; CHRISTIANISME, section II ; et CONCILES.

 

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