POESIE : Sur une tabatière confisquée
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(cliquable )
SUR UNE TABATIÈRE CONFISQUÉE
(1)
Adieu, ma pauvre tabatière ;
Adieu, je ne te verrai plus ;
Ni soins, ni larmes, ni prière,
Ne te rendront à moi ; mes efforts sont perdus.
Adieu, ma pauvre tabatière ;
Adieu, doux fruit de mes écus !
S’il faut à prix d’argent te racheter encore,
J’irai plutôt vider les trésors de Plutus.
Mais ce n’est pas ce dieu que l’on veut que j’implore.
Pour te ravoir, hélas ! il faut prier Phébus…
Qu’on oppose entre nous une forte barrière !
Me demander des vers ! Hélas ! Je n’en puis plus.
Adieu, ma pauvre tabatière ;
Adieu, je ne te verrai plus.
1 – Arouet fit ces vers pour ravoir une tabatière que son professeur de rhétorique, le Père Porée, lui avait confisquée. (G.A.)