POESIE : L'abbé Desfontaines et le ramoneur

Publié le par loveVoltaire

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L’ABBÉ DESFONTAINES ET LE RAMONEUR,

 

OU LE RAMONEUR ET L’ABBÉ DESFONTAINES.

 

 

Conte par feu M. de la Faye.

 

 

 

  1738 

 

 

 

Un ramoneur à face basanée,

Le fer en main, les yeux ceints d’un bandeau,

S’allait glissant dans une cheminée,

Quand de Sodome un antique bedeau,

Qui pour l’Amour prenait ce jouvenceau,

Vint endosser son échine inclinée.

L’Amour cria : le quartier accourut.

On verbalise ; et Desfontaines en rut

Est encagé dans le clos de Bicêtre.

On vous le lie, on le fait dépouiller.

Un bras nerveux se complaît d’étriller

Le lourd fessier du sodomite prêtre.

Filles riaient, et le cuistre écorché

Criait : « Monsieur, pour Dieu, soyez touché ;

Lisez, de grâce, et mes vers et ma prose. »

Le fesseur lut ; et soudain, plus fâché,

Du renégat il redoubla la dose :

Vingt coups de fouet pour son vilain péché,

Et trente en sus pour l’ennui qu’il nous cause.

 

 

 

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