POESIE : A M. Bernard

A M. BERNARD, AUTEUR DE L’ART D’AIMER.
LES TROIS BERNARDS.
− 1736 −
En ce pays trois Bernards sont connus :
L’un est ce saint, ambitieux reclus,
Prêcheur adroit, fabricateur d’oracles ;
L’autre Bernard est celui de Plutus,
Bien plus grand saint, faisant plus de miracles ;
Et le troisième est l’enfant de Phébus,
Gentil Bernard, dont la muse féconde
Doit faire encor les délices du monde,
Quand des deux saints l’on ne parlera plus.
SIXAIN.
− 1736 −
De ces trois Bernards que l’on vante,
Le premier n’a rien qui me tente :
Il dînait mal, et souvent tard ;
Mais mon plaisir serait extrême
De dîner chez l’autre Bernard,
Si j’y rencontrais le troisième.
INVITATION AU MÊME.
− 1736 −
Au nom du Pinde et de Cythère,
Gentil Bernard, sois averti
Que l’art d’aimer doit samedi
Venir souper chez l’art de plaire. (1)
1 – Madame la Marquise du Châtelet. On sait que Bernard a fait un poème de l’Art d’aimer. (K.)
