EPITRE : Au roi de Prusse - Juin 1745

Publié le par loveVoltaire

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Photo de PAPAPOUSS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AU ROI DE PRUSSE

 

 

 

QUI AVAIT ADRESSÉ DES VERS A L’AUTEUR

SUR CES RIMES REDOUBLÉES.

 

 

 

 

(Juin 1745)

 

 

 

 

 

 

Lorsque deux rois s’entendent bien,

Que chacun d’eux défend son bien,

Et du bien d’autrui fait ripaille ;

Quand un des deux, roi très chrétien,

L’autre, qui l’est vaille que vaille,

Prennent des murs, gagnent bataille,

Et font sur le bord stygien

Voler des pandours la canaille ;

Quand Berlin rit avec Versaille

Aux dépens de l’Hanovrien,

Que dit monsieur l’Autrichien ?

Tout honteux, il faut qu’il s’en aille

Loin du monarque prussien,

Qui le bat, le suit et s’en raille.

Cela pourra gâter la taille

De ce gros monsieur Bartenstein,

Et rabaisser ce ton hautain

Qui toujours contre vous criaille.

C’est en vain que l’Anglais travaille

A combattre votre destin,

Vous aurez l’huître, et lui l’écaille,

Vous aurez le fruit et le grain ;

Et lui l’écorce avec la paille.

Le Saxon voit que c’est en vain

Qu’un petit moment il ferraille ;

Contre un aussi mauvais voisin

Que peut-il faire ? Rien qui vaille.

Vous seriez empereur romain,

Et du pape première ouaille,

Si vous en aviez le dessein ;

Mais votre pouvoir souverain

Subsistera pour le certain,

Sans cette belle pretintaille.

Soyez l’arbitre du Germain,

Soyez toujours vainqueur humian,

Et laissez là la rime en aille.

 

 

 

AU ROI DE PRUSSE - 1745

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