EPITRE : A M. de Cideville

Publié le par loveVoltaire

lin14.jpg

 

Photo de PAPAPOUSS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A M. DE CIDEVILLE

 

 

 

 

(1)

 

 

 

 

– 1731 –

 

 

 

 

 

Ceci te doit être remis

Par un abbé de mes amis,

Homme de bien, quoique d’église,

Plein d’honneur, de foi, de franchise.

En lui les dieux n’ont rien omis

Pour en faire un abbé de mise :

Même Phébus le favorise.

Mais dans son cœur Vénus a mis

Un petit grain de gaillardise.

Or, c’est un point qui scandalise

Son curé, plus gaillard que lui,

Qui dès longtemps le tyrannise,

Et nouvellement aujourd’hui

Dans un placard le tympanise.

Sur cela mon abbé prend feu,

Lui fait un bon procès de Dieu,

Le gagne : appel ; or, c’est dans peu

Qu’on doit chez vous juger l’affaire.

Or, puissant est notre adversaire :

Le terrasser n’est pas un jeu.

Tu dois m’entendre, et moi me taire ;

Car c’est trop longtemps tutoyer

Du parlement un conseiller :

Ma muse un peu trop familière

Pourrait à la fin l’ennuyer,

Peut-être même lui déplaire.

Qu’il sache pourtant qu’à Cythère

L’Amitié, l’Amour, et leur mère,

Parlent toujours sans compliment ;

Qu’avec Hortense ma tendresse

N’en use jamais autrement,

Et j’estime autant ma maîtresse

Qu’un conseiller au parlement.

 

 

 

 lin14

 

 

1 – Les vingt-quatre premiers vers de cette épître firent d’abord partie de la lettre à Formont en date de mai 1731. Voyez la CORRESPONDANCE. (G.A.)

 

 

 

 

Publié dans Epîtres

Commenter cet article