DICTIONNAIRE PHILOSOPHIQUE : A comme APOINTER, APOINTEMENT
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A comme APOINTER, APOINTEMENT.
Ce sont procès par écrit. On apointe une cause, c’est-à-dire que les juges ordonnent que les parties produisent par écrit les faits et les raisons. Le Dictionnaire de Trévoux, fait en partie par les jésuites, s’exprime ainsi : « Quand les juges veulent favoriser une méchante cause, ils sont d’avis de l’apointer au lieu de la juger. »
Ils espéraient qu’on apointerait leur cause dans l’affaire de leur banqueroute, qui leur procura leur expulsion. L’avocat qui plaidait contre eux trouva heureusement leur explication du mot apointer ; il en fit part aux juges dans une de ses oraisons. Le parlement, plein de reconnaissance, n’apointa point leur affaire ; il fut jugé à l’audience que tous les jésuites, à commencer par le père-général, restitueraient l’argent de la banqueroute, avec dépens, dommages et intérêts. Il fut jugé depuis qu’ils étaient de trop dans le royaume ; et cet arrêt, qui était pourtant un apointé, eut son exécution avec grands applaudissements du public.