L'Académie Française : Le saviez-vous ?

Publié le par loveVoltaire





L’Académie Française

 

 

 

  

 

 

Avril 1743   Echec de Voltaire à l’Académie.

 

 

Avril 1746   Voltaire est élu à l’Académie Française à l’unanimité : il a 52 ans. C’est le seul, depuis son élection à nos jours (*) , à avoir obtenu 29 voix sur 29.

 

 

 

« Voltaire n’est pas beau, il n’est que joli ; il serait honteux pour l’Académie que Voltaire en fût et il lui sera quelque jour honteux qu’il n’en ait pas été. »

 

Ces vers méchants, acides et provocants, sont de Montesquieu.

 




(*) Sous réserve.

Cependant, Voltaire fait partie de ces élections unanimes qui étaient rares, sauf pour les maréchaux de France (accord tacite pour le Maréchal de Villars, Maréchal Foch, Clémenceau, Pétain)

 Il arrive aussi que lorsqu'il y a juste le quorum, les votants se mettent d'accord pour voter à l'unanimité, pour ne pas être obligés de renvoyer le vote (par exemple Camille Jullian en 1924)

A l'époque, ils étaient 29 à l'Académie et ils ont tous voté pour Voltaire.

Et si vous voulez en savoir plus :


- L’Académie a été fondée en 1635 par Louis XIII à l’instigation de Richelieu.

 

- D'Alembert, vers 1760 voulant faire élire Julie de Lespinasse, proposa de réserver 4 sièges sur 40 à des femmes, mais il échoua. Il faudra attendre 220 ans plus tard pour voir la première femme élue : Marguerite Yourcenar.

 

- Richelieu a occupé son siège pendant 68 ans (il avait 24 ans lors de son élection)

 

- De Fontenelle l’a occupé pendant 66 ans et est l’académicien qui a vécu le plus longtemps : 99 ans - 10 mois et 15 jours.

 

- Diderot a refusé d’être candidat.

 

- Montesquieu a été élu en dépit de l’opposition du Cardinal de Fleury.

 

Candidatures rejetées :

 

- Rousseau : Etranger Genevois (Suisse)

 

- De Maistre : Etranger savoyard

 

- Piron : rejetée par Louis XV

 


  






 
 



 

 

Le saviez-vous ?

 

 

 

Source : Jean ORIEUX  « VOLTAIRE »

 

 

Derniers travaux  

        

         Ce qui l'occupe le plus sérieusement depuis qu'il en a fini avec Irène, c'est l'Académie. On peut dire qu'il consacra son dernier labeur et ses dernières forces à la tâche essentielle de l'Académie, le Dictionnaire.

 

         Il était assidu aux séances et il montra à ses confrères en quoi consistait la tâche de l'illustre compagnie : il la pressa avec une passion qui étonna tout le monde de s'attaquer à la refonte du Dictionnaire.

 

         Il montra que notre langue s'appauvrissait faute d'apports neufs. Ce classique si pur, si " conservateur " disait : « Notre langue est une gueuse, il faut lui  faire l'aumône malgré elle. » Il incombait donc à l'Académie de choisir les mots nouveaux qui devaient rajeunir la langue. Il donnait en exemple le mot «tragédien » qui n'était pas admis dans le sens d'acteur jouant des tragédies.

 

         Il traça le plan d'un travail si considérable que ses confrères en furent épouvantés. Il y avait là de grands seigneurs qui n'envisageaient pas du tout de s'atteler à une besogne qui durerait des années.

 

         On ne put s'empêcher d'admirer cet esprit d'entreprise, cette intrépidité, cette ténacité et cette clairvoyance dans un homme de 84 ans qui faisait des projets comme s'il en avait trente. Il ne se contentait pas de projeter. Il prêchait l'exemple : il distribua les tâches. On l'avait d'abord admiré, quand on le vit passer aux actes on fut surpris, puis inquiet. Quand il fixa à chacun sa tâche : on murmura.

 

         Il s'attribua d'ailleurs la plus lourde : la lettre A. Le peloton le plus nombreux du Dictionnaire. Chaque mot devait être repris et étudié sous l'angle de l'étymologie et des diverses acceptions avec exemples tirés des bons auteurs. On devait reprendre la conjugaison des verbes irréguliers, c'était le Littré, cent ans avant Littré, c'était le Voltaire.

 

         Finalement son ardeur eut raison de la nonchalance de ses confrères, ils adhérèrent à son projet. Quand chacun eut adopté une lettre : « Messieurs, je vous remercie... au nom de l'alphabet », leur dit-il. « Et nous, nous vous remercions au nom des Lettres », lui répondit élégamment le chevalier de Chastellux. […]

 

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