LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 151

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LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 151

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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NOUVEAU TESTAMENT.

 

 

 

 

 

D'HÉRODE.

 

 

 

 

 

 

(Partie 151)

 

 

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SOMMAIRE HISTORIQUE

 

DES QUATRE ÉVANGILES

 

 

 

 

 

 

XIX - Καθώς το είπε αυτό, τους εμφύσησε και τους είπε: Λάβετε το Άγιο Πνεύμα.

 

 

"Comme il eut dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez le Saint-Esprit." (Jean., chapitre XX, v. 22.)

 

 

      Ces mots, il souffla sur eux, ont donné lieu à bien des recherches. On prétendait dans les anciennes théurgies que le souffle était nécessaire pour opérer, et qu'il pouvait communiquer des affections de l'âme. Cette idée même était si commune, que l'auteur sacré de la Génèse se sert de ces expressions : "Dieu lui souffla un souffle de vie dans les narines (selon l'hébreu)." Isaïe dit : Le souffle du Seigneur a soufflé sur lui. Ezéchiel dit : Je soufflerai dans ma fureur ; l'auteur de la Sagesse : Celui qui lui a soufflé l'esprit.

 

      Avant le temps de Constantin on eut la coutume de souffler sur le visage et sur les oreilles des catéchumènes qu'on allait baptiser ; et par ce souffle on faisait passer dans eux l'esprit de la grâce.

 

     Comme il n'est rien de si innocent et de si saint dont la folie des hommes n'abuse, il arriva que ceux d'entre les mauvais chrétiens qui s'adonnaient à la prétendue théurgie se firent souffler aussi dans la bouche et dans les oreilles par les maîtres de l'art, et crurent recevoir ainsi l'esprit et la puissance des démons, ou plutôt ils rappelèrent les antiques cérémonies de la théurgie chaldéenne et syriaque. Ces cérémonies de nos prétendus magiciens se perpétuèrent de siècle en siècle. De misérables insensés s'imaginèrent que d'autres fous leur avaient soufflé le diable dans la bouche. Il se trouva partout, jusqu'au dernier siècle, des juges assez imbéciles et assez barbares pour condamner au feu ces infortunés. On sait l'histoire du curé Gaudéfri, qui crut avoir forcé Magdeleine La Palud à l'aimer en soufflant sur elle. On sait la fatale et méprisable aventure des religieuses de Loudun, ensorcelées par le souffle du curé Urbain Grandier (1). Et enfin, à la honte éternelle de la nation, le jésuite Girard a été condamné, de nos jours, au feu par la moitié de ses juges, pour avoir soufflé sur La Cadière ; et on a trouvé des avocats assez imbéciles pour soutenir gravement que rien n'est plus avéré que la force du souffle d'un sorcier.

 

      Cette opinion de la puissance du souffle venait originairement de l'idée répandue dans toute la terre, que l'âme était un petit fantôme aérien. De là on parvint aisément jusqu'à croire qu'on pouvait verser un peu de son âme dans l'âme d'autrui. Ainsi ce qui fut chez les vrais chrétiens un mystère sacré était ailleurs une source d'erreurs (2).

 

 

1 - Voyez sur Gaufrédi les Histoires tragiques de notre temps, par de Rosset, 1666 ; De l'horrible et espouvantable sorcelerie de Lowys Gofredy, prestre de Marseille. Et sur Grandier, voyez la Sorcière de M. Michelet. (G.A.)

 

2 - Comparez les Apôtres de M. Renau, p. 21-23. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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