LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 133

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 133

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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NOUVEAU TESTAMENT.

 

 

 

 

 

D'HÉRODE.

 

 

 

 

 

 

(Partie 133)

 

 

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      Cette nouvelle prise de Jérusalem, qui ne fut pas à beaucoup près la dernière, arriva trente-trois ans (1) avant notre ère vulgaire.

 

       Souvenons-nous ici de ce vieux Hircan, compétiteur du grand-prêtre Aristobule, par qui commença cette foule de désastre. Il avait été livré aux Parthes par Antigone son neveu, qui se contenta de lui faire couper les oreilles pour le rendre incapable d'exercer jamais le sacerdoce, attendu qu'il était dit dans le Lévitique que les prêtres doivent avoir tous leurs membres. Ce vieillard, âgé de quatre-vingts ans, obtint sa liberté des Parthes, et revint auprès d'Hérode, qui avait épousé sa petite-fille Mariamne. Hérode le fit mourir, sous prétexte qu'il avait reçu quatre chevaux du chef des Arabes. La véritable raison était qu'il voulait se sauver des mains de son tyran. Un frère de Mariamne demandait le sacerdoce ; Hérode le fit noyer. Il avait créé grand-pontife un homme de la lie du peuple, nommé Ananel. Ainsi il fut réellement le chef de l'Église juive, tout étranger qu'il était.

 

       On sait par quelle barbarie ce chef de l'Église fit tuer sa femme Mariamne, et Alexandra, mère de Mariamne ; et comment il fit ensuite égorger les deux enfants qu'il avait eus d'elle, de peur qu'ils ne la vengeassent un jour. La cruauté devint en lui une seconde nature, un besoin toujours renaissant, comme les tigres ont besoin de dévorer pour vivre. Hérode, dans sa dernière maladie, et cinq jours avant sa mort, fit encore tuer un de ses enfants nommé Antipater, aussi méchant que lui. Néron fut un homme doux et clément en comparaison d'Hérode. Ce mot célèbre d'Auguste, qu'il valait mieux être son cochon que son fils, n'était que trop juste (2) ; car le même homme, qui trempait ses mains dans le sang de sa famille et de ses amis, n'aurait pas osé manger une perdrix lardée en présence de ses sujets.

 

       Ce n'est pas la peine de retracer ici ses autres barbaries; il est triste que la nature ait produit de tels hommes. Il fallait que son sang fût d'une âcreté qui le rendait semblable aux bêtes farouches. Cette acrimonie, qui augmente avec l'âge, le réduisit enfin, si l'on en croit Josèphe, à un état qui semblait la punition de ses crimes : les vers rongeaient tout son corps ; les insectes sortaient de ses parties viriles. Nous ne connaissons point une telle maladie. On en dit autant de Sylla et de Philippe II ; ce sont des bruits populaires. Ces bruits ont fait croire aussi qu'Hérode faisait égorger des enfants pour se baigner dans leur sang, et adoucir, par ce remède, la virulence de ses humeurs. Il est vrai que le charlatanisme de l'ancienne médecine a été assez insensé pour imaginer que le bain dans le sang des enfants pouvait corriger le sang des vieillards. On a cru que Louis XI, attaqué d'une maladie mortelle au Plessis-les-Tours, faisait saigner des enfants pour lui composer un bain. Cet usage odieux et rare était fondé sur l'ancien axiome, les contraires guérissent les contraires :et expérience que plusieurs croient trop légèrent abandonnée.

 

 

 

 

 

1 - Ou plutôt trente-sept ans. (G.A.)

 

2 - Ce mot se trouve dans Macrobe. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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