LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 131

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 131

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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SOMMAIRE DE L'HISTOIRE JUIVE.

 

 

 

DEPUIS LES MACHABÉES

 

 

JUSQU'AU TEMPS DE JÉSUS-CHRIST.

 

 

 

 

(Partie 131)

 

 

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      Pompée fut obligé de consumer près de trois mois à préparer et à faire mouvoir ses machines de guerre ; mais dès qu'elles purent agir, il entra dans cette forteresse par la brèche. Un fils du dictateur Sylla y monta le premier ; et pour rendre cette journée plus mémorable, ce fut sous le consulat de Cicéron.

 

      Josèphe dit qu'on tua douze mille Juifs dans le temple. Nous le croirions s'il n'avait pas toujours exagéré. Nous ne pouvons le croire quand il dit qu'on y trouva deux mille talents d'argent, et qu'on en tira dix mille de la ville : car enfin ce temple ayant été pris tant de fois si aisément, tant de fois pillé et saccagé, il était impossible qu'on y gardât deux mille talents, qui feraient douze millions ; et encore plus extravagant qu'on taxât un si petit pays, si épuisé et si pauvre, à dix mille talents, soixante millions de livres. C'est à quoi ne pensent pas ceux qui lisent sans examen et à l'aventure, ainsi que tant d'auteurs ont écrit. Un homme sensé lève les épaules, quand il sait qu'Alexandre ne put ramasser que trente talents pour aller combattre Darius, et qu'il voit douze mille talents dans les caisses des Juifs, outre trois mille dans le tombeau de David.

 

      Il est certain que Pompée ne prit rien pour lui, et qu'il ne fit payer aux Juifs que les frais de la guerre. Cicéron loue ce désintéressement ; mais Rollin dit que "rien ne réussit depuis à Pompée, à cause de la curiosité sacrilège qu'il avait eue de voir le sanctuaire du temple juif." Rollin ne songe pas que Pompée ne pouvait guère savoir s'il était défendu d'entrer là ; que la défense pouvait être pour les Juifs et non pour Pompée ; que les charpentiers, les menuisiers, les autres ouvriers, y entraient quand il y avait quelques réparations à faire. On pourrait ajouter que c'était autrefois l'arche qui rendait ce lieu sacré, et que cette arche était perdue depuis Nabuchodonosor. César serait entré tout comme Pompée dans cet endroit de trente pieds de long. Si Pompée fut malheureux à la bataille de Pharsale, il se peut que ce fût pour avoir été curieux à Jérusalem ; mais il y en eut aussi d'autres raisons, et le génie de César y contribua beaucoup. On pourrait encore observer que c'est un plus grand sacrilège d'égorger douze mille hommes dans un temple, que d'entrer dans une sacristie où il n'y avait rien du tout.

 

      Au reste, Pompée ayant pris Aristobule, l'envoya captif à Rome.

 

      Pour ne pas quitter le fil des actions de Pompée en Judée, n'oublions pas de dire que, même après la défaite de Pharsale, il ordonna à un descendant des Scipions, son lieutenant en Syrie, de faire couper le cou au fils d'Aristobule, qui avait pris le nom d'Alexandre et de roi.

 

      Cet événement achève de faire voir quelle était l'alliance de couronne à couronne que les Juifs se vantaient d'avoir avec les Romains, et quel fond on peut faire sur les récits d'un tel peuple.

 

      Pour mettre la dernière main à ce tableau, et pour montrer de quel respect l'empire romain était pénétré pour les Juifs, il suffira de dire que, quelques années après, le triumvir Marc-Antoine condamna dans Antioche un autre roi juif, un autre fils d'Aristobule, nommé Antigone, à mourir du supplice des esclaves ; il le fit fouetter et crucifier, comme nous le verrons.

 

      Disons encore que Pompée, avant de quitter la Judée, y établit un gouvernement aristocratique sous l'autorité des Romains. Il fut le premier instituteur de ce sanhédrin que les rabbins font remonter jusqu'à Moïse. Gabinius, l'un des grands hommes que Rome ait produits, fut chargé de tout régler. Ainsi ce Pompée, que Rollin appelle sacrilège, fut proprement le législateur des Juifs.

 

      Ce mot sanhédrin est corrompu du mot grec synedria, qui signifie assemblée. Les Juifs hellénistes avaient apporté quelques termes grecs à Jérusalem.

 

      Cependant Crassus succéda à Pompée dans le gouvernement de l'Asie ; et il alla faire contre les Parthes cette fameuse guerre qui fut tant blâmée, parce qu'elle fut malheureuse.

 

      Josephe dit qu'en passant par Jérusalem avec son armée, il pilla encore le temple et la ville ; mais il ne dit point de quoi les Juifs étaient accusés, et pourquoi on leur fit payer l'amende. Cette amende était forte. Le temple seul paya huit mille talents, et fournit encore un lingot d'or pesant quinze cents marcs, qu'on avait, dit Josèphe, caché dans une poutre évidée. Il faut avouer que le temple juif était la poule aux œufs d'or ; plus on lui en prenait, plus elle pondait.

 

      On nous pardonnera de n'avoir pas eu pour l'hyperbolique romancier Josèphe, et pour les livres apocryphes, le même respect que pour les volumes sacrés. Quand nous avons rapporté sincèrement les objections des critiques sur quelques endroits de la sainte Écriture, nous les avons réfutées par notre soumission à l'Église ; mais quand le transfuge juif, le flatteur de Vespasien, parle, nous ne lui devons pas le sacrifice de notre raison.

 

      Nous allons maintenant voir qui était cet Hérode, roi de Judée par la grâce du peuple romain, très différent en tout du peuple juif.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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