LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 99

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 99

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 99)

 

 

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ROIS.

 

 

 

 

 

 

 

      Or il arriva après que l'enfant de cette veuve, mère de famille, fut si malade, qu'il ne respirait plus. Cette femme dit donc à Elie : Homme de Dieu, es-tu venu chez moi pour faire mourir mon fils ? Elie lui dit : Donne-moi ton fils. Et il le prit du sein de la veuve, et le porta dans la salle manger où il demeurait. Il se mit par trois fois sur l'enfant en le mesurant, et il cria à Adonaï : Mon Seigneur, fais, je te prie, que l'âme de cet enfant revienne dans ses entrailles. Et Adonaï exauça la voix d'Elie : l'âme de l'enfant revint, et il ressuscita (1).

 

      Après plusieurs jours (Chapitre XVIII, v. 1.), le verbe d'Adonaï fut fait à Elie, disant : Va, montre-toi au roi Achab, afin que je fasse tomber la pluie sur la face de la terre. Elie alla donc pour se montrer au roi Achab... Or il y avait alors grande famine sur la terre (2). Achab vint aussitôt devant Elie, et lui dit : Ce n'est pas moi qui trouble Israël ; c'est toi et la maison de ton père, quand vous avez tous abandonné Adonaï et suivi Baal... Fais assembler tout le peuple sur le mont Carmel (3), avec tes quatre cent cinquante prophètes de Baal, et avec tes quatre cents prophètes des bocages, qui mangent de la table de ta femme Jézabel...

 

      Achab fit donc venir tous les enfants d'Israël, et il assembla ses prophètes sur le mont Carmel... Elie dit : Qu'on me donne deux bœufs (Chapitre XVIII, v. 23.), qu'ils en choisissent un pour eux, et que l'ayant coupé par morceaux, ils le mettent sur le bois, sans mettre du feu par dessous ; et moi je prendrai l'autre bœuf, je le mettrai sur du bois, sans mettre du feu par dessous... Invoquez tous le nom de vos dieux, et moi j'invoquerai le nom du mien. Que le dieu qui exaucera par le feu, soit Dieu ! Tout le monde lui répondit : Très bonne proposition.

 

      Les prophètes d'Achab, ayant donc pris leur bœuf, invoquèrent le nom de Baal jusqu'à midi, disant : Baal, exauce-nous. Et Baal ne disait mot. Ils sautaient par dessus l'autel ; il était déjà midi, et Elie se moquait d'eux, en disant : Criez plus fort, car Baal est un dieu ; il parle peut-être à quelqu'un, ou il est au cabaret, ou il voyage, ou il dort, et il faut le réveiller. Ils se mirent donc à crier encore plus ; ils se firent des incisions selon leurs rites avec des couteaux et des lancettes, jusqu'à ce qu'ils fussent couverts de sang (4).

 

      Elie rétablit l'auteur d'Adonaï en prenant douze pierres, et faisant une rigole tout autour, arrangea son bois, coupa son bœuf par morceaux. Il fit répandre par trois fois quatre cruches d'eau sur son holocauste et sur le bois, et il dit : Adonaï ! Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ! fais voir aujourd'hui que tu es le Dieu d'Israël, et que je suis ton serviteur, et que c'est par ton ordre que j'ai fait tout cela.

 

      Et en même temps le feu d'Adonaï descendit du ciel et dévora l'holocauste, le bois, les pierres, la cendre, et l'eau qui était dans les rigoles.

 

      Ce que voyant le peuple, il cria : Adonaï est Dieu ! Adonaï est Dieu !

 

 

 

 

 

 

 

1 - Quelques commentateurs ont remarqué qu'Elisée, valet d'Elie et son successeur en prophétie, fit la même chose en faveur d'un petit enfant qu'il ne ressuscita qu'après s'être étendu sur lui. L'enfant bâilla sept fois et ouvrit les yeux. Les impies ont prétendu conclure qu'Elisée lui-même était le père de cet enfant, parce que le mari de la mère était fort vieux, et que Glézi, valet d'Elisée, qui lui amena cette femme dans sa chambre, lui dit : Ne vois-tu pas ce qu'elle te demande ? Mais il n'est pas permis de soupçonner ainsi un prophète.

 

Nous ne répondrons point à ceux qui nient absolument tous les miracles d'Elie et d'Elisée, et jusqu'à l'existence de ces deux hommes. Contra negantem principia non est disputandum.

 

2 - Toujours la famine dans la Terre de promission. Il y a encore une autre famine du temps d'Elisée. A peine Abraham y était-il arrivé qu'il y eut famine, et il y avait encore famine lorsque Joseph le Juif gouvernait l'Égypte despotiquement.

 

3 - Le mont Carmel appartenait aux Sidoniens. On sait que c'est sur cette montagne que le prophète Elie fonda les carmes. Ces savants moines ont plus d'une fois traité d'hérétiques ceux qui ont osé combattre cette vérité.

 

4 - Il est évident par l'acceptation universelle et soudaine que les Israélites font de l'offre d'Elie, qu'ils étaient dans la bonne foi.

 

Il n'est pas moins évident que leurs prêtres avaient une confiance aussi grande dans leur dieu Baal, qu'Elie dans le vrai Dieu, puisqu'ils se donnaient des coups de couteau, et qu'ils faisaient couler leur sang pour obtenir le feu du ciel.

 

Il semble même que le peuple d'Israël et le peuple de Juda adoraient le même dieu sous des noms différents. Israël avait des veaux d'or ; mais Juda avait ses bœufs d'or, placés par Salomon dans le sanctuaire avant que Sésac vint piller Jérusalem et le temple. Il est clair, par le texte, qu'Israël n'adorait point ces veaux, puisqu'il n'adorait que Baal. Or ce mot, Bal, Bel, Baal, signifiaient le Seigneur comme Adonaï, Eloa, Sabbaoth, Sadaï, Jéhova signifiait aussi le Seigneur. Les rites, les sacrifices, étaient entièrement les mêmes ; les intérêts seuls étaient différents. L'hérésie d'Israël ne consistait donc qu'en ce que les Israélites ne voulaient pas porter leur argent à Jérusalem, dont la tribu de Juda était en possession.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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