LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 4

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 4

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

(Partie 4)

 

 

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GENÈSE.

 

 

(1)

 

 

 

 

 

Du commencement les dieux fit (1) le ciel et la terre : or, la terre était tohu bohu, et le vent de Dieu courait sur les eaux.

 

Et Dieu dit : Que la lumière se fasse, et la lumière fut faite. Il vit que la lumière était bonne. Et il divisa la lumière des ténèbres. Il fit un soir et un matin qui fit un jour.

 

Dieu dit encore : Que le ferme, le firmament, soit au milieu des eaux et qu’il sépare les eaux des eaux … Et Dieu fit deux grands luminaires, le plus grand pour présider au jour, et le petit pour présider à la nuit, et diviser la lumière des ténèbres et du jour.

 

Et du soir au matin se fit le quatrième jour.

 

Dieu dit aussi : Que les eaux produisent des reptiles d’une âme vivante, et des volatiles sur la terre sous le ferme du ciel…

 

Et Dieu fit les bêtes de la terre selon leurs espèces, et Dieu vit que cela était bon. Et il dit : Faisons l’homme à notre image et ressemblance (3) : Et qu’il préside aux poissons de la mer, et aux volatiles du ciel, et aux bêtes, et à la terre universelle, et aux reptiles qui se meuvent sur terre.

 

Et il fit l’homme à son image, et il le fit mâle et femelle ; et du soir au matin se fit le sixième jour (4).

 

Et il acheva entièrement l’ouvrage le septième jour, et il se reposa le septième jour, ayant achevé tous ses ouvrages.

 

Et il bénit le septième jour, parce qu’il avait cessé tout ouvrage ce jour-là et l’avait créé pour le faire.

 

Ce sont là les générations du ciel et de la terre ; et le Seigneur n’avait point fait encore pleuvoir sur la terre, et il n’y avait point d’hommes pour cultiver la terre.

 

Mais une fontaine sortait de la terre et arrosait la surface universelle de la terre.

 

Et le Seigneur Dieu forma donc un homme du limon de la terre.

 

Et il lui souffla sur la face (en hébreu, dans les narines) un souffle de vie (5).

 

Or, le Seigneur Dieu avait planté du commencement un jardin dans Éden.

 

Le Seigneur Dieu avait aussi produit du limon tout arbre beau à voir, et bon à manger.

 

Et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la science du bon et du mauvais.

 

De ce lieu d’Éden un fleuve sortait pour arroser le jardin.

 

Et de là se divisait en quatre fleuves ; l’un au nom Phison ; C’est celui qui tourne dans tout le pays d’Evilath, qui produit l’or ; et l’or de cette terre est excellent, et on y trouve le bdellium et l’onyx.

 

Le second fleuve est le Géhon, qui coule tout autour de l’Éthiopie.

 

Le troisième est le Tigre, qui va contre les Assyriens.

 

Le quatrième est l’Euphrate.

 

Le Seigneur Dieu prit donc l’homme, et le mit dans le jardin pour travailler et le garder.

 

Et il lui ordonna, disant : Mange de tout bois du paradis ; mais ne mange point du bois de la science du bon et du mauvais.

 

Car le même jour que tu en auras mangé, tu mourras de mort très certainement.

 

Donc le Seigneur Dieu ayant formé de terre tous les animaux, et tous les volatiles du ciel, il les amena à Adam, pour voir comment il les nommerait.

 

Car le nom qu’Adam donna à chaque animal est son vrai nom.

 

Mais il ne trouva point parmi eux d’aide qui fût semblable à lui.

 

Le Seigneur Dieu envoya donc un profond sommeil à Adam ; et lorsqu’il fut endormi, le Seigneur Dieu lui arracha une de ses côtes, et mit de la chair à la place (6).

 

Et le Seigneur Dieu construisit en femme la côte qu’il avait ôtée à Adam, et il la présenta à Adam.

 

Or, Adam et sa femme étaient tout nus, et n’en rougissaient pas (7).

 

Or, le serpent était le plus rusé de tous les animaux de la terre que le Seigneur Dieu avait faits (8).

 

Et il dit à la femme : Pourquoi Dieu vous a-t-il défendu de manger du bois du jardin ?

 

La femme lui répondit : Nous mangeons de tout fruit, de tout arbre du jardin ; mais de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu nous a défendu d’en manger, de peur qu’en le touchant nous ne mourrions.

 

Le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; car dès que vous aurez mangé de cet arbre, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme les dieux (9), sachant le bon et le mauvais.

 

La femme donc vit que le fruit de ce bois était bon à manger, et beau aux yeux, d’un aspect délectable ; prit de ce fruit, en mangea, et en donna à son mari, qui en mangea.

 

Et les yeux de tous deux s’ouvrirent ; et connaissant qu’ils étaient nus, ils cousirent des feuilles de figuier, et s’en firent des ceintures.

 

Le Seigneur Dieu se promenait dans le jardin au vent qui souffle après midi ; et Adam et sa femme se cachèrent de la face du Seigneur Dieu, au milieu des bois du jardin.

 

Et le Seigneur Dieu appela Adam et lui dit : Adam, où es-tu ?

 

Il répondit : J’ai entendu ta voix dans le paradis, et j’ai craint, parce que j’étais nu, et je me suis caché.

 

Et Dieu lui dit : Qui t’a appris que tu étais nu ? Il faut que tu aies mangé ce que je t’avais ordonné de ne pas manger.

 

Et Adam dit : La femme que tu m’as donnée m’a donné du fruit du bois, et j’en ai mangé.

 

Et Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? Elle répondit : le serpent m’a trompée, et j’ai mangé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 – Voyez, sur l’authenticité de la Genèse et des autres livres attribués à Moïse, une de nos notes à l’article GENÈSE dans le Dictionnaire philosophique. (G.A.)

 

2 – Le texte hébreu, c’est-à-dire phénicien, syriaque, porte expressément, les dieux fit, et non pas, Dieu créa, Deux creavit, comme le porte la Vulgate. C’est une phrase commune aux langues orientales, et souvent les Grecs ont employé ce trope, cette figure de mots.

 

3 – C’était encore une idée universellement répandue dans notre Occident que l’homme était formé à l’image des dieux.

 

4 – Voilà l’homme et la femme créés ; et cependant quand tout l’ouvrage de la création est complet, le Seigneur fait encore l’homme, et il lui prend une côte pour en faire une femme. Ce n’est point sans doute une contradiction ; ce n’est qu’une manière plus étendue d’expliquer ce qu’il avait d’abord annoncé. – Munk dit lui-même : « Ce n’est qu’à force d’interprétations subtiles qu’on a pu faire accorder ce passage avec celui qui fait employer à Dieu une côte de l’homme pour en former la femme. » Il y a en effet dans la Genèse deux systèmes de géogonie contradictoires. (G.A.)

 

5 – Dieu lui souffla un souffle, prouve qu’on croyait que la vie consiste dans la respiration. Elle en fait effectivement une partie essentielle. Ce passage fait voir, ainsi que tous les autres, que Dieu agissait comme nous, mais dans une plénitude infinie de puissance : il parlait, il donnait ses ordre, il arrangeait, il soufflait, il plantait, il pétrissait, il se promenait, il faisait tout de ses mains.

 

6 – Saint Augustin (de Genesi) croit que Dieu ne rendit point à Adam sa côte, et qu’ainsi Adam eut toujours une côte de moins : c’était apparemment une des fausses côtes ; car le manque d’une des côtes principales eût été trop dangereux. Il serait difficile de comprendre comment on arracha une côte à Adam sans qu’il le sentît, si cela ne nous était pas révélé. Il est aisé de voir que cette femme formée de la côte d’un homme est un symbole de l’union qui doit régner dans le mariage ; cela n’empêche pas que Dieu ne formât Eve de la côte d’Adam réellement et à la lettre ; un fait allégorique n’en est pas moins un fait.

 

7 – Plusieurs peuplades sont encore sans aucun vêtement. Il est très probable que le froid fit inventer les habits. Les femmes surtout se firent des ceintures pour recevoir le sang de leurs règles. Quand tout le monde est nu, personne n’a honte de l’être. On ne rougit que par vanité ; on craint de montrer une difformité que les autres n’ont pas.

 

8 – Le serpent passait en effet, du temps de l’auteur sacré, pour un animal très intelligent et très fin. Il était le symbole de l’immortalité chez les Égyptiens. Plusieurs peuplades l’adoraient en Afrique.

 

9 – Il est difficile de savoir ce que le serpent entendait par des dieux ; de savants commentateurs ont dit que c’étaient les anges ; on leur a répondu qu’un serpent ne pouvait connaître les anges ; mais par la même raison il ne pouvait connaître les dieux. Quelques-uns ont cru que la malignité du serpent voulait par là introduire déjà la pluralité des dieux dans le monde ; mais il vaut mieux s’en tenir à la simplicité du texte que de se perdre dans les systèmes.

 

 

 

 

 

 

 

 

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