ANNALES DE L'EMPIRE - CATALOGUE DES EMPEREURS - CHARLES IV - Partie 41-2
Photo de PAPAPOUSS
(voir page 10 du blog pour lire la partie 41.1)
ANNALES DE L’EMPIRE.
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CATALOGUE DES EMPEREURS
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(Partie 2)
CHARLES IV,
TRENTE-TROISIÈME EMPEREUR
BULLE D’OR.
COMMENCEMENT DU GRAND SCHISME D'OCCIDENT.
Grégoire XI, après avoir vu enfin Rome en 1377, après y avoir reporté le siège pontifical, qui avait été dans Avignon soixante et douze ans, était mort le 27 mars au commencement de 1378.
Les cardinaux italiens prévalent enfin, et on choisit un pape italien : c'est Prignano, Napolitain, qui prend le nom d'Urbain, homme impétueux et farouche. Prignano Urbain, dans son premier consistoire, déclare qu'il fera justice du roi de France Charles V, et d'Édouard III, roi d'Angleterre, qui troublent l'Europe. Le cardinal de La Grange, le menaçant de la main, lui répond qu'il en a menti. Ces trois mots plongent la chrétienté dans une guerre de plus de trente années.
La plupart des cardinaux, choqués de l'humeur violente et intolérable du pape, se retirent à Naples, déclarent l'élection de Prignano Urbain forcée et nulle, et choisissent Robert, fils d'Amédée III, comte de Genève qui prend le nom de Clément, et va établir son siège anti-romain dans Avignon. L'Europe se partage. L'empereur, la Flandre son alliée, la Hongrie appartenant à l'empereur, reconnaissent Urbain.
La France, l'Écosse, la Savoie, sont pour Clément. On juge aisément, par le parti que prend chaque puissance, quels étaient les intérêts politiques. Le nom d'un pape n'est là qu'un mot de ralliement.
La reine Jeanne de Naples est dans l'obédience de Clément parce qu'alors elle était protégée par la France, et que cette reine infortunée appelait Louis d'Anjou, frère du roi Charles V, à son secours.
Les fraudes, les assassinats, tous les crimes, qui signalèrent ce grand schisme, ne doivent étonner personne. Ce qui doit étonner, c'est que chaque parti s'obstinât à regarder comme des dieux en terre des scélérats qui se disputaient la papauté, c'est-à-dire le droit de vendre, sous cent noms différents, tous les bénéfices de l'Europe catholique.
Venceslas, duc de Luxembourg, mourant sans enfants, laisse tous ses fiefs à son frère, et après lui à Venceslas, roi des Romains.
L'empereur Charles IV meurt bientôt après, laissant la Bohême à Venceslas avec l'empire ; le Brandebourg à Sigismond, son second fils ; la Lusace et deux duchés dans la Silésie à Jean, son troisième.
Il résulte que, malgré sa bulle d'or, il fit encore plus de bien à sa famille qu'à l'Allemagne.