EXTRAIT DES SENTIMENTS DE JEAN MESLIER - Partie 10 et FIN

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EXTRAIT DES SENTIMENTS DE JEAN MESLIER - Partie 10 et FIN

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EXTRAIT DES SENTIMENTS

DE

JEAN MESLIER.

 

 

 

(Partie 10)

 

 

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CHAPITRE VI.

 

Quatrième preuve, tirée des erreurs

de la doctrine et de la morale.

 

 

 

 

 

        La religion chrétienne, apostolique et romaine, enseigne et oblige de croire qu’il n’y a qu’un seul Dieu, et en même temps qu’il y a trois personnes divines, chacune desquelles est véritablement Dieu. Ce qui est manifestement absurde ; car s’il y en a trois qui soient véritablement Dieu, ce sont véritablement trois Dieux. Il est faux de dire qu’il n’y ait qu’un seul Dieu, ou s’il est vrai de le dire, il est faux de dire qu’il y en ait véritablement trois qui soient Dieu, puisqu’un et trois ne se peut véritablement dire d’une seule et même chose.

 

         Il est aussi dit que la première de ces prétendues personnes divines, qu’on appelle le Père, a engendré la seconde personne qu’on appelle le Fils, et que ces deux premières personnes ensemble ont produit la troisième que l’on appelle Saint-Esprit, et néanmoins que ces trois prétendues divines personnes ne dépendent point l’une de l’autre, et ne sont pas même plus anciennes l’une que l’autre. Cela est encore manifestement absurde, puisqu’une chose ne peut recevoir son être d’une autre sans quelque dépendance de cette autre, et qu’il faut nécessairement qu’une chose soit, pour qu’elle puisse donner l’être à une autre. Si dont la seconde et la troisième personne divine ont reçu leur être de la première, il faut nécessairement qu’une chose soit, pour qu’elle puisse donner l’être à une autre. Si donc la seconde et la troisième personne divine ont reçu leur être de la première, il faut nécessairement qu’elles dépendent, dans leur être, de cette première personne, qui leur aurait donné l’être, ou qui les aurait engendrées ; et il faut nécessairement aussi que cette première, qui aurait donné l’être aux deux autres, ait été avant, puisque ce qui n’est point ne peut donner l’être à rien. D’ailleurs, il répugne et est absurde de dire qu’une chose qui aurait été engendrée ou produite n’aurait point eu de commencement. Or, selon nos christicoles, la seconde et la troisième personne ont été engendrées ou produites ; donc elles ont eu un commencement ; et si elles ont eu un commencement, et que la première personne n’en ait point eu, comme n’ayant point été engendrée, ni produite d’aucune autre, il s’ensuit de nécessité que l’une ait été avant l’autre.

 

        Nos christicoles, qui sentent ces absurdités, et qui ne peuvent s’en parer par aucune bonne raison, n’ont point d’autre ressource que de dire qu’il faut pieusement fermer les yeux de la raison humaine, et humblement adorer de si hauts mystères sans vouloir les comprendre ; mais comme ce qu’ils appellent foi est ci-devant solidement réfuté, lorsqu’ils nous disent qu’il faut se soumettre, c’est comme s’ils disaient qu’il faut aveuglément croire ce qu’on ne croit pas.

 

       Nos déichristicoles condamnent ouvertement l’aveuglement des anciens païens qui adoraient plusieurs dieux. Ils se raillent de la généalogie de leurs dieux, de leur naissance, de leurs mariages, et de la génération de leurs enfants, et ils ne prennent pas garde qu’ils disent des choses beaucoup plus ridicules et plus absurdes.

 

        Si les païens ont cru qu’il y avait des déesses aussi bien que des dieux, que ces dieux et ces déesses se mariaient, et qu’ils engendraient des enfants, ils ne pensaient en cela rien que de naturel ; car ils ne s’imaginaient pas encore que les dieux fussent sans corps ni sentiments ; ils croyaient qu’ils en avaient aussi bien que les hommes. Pourquoi n’y en aurait-il point eu de mâle et de femelle ? On ne voit point qu’il y ait plus de raison de nier ou de reconnaître plutôt l’un que l’autre ; et, en supposant des dieux et des déesses, pourquoi n’engendreraient-ils pas en la manière ordinaire ? Il n’y aurait certainement rien de ridicule ni d’absurde dans cette doctrine, s’il était vrai que leurs dieux existassent.

 

        Mais, dans la doctrine de nos christicoles, il y a quelque chose de bien plus ridicule et de plus absurde ; car, outre ce qu’ ils disent d’un Dieu qui en fait trois, et de trois qui n’en font qu’un, ils disent que ce dieu triple et unique n’a ni corps, ni forme, ni figure, que la première personne de ce dieu triple et unique, qu’ils appellent le Père, a engendré toute seule une seconde personne qu’ils appellent le Fils, et qui est tout semblable à son père, étant comme lui sans corps, sans forme, et sans figure. Si cela est, qu’est-ce qui fait que la première s’appelle le père plutôt que la mère, et que la seconde se nomme plutôt le fils que la fille ? Car si la première est véritablement plutôt que la mère, et que la seconde se nomme plutôt le fils que la fille, il faut nécessairement qu’il y ait quelque chose dans l’une et dans l’autre de ces deux personnes qui fasse que l’un soit père plutôt que mère, et l’autre plutôt fils que fille. Or qui pourrait faire cela si ce n’est qu’ils seraient tous deux mâles et non femelles ? Mais comment seront-elles plutôt mâles que femelles, puisqu’elles n’ont ni corps, ni forme, ni figure ? Cela n’est pas imaginable, et se détruit de soi-même. N’importe, ils disent toujours que ces deux personnes sans corps, ni forme, ni figure, et par conséquent sans différence de sexe, sont néanmoins père et fils, et qu’ils ont produit par leur mutuel amour une troisième personne qu’ils appellent le Saint-Esprit, laquelle personne n’a, non plus que les deux autres, ni corps, ni forme, ni figure. Quel abominable galimatias !

 

       Puisque nos christicoles bornent la puissance de Dieu le père à n’engendrer qu’un fils, pourquoi ne veulent-ils pas que cette seconde personne, aussi bien que la troisième, aient, comme la première, la puissance d’engendrer un fils qui soit semblable à elle ? Si cette puissance d’engendrer un fils est une perfection dans la première personne, c’est donc une perfection et une puissance qui n’est point dans la seconde ni dans la troisième personne. Ainsi ces deux personnes manquant d’une perfection et d’une puissance qui se trouvent dans la première, elles ne seraient certainement pas égales entre elles ; si au contraire ils disent que cette puissance d’engendrer un fils n’est pas une perfection, ils ne devraient donc pas l’attribuer à la première personne non plus qu’aux deux autres, parce qu’il ne faut attribuer que des perfections à un Etre qui serait souverainement parfait.

 

       D’ailleurs ils n’oseraient dire que la puissance d’engendrer une divine personne ne soit pas une perfection ; et s’ils disent que cette première personne aurait bien pu engendrer plusieurs fils et plusieurs filles, mais qu’elles n’auraient voulu engendrer que ce seul fils, et que les deux autres personnes pareillement n’en auraient point voulu engendrer d’autres, on pourrait 1°/ leur demander d’où ils savent que cela est ainsi ; car on ne voit point, dans leurs prétendues Ecritures saintes, qu’aucune de ces divines personnes se soit positivement déclarée là-dessus. Comment donc nos christicoles peuvent-ils savoir ce qui en est ? Ils n’en parlent donc que suivant leurs idées et leurs imaginations creuses.

 

        2°/ On pourrait dire que si ces prétendues divines personnes avaient la puissance d’engendrer plusieurs enfants, et qu’elles n’en voulussent cependant rien faire, il s’ensuivrait que cette divine puissance demeurerait en elles sans effet. Elle serait tout à fait sans effet dans la troisième personne, qui n’en engendrerait et n’en produirait aucune, et elle serait presque sans effet dans les deux autres, puisqu’elles voudraient la borner à si peu. Ainsi cette puissance qu’elles auraient d’engendrer et de produire quantité d’enfants demeurerait en elles comme oisive et inutile, ce qu’il ne serait nullement convenable de dire de divines personnes.

 

        Nos christicoles blâment et condamnent les païens de ce qu’ils attribuaient la divinité à des hommes mortels, et de ce qu’ils les adoraient comme des dieux après leur mort : ils ont raison en cela ; mais ces païens ne faisaient que ce que font encore nos christicoles, qui attribuent la divinité à leur Christ, en sorte qu’ils devraient eux-mêmes se condamner aussi, puisqu’ils sont dans la même erreur que ces païens, et qu’ils adorent un homme qui était mortel, et si bien mortel, qu’il mourut honteusement sur une croix.

 

        Il ne servirait de rien à nos christicoles de dire qu’il y aurait une grande différence entre leur Jésus-Christ et les dieux des païens, sous prétexte que leur Christ serait comme ils disent, vrai dieu et vrai homme tout ensemble, attendu que la Divinité se serait véritablement incarnée en lui ; au moyen de quoi la nature divine se trouvant jointe et unie hypostatiquement, comme ils disent, avec la nature humaine, ces deux natures auraient fait dans Jésus-Christ un vrai Dieu et un vrai homme ; ce qui ne s’était jamais fait, à ce qu’ils prétendent, dans les dieux des païens.

 

         Mais il est facile de faire voir la faiblesse de cette réponse ; car, d’un côté, n’aurait-il pas été aussi facile aux païens jusqu’aux chrétiens de dire que la Divinité se serait incarnée dans les hommes qu’ils adoraient comme dieux ? D’un autre côté, si la Divinité avait voulu s’incarner et s’unir hypostatiquement à la nature humaine dans les grands hommes et dans ces admirables femmes qui, par leurs belles actions, ont excellé sur le commun des hommes, et se sont fait ainsi adorer comme dieux et déesses ? Et si nos christicoles ne veulent pas croire que la Divinité se soit jamais incarnée dans ces grands personnages, pourquoi veulent-ils nous persuader qu’elle se soit incarnée dans leur Jésus ? Où en est la preuve ? Leur foi et leur créance, qui étaient dans les païens comme dans eux. Ce qui fait voir qu’ils sont également dans l’erreur les uns comme les autres.

 

         Mais ce qu’il y a en cela de plus ridicule dans le christianisme que dans le paganisme, c’est que les païens n’ont ordinairement attribué la divinité qu’à de grands hommes, auteurs des arts et des sciences, et qui avaient excellé dans des vertus utiles à leur patrie ; mais nos déichristicoles, à qui attribuent-ils la divinité ? A un homme de néant, vil et méprisable, qui n’avait ni talent, ni science, ni adresse, né de pauvres parents, et qui, depuis qu’il a voulu paraître dans le monde et faire parler de lui, n’a passé que pour un insensé et pour un séducteur qui a été méprisé, moqué, persécuté, fouetté, et enfin qui a été pendu comme la plupart de ceux qui ont voulu jouer le même rôle quand ils ont été sans courage et sans habileté.

 

         De son temps il y eut encore plusieurs autres semblables imposteurs qui se disaient être le vrai messie promis par la loi ; entre autres un certain Judas Galiléen, un Théodore, un Barchon, et autres, qui, sous un vain prétexte, abusaient les peuples et tâchaient de les faire soulever pour les attirer à eux, mais qui sont tous péris.

 

         Passons à ses discours et à quelques-unes de ses actions, qui sont des plus remarquables et des plus singulières dans leur espèce. « Faites pénitence, disait-il aux peuples, car le royaume du ciel est proche ; croyez cette bonne nouvelle. » Et il allait courir toute la Galilée, prêchant ainsi la prétendue venue prochaine du royaume du ciel. Comme personne n’a encore vu aucune apparence de la venue de ce royaume, c’est une preuve parlante qu’il n’était qu’imaginaire.

 

       Mais voyons dans ses autres prédications l’éloge et la description de ce beau royaume.

 

         Voici comme il parlait aux peuples : « Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ ; mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi est venu qui a semé la zizanie parmi le bon grain. Il est semblable à un trésor caché dans un champ ; un homme ayant trouvé le trésor, le cache de nouveau, et il a eu tant de joie de l’avoir trouvé, qu’il a vendu tout son bien, et il a acheté ce champ. Il est semblable à un marchand qui cherche de belles perles, et qui en ayant trouvé une d’un grand prix, va vendre tout ce qu’il a, et achète cette perle. Il est semblable à un filet qui a été jeté dans la mer, et qui renferme toutes sortes de poissons : étant plein, les pêcheurs l’ont retiré, et ont mis les bons poissons ensemble dans des vaisseaux, et jeté dehors les mauvais. Il est semblable à un grain de moutarde qu’un homme a semé dans son champ : il n’y a point de grain si petit que celui-là, néanmoins quand il est crû, il est plus grand que tous les légumes, etc. » Ne voilà-t-il pas des discours dignes d’un Dieu ?

 

        On fera encore le même jugement de lui, si l’on examine de près ses actions. Car courir toute une province, prêchant la venue prochaine d’un prétendu royaume ; avoir été transporté par le diable sur une haute montagne, d’où il aurait cru voir tous les royaumes du monde, cela ne peut convenir qu’à un visionnaire ; car il est certain qu’il n’y a point de montagne sur la terre d’où l’on puisse voir seulement un royaume entier, si ce n’est le petit royaume d’Yvetot, qui est en France : ce ne fut donc que par imagination qu’il vit tous ces royaumes, et qu’il fut transporté sur cette montagne, aussi bien que sur le pinacle du temple. Lorsqu’il guérit le sourd et le muet, dont il est parlé dans saint Marc, il est dit qu’il le tira en particulier, qu’il lui mit ses doigts dans les oreilles, et qu’ayant craché, il lui tira la langue ; puis jetant les yeux au ciel, il poussa un grand soupir et lui dit, Ephata. Enfin, qu’on lise tout ce qu’on rapporte de lui, et qu’on juge s’il y a rien au monde de si ridicule.

 

         Ayant mis sous les yeux une partie des pauvretés attribuées à Dieu par les christicoles, continuons à dire quelques mots de leurs mystères. Ils adorent un Dieu en trois personnes ou trois personnes en un seul Dieu, et ils s’attribuent la puissance de faire des dieux de pâte et de farine, et même d’en faire tant qu’ils veulent. Car, suivant leurs principes, ils n’ont qu’à dire seulement quatre paroles sur telle quantité de verres de vin, ou de ces petites images de pâte, ils en feront autant de dieux, y en eût-il des millions. Quelle folie ! avec toute la prétendue puissance de leur Christ, ils ne sauraient faire la moindre mouche, et ils croient pouvoir faire des dieux à milliers. Il faut être frappé d’un étrange aveuglement pour soutenir des choses si pitoyables, et cela sur un si vain fondement que celui des paroles équivoques d’un fanatique.

 

      Ne voient-ils pas, ces docteurs aveuglés, que c’est ouvrir une porte spacieuse à toutes sortes d’idolâtries que de vouloir faire adorer ainsi des images de pâte, sous prétexte que des prêtres auraient le pouvoir de les consacrer et de les faire changer en dieux ? Tous les prêtres des idoles n’auraient-ils pu et ne pourraient-ils pas maintenant se vanter d’avoir un pareil caractère ?

 

        Ne voient-ils pas aussi que les mêmes raisons qui démontrent la vanité des dieux ou des idoles de bois, de pierre, etc., que les païens adoraient, démontrent pareillement la vanité des dieux et des idoles de pâte et de farine que nos déichristicoles adorent ? Par quel endroit se moquent-ils de la fausseté des dieux des païens ? n’est-ce point parce que ce ne sont que des ouvrages de la main des hommes, des images muettes et insensibles ? Et que sont donc nos dieux que nous tenons enfermés dans des boites, de peur des souris ?

 

         Quelles seront donc les vaines ressources des christicoles ? Leur morale ? elle est la même au fond que dans toutes les religions ; mais des dogmes cruels en sont nés et ont enseigné la persécution et le trouble. Leurs miracles ? mais quel peuple n’a pas les siens, et quels sages ne méprisent pas ces fables ? Leurs prophéties ? n’en a-t-on pas démontré la fausseté ? Leurs mœurs ? ne sont-elles pas souvent infâmes ? L’établissement de leur religion ? mais le fanatisme n’a-t-il pas commencé, l’intrigue n’a-t-elle pas élevé a force n’a-t-elle pas soutenu visiblement cet édifice ? La doctrine ? mais n’est-elle pas le comble de l’absurdité ?

 

         Je crois mes chers amis, vous avoir donné un préservatif suffisant contre tant de folies. Votre raison fera plus encore que mes discours, et plût à Dieu que nous n’eussions à nous plaindre que d’être trompés ! Mais le sang humain coule depuis le temps de Constantin pour l’établissement de ces horribles impostures. L’Eglise romaine, la grecque, la protestante, tant de disputes vaines, et tant d’ambitions hypocrites, ont ravagé l’Europe, l’Afrique, et l’Asie. Joignez, mes amis, aux hommes que ces querelles ont fait égorger, ces multitudes de moines et de nonnes devenus stériles par leur état. Voyez combien de créatures sont perdues, et vous verrez que la religion chrétienne a fait périr la moitié du genre humain.

 

       Je finirai par supplier Dieu, si outragé par cette secte, de daigner nous rappeler à la religion naturelle dont le christianisme est l’ennemi déclaré ; à cette religion sainte que Dieu a mise dans le cœur de tous les hommes, qui nous apprend à ne rien faire à autrui que ce que nous voudrions être fait à nous-mêmes. Alors l’univers serait composé de bon citoyens de pères justes, d’enfants soumis, d’amis tendre. Dieu nous a donné cette religion en nous donnant la raison. Puisse le fanatisme ne la plus pervertir ! Je vais mourir plus rempli de ces désirs que d’espérances.

 

        Voilà le précis exact du Testament in-fol, de Jean Meslier. Qu’on juge de quel poids est le témoignage d’un prêtre mourant qui demande pardon à Dieu. Ce 15 mars 1743 (1).

 

 

 

1 – Voyez, sur cette date, notre Avertissement – « Voltaire annonce dans cette note, dit l’athée Naigeon, un précis exact du Testament du curé d’Etrépigni ; mais il y a ici une distinction à faire, et sans laquelle les lecteurs pourraient être induits en erreur. L’extrait précédent présente, il est vrai, sous une forme et dans un style très propres à les faire lire avec plaisir et avec utilité, les principales objections de Meslier contre le christianisme : mais ces objections ainsi réunies, et se prêtant une clarté et une force mutuelles, ne sont qu’une bonne analyse de la première partie de son Testament ; Voltaire n’a point parlé de la seconde, dans laquelle notre bon curé examine en détail et réfute solidement les preuves les plus plausibles que les christicoles, comme il les appelle, aient données jusqu’ici de l’existence et des attributs de Dieu.

 

A juger des sentiments de Meslier, d’après le résumé de Voltaire, on ne voit dans ce sage prêtre qu’un de ces déistes, ou théistes, si communs en Angleterre ; mais Meslier avait fait un pas de plus que les Anglais, et même un pas très difficile et qu’ils font rarement ; il était athée.

 

Voyez ses notes sur le Traité de Fénelon, cité ci-dessus ; elles ne laissent aucun doute sur ses vrais sentiments à cet égard. Il est impossible de professer l’athéisme d’une manière plus claire, plus franche et plus ferme. » (Note de Naigeon écrite en 1794.) (G.A.)

 

 

 

FIN DE L’EXTRAIT DES SENTIMENTS DE JEAN MESLIER.

 

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