ESSAI SUR LES MŒURS - Avis des éditeurs de Kehl - Partie 4

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ESSAI SUR LES MŒURS - Avis des éditeurs de Kehl - Partie 4

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ESSAI SUR LES MŒURS.

 

 

 

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AVIS DES ÉDITEURS DE KEHL.

 

 

(1)

 

 

 

          Nous avons réimprimé, le plus correctement que nous avons pu, la Philosophie de l’histoire, composée d’abord uniquement pour l’illustre marquise du Châtelet-Lorraine (2), et qui sert d’introduction à l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations, fait pour la même dame. Nous avons rectifié toutes les fautes typographiques énormes dont les précédentes éditions étaient inondées, et nous avons rempli toutes les lacunes, d’après le manuscrit original que l’auteur nous a confié.

 

          Ce discours préliminaire (3) a paru absolument nécessaire pour préserver les esprits bien faits de cette foule de fables absurdes dont on continue encore d’infecter la jeunesse. L’auteur de cet ouvrage a donné ce préservatif, précisément comme l’illustre médecin Tissot ajouta, longtemps après, à son Avis au peuple, un chapitre très utile contre les charlatans. L’un écrivit pour la vérité, l’autre pour la santé.

 

          Un répétiteur du collège Mazarin, nommé Larcher, traducteur d’un vieux roman grec intitulé Callirhoé, et du Martinus Scriblerus de Pope, fut chargé par ses camarades d’écrire un libelle pédantesque contre les vérités trop évidentes énoncées dans la Philosophie de l’histoire. La moitié de ce libelle consiste en bévues, et l’autre en injures, selon l’usage. Comme la Philosophie de l’histoire avait été donnée sous le nom de l’abbé Bazin, on répondit à l’homme de collège sous le nom d’un neveu de l’abbé Bazin ; et l’on répondit, comme doit faire un homme du monde, en se moquant du pédant. Les sages et les rieurs furent pour le neveu de l’abbé Bazin.

 

          On trouvera la réponse du neveu dans la partie historique de cette édition (4).

 

 

 

 

1 – Cet avis est de Voltaire lui-même, qui s’occupait d’une nouvelle édition de ses ouvrages peu de temps avant sa mort. (K.)

2 – Cet ouvrage n’en fut pas moins dédié, quand il parut à l’impératrice de Russie. Voici la dédicace : « A très haute et très auguste princesse Catherine seconde, impératrice de toutes les Russies, protectrice des arts et des sciences, digne par son esprit de juger des anciennes nations, comme elle est digne de gouverner la sienne : Offert très humblement par le neveu de l’auteur (Voltaire avait signé la Philosophie de l’histoire : Feu l’abbé Bazin). » L’impératrice de Russie répondit à Voltaire qu’elle était très obligée au neveu de l’abbé Bazin de ce qu’il avait bien voulu lui dédier l’ouvrage de son oncle ; qu’elle avait lu ce beau livre d’un bout à l’autre avec beaucoup de plaisir ; qu’elle ne s’était point trouvée supérieure à ce qu’elle avait lu, parce qu’elle faisait partie de ce genre humain si enclin à goûter les absurdités les plus étranges, etc. Voir à la Correspondance. (G.A.)

3 – Intitulé aujourd’hui Introduction. (G.A.)

4 – Voyez dans les Mélanges.

 

 

 

 

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