ARTICLE DE JOURNAUX - La défense du paganisme

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ARTICLE DE JOURNAUX - La défense du paganisme

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ARTICLES DE JOURNAUX.

 

 

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LA DÉFENSE DU PAGANISME,

 

 

PAR L’EMPEREUR JULIEN,

En grec et en français, etc.

 

 

- 1764 -

 

 

Gazette littéraire, 23 Mai 1764.

 

 

 

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          Ce traité, dont le savant P. Pétau croyait que la religion pouvait tirer les plus grands avantages, n’était encore connu que par la réfutation qu’en a faite saint Cyrille, qui l’a inséré par lambeaux dans un grand ouvrage destiné à défendre le christianisme. M. le marquis d’Argens en a rapproché les différentes parties, et après avoir donné ses soins à ce que le texte parait dans toute sa pureté, il l’a accompagné d’une bonne traduction et d’une quantité considérable de remarques presque uniquement employées à combattre Julien et à défendre la religion chrétienne. L’objet de M. d’Argens, en publiant cet ouvrage vraiment intéressant pour tous ceux qui cherchent à connaître l’histoire de l’esprit humain, a été de prouver la nécessité de la tolérance. Nous observerons à ce sujet que Julien était livré à tout le fanatisme de la philosophie éclectique ; qu’il donna dans tous les excès de la superstition ; que s’il fût revenu vainqueur de son expédition contre les Parthes, les victimes, disait-on, lui auraient manqué, tant il en avait égorgé, soit pour lire dans leurs entrailles quel serait le sort de ses armes, soit pour se rendre les divinités propices ; que, comme Plotin, Porphyre, et Jamblique, il se vantait d’avoir un commerce immédiat avec les natures célestes, et que cependant ce prince, tout superstitieux, tout fanatique qu’il était, n’employa jamais la violence, encore moins les tourments pour obliger les chrétiens à changer de religion. Il avait appris du vertueux Libanjus que les remèdes violents pouvaient bien emporter certaines maladies ; mais que les préjugés sur la religion ne pouvaient être détruits ni par le fer ni par le feu (1).

 

 

 

 

1 – Ce portrait de Julien est assez exact, et diffère de celui que Voltaire a donné du même homme dans son Dictionnaire philosophique et dans les annotations de l’ouvrage même de d’Argens, dont il rend compte ici. Voyez plus haut dans la CRITIQUE RELIGIEUSE. (G.A.)

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