POESIE : Impromptu à M. le comte de Vindisgratz

Publié le par loveVoltaire

ROMAIN 4021

 

Photo de Alain - Ile de la Réunion

 

 

 

 

 

IMPROMPTU A M. LE COMTE DE VINDISGRATZ (1)

 

 

 

− 1722 −

 

 

 

 

 

Seigneur, le congrès vous supplie

D’ordonner tout présentement

Qu’on nous donne une tragédie

Demain pour divertissement ;

Nous vous le demandons au nom de Rupelmonde :

Rien ne résiste à ses désirs ;

Et votre prudence profonde

Doit commencer par nos plaisirs

A travailler pour le bonheur du monde.

 

 

 

 ROMAIN 4021

 

 

 

1 – Voltaire passant à Cambrai avec madame la marquise de Rupelmonde pendant le congrès de 1722, et soupant chez madame de Saint-Contest, toute la compagnie marqua le désir qu’elle avait de voir jouer la tragédie d’Œdipe en présence de son auteur. Mais la comédie des Plaideurs ayant été précédemment annoncée pour le lendemain, à la demande de M. de Vindisgratz, premier plénipotentiaire de l’Empire, les convives chargèrent Voltaire de lui demander la représentation d’Œdipe. Le poète, sans sortir de table, fit cette espèce de placet impromptu, qu’il se chargea de porter lui-même à M. de Vindisgratz. Il obtint facilement ce qu’on demandait, et rapporta le placet à madame de Rupelmonde, avec cette apostille au bas :

 

L’Amour vous fit, aimable Rupelmonde ;

Pour décider de nos plaisirs ;

Je n’en sais pas de plus parfait au monde

Que de répondre à vos désirs.

Sitôt que vous parlez, on n’a pas de réplique :

Vous aurez donc Œdipe,et même sa critique (*).

L’ordre est donné pour qu’en votre faveur

Demain l’on joue et la pièce et l’auteur. (K.)

 

 

(*) La parodie d’Œdipe, que Voltaire avait demandée lui-même. (K.)

 

 

 

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