POESIE : Divertissement mis en musique

Publié le par loveVoltaire

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  Photo de Khalah

 

 

 

 

 

DIVERTISSEMENT MIS EN MUSIQUE

 

 

POUR UNE FETE DONNEE PAR M. ANDRE

A MADAME LA MARECHALE DE VILLARS

 

 

 

 

− 1722 −

 

 

 

 

[Ce divertissement, publié pour la première fois par les éditeurs de Kehl, fut composé vers 1722 pour une de ces fêtes de nuit, appelées Nuits blanches, qui étaient fort à la mode dans les châteaux au commencement du dix-huitième siècle.] (G.A.)

 

 

 

 

 

RECITATIF.

 

 

 

Quel éclat vient frapper mes yeux ?

Est-ce Mars et Vénus qui viennent en ces lieux ?

Les Grâces et Bellone y marchent sur leur trace ;

C’est ce héros semblable au dieu de Thrace ;

C’est lui dont l’heureuse audace

Arracha le tonnerre à l’aigle des Césars,

Brisa les plus fermes remparts,

Rassura nos Etats, et fit trembler la terre ;

C’est lui qui, répandant la crainte et les bienfaits,

A mêlé sur son front l’olive de la paix

Aux lauriers sanglants de la guerre.

 

 

 

UNE VOIX SEULE.

 

AIR.

 

 

Voici cet objet charmant

Qui ternirait l’éclat de la fille de l’onde.

Entre elle et son époux le destin tout-puissant

Semble avoir partagé la conquête du monde :

L’un a dompté les plus fameux vainqueurs,

Et l’autre a soumis tous les cœurs.

 

 

 

DUO.

 

 

Que les fleurs parent nos têtes :

Que les plus aimables fêtes

Soient l’ornement de leur cour.

Fuyez, nuit obscure ;

Que les feux de l’amour

Allument dans ce séjour

Une clarté plus pure

Que le flambeau du jour.

 

 

 

UNE VOIX SEULE.

 

AIR.

 

 

Régnez, Nymphe charmante,

Régnez parmi les ris ;

Ne voyez point avec mépris

L’hommage que l’on vous présente :

Vos attraits en font tout le prix.

De vos yeux l’aimable pouvoir

De la paix de nos cœurs a troublé l’innocence :

Nous nous aimons sans espérance (1) ;

Nous jouissons du moins du bonheur de vous voir ;

C’est notre unique récompense.

 

 

 

DEUX VOIX.

 

 

Régnez, Nymphe charmante,

Régnez parmi les ris ;

Ne voyez point avec mépris

L’hommage que l’on vous présente :

Vos attraits en font tout le prix.

 

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1 – Voltaire fait allusion à l’amour sans espoir qu’il éprouvait pour madame de Villars. (G.A.)

 

 

 

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