POESIE : A M. l'abbé de ***
Photo de PAPAPOUSS
A M. L’ABBÉ DE ***
QUI PLEURAIT LA MORT DE SA MAÎTRESSE
(1)
− 1715 −
Toi qui fut des plaisirs le délicat arbitre,
Tu languis, cher abbé ; je vois malgré tes soins
Que ton triple menton, l’honneur de ton chapitre,
Aura bientôt deux étages de moins.
Esclaves malheureux du chagrin qui te dompte,
Tu fuis un repas qui t’attend !
Tu jeûnes comme un pénitent ;
Pour un chanoine quelle honte !
Quels maux si rigoureux peuvent donc t’accabler ?
Ta maîtresse n’est plus, et, de ses yeux éprise,
Ton âme avec la sienne est prête à s’envoler !
Que l’amour est constant dans un homme d’église !
1 – On croit que c’est l’abbé de Bussy. ( G.A.)