NANINE - Partie 3

Publié le par loveVoltaire

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Photo de PAPAPOUSS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NANINE.

 

 

______

 

 

 

ACTE PREMIER.

 

 

SCÈNE II.

 

 

_______

 

 

LE COMTE, LA BARONNE, BLAISE.

 

_______

 

 

LE COMTE.

 

Que veux-tu, toi ?

 

BLAISE.

 

C’est votre jardinier

Qui vient, monsieur, humblement supplier

Votre grandeur.

 

LE COMTE.

 

Ma grandeur ! Eh bien ! Blaise,

Que te faut-il ?

 

BLAISE.

 

Mais c’est, ne vous déplaise,

Que je voudrais me marier…

 

LE COMTE.

 

D’accord,

Très volontiers ; ce projet me plaît fort.

Je t’aiderai ; j’aime qu’on se marie :

Et la future, est-elle un peu jolie ?

 

BLAISE.

 

Ah ! oui, ma foi ! c’est un morceau friand.

 

LA BARONNE

 

Et Blaise en est aimé ?

 

BLAISE.

 

Certainement.

 

LE COMTE.

 

Et nous nommons cette beauté divine ? …

 

BLAISE.

 

Mais, c’est…

 

LE COMTE.

 

Eh bien ?

 

BLAISE.

 

C’est la belle Nanine.

 

LE COMTE.

 

Nanine ?

 

LA BARONNE

 

Ah, bon ! je ne m’oppose point

A de pareils amours.

 

LE COMTE, à part.

 

Ciel ! à quel point

On m’avilit ! Non, je ne le puis être.

 

BLAISE.

 

Ce parti-là doit bien plaire à mon maître.

 

LE COMTE.

 

Tu dis qu’on t’aime, impudent !

 

BLAISE.

 

Ah ! pardon.

 

LE COMTE.

 

T’a-t-elle dit qu’elle t’aimât ?

 

BLAISE.

 

Mais… non,

Pas tout-à-fait ; elle m’a fait entendre

Tant seulement qu’elle a pour nous du tendre ;

D’un ton si bon, si doux, si familier,

Elle m’a dit cent fois : « Cher jardinier,

Cher ami Blaise, aide-moi donc à faire

Un beau bouquet de fleurs, qui puisse plaire

A monseigneur, à ce maître charmant. »

Et puis d’un air si touché, si touchant,

Elle faisait ce bouquet ; et sa vue

Etait troublée, elle était tout émue,

Toute rêveuse, avec un certain air,

Un air, là, qui … peste ! l’on y voit clair.

 

LE COMTE.

 

Blaise, va-t’en… Quoi ! j’aurais su lui plaire !

 

BLAISE.

 

Ça, n’allez pas traînasser notre affaire.

 

LE COMTE.

 

Hem !...

 

BLAISE.

 

Vous verrez comme ce terrain-là

Entre mes mains bientôt profitera.

Répondez donc ; pourquoi ne me rien dire ?

 

LE COMTE.

 

Ah ! mon cœur est trop petit. Je me retire.

Adieu, madame.

 

 NANINE - ACTE PREMIER - SCENE II

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