JUGEMENT SUR VOLTAIRE de PROUDHON
JUGEMENT SUR VOLTAIRE
De
Pierre-Joseph PROUDHON
1809 – 1865
POLÉMISTE, JOURNALISTE, ÉCONOMISTE, PHILOSOPHE,
SOCIOLOGUE et ANARCHISTE FRANÇAIS.
Ce qui manque à notre génération, ce n’est ni un Mirabeau, ni un Robespierre, ni un Bonaparte ; c’est un Voltaire. Nous ne savons rien apprécier avec le regard d’une raison indépendante et moqueuse… (Confession d’un Révolutionnaire).
Nos vrais poèmes sociaux, nos révélations révolutionnaires, sont Pantagruel, Roland furieux, Don Quichotte, Gil-Blas, Candide, et, toute licence à part, la Pucelle.
… Ce que j’estime surtout en Voltaire, c’est l’excessive médiocrité de sa Henriade. Je douterais de lui si, dans ce genre devenu impraticable, il avait égalé seulement Dante ou le Tasse. Le poème de Voltaire se résume en un mot : Ecrasez l’infâme.
Les cent hommes de goût pour lesquels Voltaire se vantait d’écrire seraient cent mille, si Voltaire écrivait encore.
De la justice dans la Révolution.