FACÉTIE : PRÉFACE - Partie 1

Publié le par loveVoltaire

PREFACE-DU-RECUEIL-DES-FACETIES.jpg

 

Photo de PAPAPOUSS

 

 

 

 

 

PRÉFACE

 

DU RECUEIL DES FACÉTIES PARISIENNES.

 

 

________

 

 

 

 

[En 1760, Morellet rassembla des opuscules de différents auteurs, et forma un recueil de Facéties parisiennes pour les six premiers mois de 1760. Trois satires en vers de Voltaire et une demi-douzaine des morceaux suivants y furent insérés, ou plutôt réimprimés ; et ce fut Voltaire lui-même qui brocha la préface du Recueil.

 

Les éditeurs de Kehl avaient placé cette préface en tête des FACÉTIES, avec cinq alinéas de supplément relatifs à un factum de Saint-Foix qui faisait partie du recueil de Morellet ; mais nous avons remis cette préface au rang qui lui convient, et nous avons supprimé les cinq alinéas sur Saint-Foix, dont trois étaient de Morellet et deux des éditeurs de Kehl eux-mêmes.] (G.A.)

 

 

 

 

______

 

 

 

          Les sottises qu’ont fait, qu’on dit, et qu’on écrit, étant plus multipliées que la race de Jacob, et que les sables de la mer, il est difficile de faire un choix. Toutes ces innombrables vessies, accumulées les unes sur les autres dans le gouffre de l’oubli, crèvent au moment qu’elles sont formées, et il en résulte un immense nuage, dans lequel on ne discerne plus rien. Les journaux et les Mercures tâchent en vain de faire vivre un mois ou quinze jours les sottises nouvelles ; mais, entraînés eux-mêmes dans l’abîme, ils se précipitent avec elles, comme les nageurs maladroits vont au fond de l’eau en voulant donner la main aux passagers qui se noient.

 

          Dans ce vaste tourbillon de nos impertinences, nous avons choisi discrètement quelques-unes des plus légères, pour les faire surnager un jour ou deux : elles amuseront les oisifs et les oisives ; après quoi elles iront trouver le Journal de Trévoux, l’Année littéraire, et autres efforts de l’esprit humain, consacrés à l’éternité : j’entends l’éternité du néant.

 

 

N.B. – Je ne veux pas dire que les pièces que j’imprime soient des impertinences ; je parle seulement des sujets de ces pièces : elles sont plaisantes, et les sujets sont ridicules. Voilà tout ce que j’ai prétendu, sans vouloir offenser personne.

 

 

 

 

PREFACE DU RECUEIL DES FACETIES

 

 

 

 

 

Publié dans Facéties

Commenter cet article