EPITRE : à M. le comte de Tressan

Publié le par loveVoltaire

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A M.LE COMTE DE TRESSAN.

 

 

 

 

 

Tressan, l’un des grands favoris

Du dieu qui fait qu’on est aimable,

Du fond des jardins de Cypris,

Sans peine, et par la main des Ris,

Vous cueillez ce laurier durable

Qu’à peine un auteur misérable,

A son dur travail attaché,

Sur le haut du Pinde perché,

Arrache en se donnant au diable.

Vous rendez les amants jaloux ;

Les auteurs vont être en alarmes ;

Car vos vers se sentent des charmes

Que l’Amour a versés sur vous.

Tressan, comment pouvez-vous faire

Pour mettre si facilement

Les neufs pucelles dans Cythère,

Et leur donner votre enjouement ?

Ah ! Prêtez-moi votre art charmant,

Prêtez-moi votre main légère.

Mais ce n’est pas petite affaire

De prétendre vous imiter :

Je peux tout au plus vous chanter ;

Mais les dieux vous ont fait pour plaire.

Je vous reconnais à ce ton

Si doux, si tendre, et si facile :

En vain vous cachez votre nom ;

Enfant d’Amour et d’Apollon,

On vous devine à votre style.

 

 

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