EPITRE : A M. DESMAHIS

Publié le par loveVoltaire

EPITRE----A-M.-Desmahis.jpg

 

Photo de PAPAPOUSS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A M. DESMAHIS

 

‒ 1750 ‒

 

 

 

 

Vos jeunes mains cueillent des fleurs

Dont je n’ai plus que les épines ;

Vous dormez dessous les courtines

Et des Grâces et des neuf Sœurs :

Je leur fais encor quelques mines,

Mais vous possédez leurs faveurs.

 

Tout s’éteint, tout s’use, tout passe :

Je m’affaiblis, et vous croissez ;

Mais je descendrai du Parnasse

Content, si vous m’y remplacez.

Je jouis peu, mais j’aime encore ;

Je verrai du moins vos amours :

Le crépuscule de mes jours

S’embellira de votre aurore.

Je dirai : Je fus comme vous.

C’est beaucoup me vanter peut-être ;

Mais je ne serai point jaloux :

Le plaisir permet-il de l’être ?

 

 

 EPITRE - A M. Desmahis

 

 

Publié dans Epîtres

Commenter cet article