DICTIONNAIRE PHILOSOPHIQUE : H comme HISTOIRE - Partie 2

Publié le par loveVoltaire

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H comme HISTOIRE.

 

 

 

(Partie 2)

 

 

 

SECTION II.

 

 

 

          Comme nous avons déjà vingt mille ouvrages, la plupart en plusieurs volumes, sur la seule histoire de France, et qu’un homme studieux qui vivrait cent ans n’aurait pas le temps de les lire, je crois qu’il est bon de savoir se borner. Nous sommes obligés de joindre à la connaissance de notre pays celle de l’histoire de nos voisins. Il nous est encore moins permis d’ignorer les grandes actions des Grecs et des Romains, et leurs lois qui sont encore en grande partie les nôtres. Mais si à cette étude nous voulions ajouter celle d’une antiquité plus reculée, nous ressemblerions alors à un homme qui quitterait Tacite et Tite-Live pour étudier sérieusement les Mille et une Nuits. Toutes les origines des peuples sont visiblement des fables ; la raison en est que les hommes ont dû vivre longtemps en corps de peuples, et apprendre à faire du pain et des habits (ce qui était difficile), avant d’apprendre à transmettre toutes leurs pensée à la postérité (ce qui était plus difficile encore.) L’art d’écrire n’a pas certainement plus de six mille ans, chez les Chinois ; et, quoi qu’en aient dit les Chaldéens et les Egyptiens, il y a guère d’apparence qu’ils aient su plus tôt écrire et lire couramment.

 

          L’histoire des temps antérieurs ne put donc être transmise que de mémoire, et on sait assez combien le souvenir des choses passées s’altère de génération en génération. C’est l’imagination seule qui a écrit les premières histoires. Non-seulement chaque peuple inventa son origine, mais il inventa aussi l’origine du monde entier.

 

          Si l’on en croit Sanchoniathon, les choses commencèrent d’abord par un air épais que le vent raréfia ; le désir et l’amour en naquirent, et de l’union du désir et de l’amour furent formés les animaux. Les astres ne vinrent qu’ensuite, mais seulement pour orner le ciel, et pour réjouir la vue des animaux qui étaient sur la terre.

 

          Le Knef des Egyptiens, leur Oshireth et leur Isheth, que nous nommons Osiris et Isis, ne sont guère moins ingénieux et moins ridicules.

 

          Les Grecs embellirent toutes ces fictions ; Ovide les recueillit et les orna des charmes de la plus belle poésie. Ce qu’il dit d’un dieu qui débrouille le chaos, et de la formation de l’homme, est sublime :

 

 

Sanctius his animal mentisque capacius altæ

Deerat adhuc, et quod dominari in cætera posset,

Natus homo est .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 

 

Met., I, 76-78.

 

 

Pronaque cum spectent animalia cætera terram,

Os homini sublime dedit, cœlumque tueri

Jussit, et erectos ad sidera tollere vultus.

 

Met., I, 84-86.

 

 

          Il s’en faut bien qu’Hésiode et les autres qui écrivirent si longtemps auparavant se soient exprimés avec cette sublimité élégante. Mais, depuis ce beau moment où l’homme fut formé jusqu’au temps des olympiades, tout est plongé dans une obscurité profonde.

 

          Hérodote arrive aux jeux Olympiques, et fait des contes aux Grecs assemblés, comme une vieille à des enfants. Il commence par dire que les Phéniciens naviguèrent de la mer Rouge dans la Méditerranée, ce qui suppose que ces Phéniciens avaient doublé notre cap de Bonne-Espérance, et fait le tour de l’Afrique.

 

          Ensuite vient l’enlèvement d’Io, puis la fable de Gygès et de Candaule, puis de belles histoires de voleurs et celle de la fille du roi d’Egypte Chéops, qui, ayant exigé une pierre de taille de chacun de ses amants, en eut assez pour bâtir une des plus belles pyramides.

 

          Joignez à cela des oracles, des prodiges, des tours de prêtres, et vous avez l’histoire du genre humain.

 

          Les premiers temps de l’histoire romaine semblent écrits par des Hérodotes ; nos vainqueurs et nos législateurs ne savaient compter leurs années qu’en fichant des clous dans une muraille par la main de leur grand-pontife.

 

          Le grand Romulus, roi d’un village, est fils du dieu Mars et d’une religieuse qui allait chercher de l’eau dans sa cruche. Il a un dieu pour père, une catin pour mère, et une louve pour nourrice. Un bouclier tombe du ciel exprès pour Nua. On trouve les beaux livres des Sibylles. Un augure coupe un gros caillou avec un rasoir par la permission des dieux. Une vestale met à flot un gros vaisseau engravé, en le tirant avec sa ceinture. Castor et Pollux viennent combattre pour les Romains, et la trace des pieds de leurs chevaux reste imprimée sur la pierre. Les Gaulois ultramontains viennent saccager Rome : les uns disent qu’ils furent chassés par des oies, les autres qu’ils remportèrent beaucoup d’or et d’argent ; mais il est probable que dans ces temps-là, en Italie, il y avait beaucoup moins d’argent que d’oies. Nous avons imité les premiers historiens romains, au moins dans leur goût pour les fables. Nous avons notre oriflamme apportée par un ange, la sainte ampoule par un pigeon ; et quand nous joignons à cela le manteau de saint Martin, nous sommes bien forts.

 

          Quelle serait l’histoire utile ? celle qui nous apprendrait nos devoirs et nos droits, sans paraître prétendre à nous les enseigner.

 

          On demande souvent si la fable du sacrifice d’Iphigénie est prise de l’histoire de Jephté, si le déluge de Deucalion est  inventé en imitation de celui de Noé, si l’aventure de Philémon et de Baucis est d’après celle de Loth et de sa femme. Les Juifs avouent qu’ils ne communiquaient point avec les étrangers, que leurs livres ne furent connus des Grecs qu’après la traduction faite par ordre d’un Ptolémée ; mais les Juifs furent longtemps auparavant courtiers et usuriers chez les Grecs d’Alexandrie. Jamais les Grecs n’allèrent vendre de vieux habits à Jérusalem. Il paraît qu’aucun peuple n’imita les Juifs, et que ceux-ci prirent beaucoup de choses des Babyloniens, des Egyptiens et des Grecs.

 

          Toutes les antiquités judaïques sont sacrées pour nous, malgré notre haine et notre mépris pour ce peuple. Nous ne pouvons à la vérité les croire par la raison ; mais nous nous soumettons aux Juifs par la foi. Il y a environ quatre-vingts systèmes sur leur chronologie, et beaucoup plus de manières d’expliquer les événements de leur histoire : nous ne savons pas quelle est la véritable ; mais nous lui réservons notre foi pour le temps où elle sera découverte.

 

          Nous avons tant de choses à croire de ce savant et magnanime peuple, que toute notre croyance en est épuisée, et qu’il ne nous en reste plus pour les prodiges dont l’histoire des autres nations est pleine. Rollin a beau nous répéter les oracles d’Apollon et les merveilles de Sémiramis ; il a beau transcrire tout ce qu’on a dit de la justice de ces anciens Scythes qui pillèrent si souvent l’Asie, et qui mangeaient des hommes dans l’occasion, il trouve un peu d’incrédulité chez les honnêtes gens.

 

          Ce que j’admire le plus dans nos compilateurs modernes, c’est la sagesse et la bonne foi avec laquelle ils nous prouvent que tout ce qui arriva autrefois dans les plus grands empires du monde n’arriva que pour instruire les habitants de la Palestine. Si les rois de Babylone, dans leurs conquêtes, tombent en passant sur le peuple hébreu, c’est uniquement pour corriger ce peuple de ses péchés. Si le roi qu’on a nommé Cyrus se rend maître de Babylone, c’est pour donner à quelques Juifs la permission d’aller chez eux. Si Alexandre est vainqueur de Darius, c’est pour établir des fripiers juifs dans Alexandrie. Quand les Romains joignent la Syrie à leur vaste domination, et englobent le petit pays de la Judée dans leur empire, c’est encore pour instruire les Juifs ; les Arabes et les Turcs ne sont venus que pour corriger ce peuple aimable. Il faut avouer qu’il a eu une excellente éducation ; jamais on n’eut tant de précepteurs : et voilà comme l’histoire est utile.

 

          Mais ce que nous avons de plus instructif, c’est la justice exacte que les clercs ont rendue à tous les princes dont ils n’étaient pas contents. Voyez avec quelle candeur impartiale saint Grégoire de Nazianze juge l’empereur Julien le philosophe : il déclare que ce prince, qui ne croyait point au diable, avait un commerce secret avec le diable, et qu’un jour que les démons lui apparurent tout enflammés sous des figures hideuses, il les chassa en faisant par inadvertance des signes de croix.

 

          Il l’appelle un furieux, un misérable ; il assure que Julien immolait des jeunes garçons et des jeunes filles toutes les nuits dans des caves. C’est ainsi qu’il parle du plus clément des hommes, qui ne s’était jamais vengé des invectives que ce même Grégoire proféra contre lui pendant son règne.

 

          Une méthode heureuse de justifier les calomnies dont on accable un innocent, c’est de faire l’apologie d’un coupable. Par là tout est compensé ; et c’est la manière qu’emploie le même saint de Nazianze. L’empereur Constance oncle et prédécesseur de Julien, à son avènement à l’empire avait massacré Julius, frère de sa mère, et ses deux fils, tous trois déclarés augustes ; c’était une méthode qu’il tenait de son père, le grand Constantin ; il fit ensuite assassiner Gallus, frère de Julien. Cette cruauté qu’il exerça contre sa famille, il la signala contre l’empire : mais il était dévot ; et même dans la bataille décisive qu’il donna contre Magnence, il pria Dieu dans une église pendant tout le temps que les armées furent aux mains. Voilà l’homme dont Grégoire fait le panégyrique. Si les sains nous font connaître ainsi la vérité, que ne doit-on point attendre des profanes, surtout quand ils sont ignorants, superstitieux et passionnés ?

 

          On fait quelquefois aujourd’hui un usage un peu bizarre de l’étude de l’histoire. On déterre des chartes du temps de Dagobert, la plupart suspectes et mal entendues, et on en infère que des coutumes, des droits, des prérogatives, qui subsistaient alors, doivent revivre aujourd’hui. Je conseille à ceux qui étudient et qui raisonnent ainsi de dire à la mer : Tu as été autrefois à Aigues-Mortes, à Fréjus, à Ravenne, à Ferrare ; retourne-s-y tout à l’heure.

 

 

 

 

 

SECTION III  

 

(1)

 

 

DE LA CERTITUDE DE L’HISTOIRE.

 

 

 

          Toute certitude qui n’est pas démonstration mathématique n’est qu’une extrême probabilité ; il n’y a pas d’autre certitude historique.

 

          Quand Marc-Paul parla le premier, mais le seul, de la grandeur et de la population de la Chine, il ne fut pas cru, et il ne put exiger de croyance. Les Portugais qui entrèrent dans ce vaste empire plusieurs siècles après commencèrent à rendre la chose probable. Elle est aujourd’hui certaine de cette certitude qui naît de la déposition unanime de mille témoins oculaires de différentes nations, sans que personne ait réclamé contre leur témoignage.

 

          Si deux ou trois historiens seulement avaient écrit l’aventure du roi Charles XII, qui, s’obstinant à rester dans les Etats du sultan son bienfaiteur, malgré lui, se battit avec ses domestiques contre une armée de janissaires et de Tartares, j’aurais suspendu mon jugement ; mais ayant parlé à plusieurs témoins oculaires, et n’ayant jamais entendu révoquer cette action en doute, il a bien fallu la croire, parce qu’après tout, si elle n’est ni sage ni ordinaire, elle n’est contraire ni aux lois de la nature ni au caractère du héros (2).

 

          Ce qui répugne au cours ordinaire de la nature ne doit point être cru, à moins qu’il ne soit attesté par des hommes animés visiblement de l’esprit divin, et qu’il soit impossible de douter de leur inspiration. Voilà pourquoi, à l’article CERTITUDE du Dictionnaire encyclopédique, c’est un grand paradoxe de dire qu’on devrait croire aussi bien tout Paris qui affirmerait avoir vu ressusciter un mort, qu’on croit tout Paris quand il dit qu’on a gagné la bataille de Fontenoi. Il paraît évident que le témoignage de tout Paris sur une chose improbable ne saurait être égal au témoignage de tout Paris sur une chose probable. Ce sont là les premières notions de la saine logique. Un tel Dictionnaire ne devait être consacré qu’à la vérité (3).

 

 

 

 

 

INCERTITUDE DE L’HISTOIRE.

 

 

 

          On distingue les temps en fabuleux et historiques. Mais les historiques auraient dû être distingués eux-mêmes en vérités et en fables. Je ne parle pas ici de fables reconnues aujourd’hui pour telles : il n’est pas question, par exemple, des prodiges dont Tite-Live a embelli ou gâté son histoire ; mais, dans les faits les plus reçus, que de raisons de douter !

 

          Qu’on fasse attention que la République romaine a été cinq cents ans sans historiens ; que Tite-Live lui-même déplore la perte des autres monuments qui périrent presque tous dans l’incendie de Rome, pléraque interiêre ; qu’on songe que dans les trois cents premières années l’art d’écrire était très rare, rarœ per eadem tempora litterœ ; il sera permis alors de douter de tous les événements qui ne sont pas dans l’ordre ordinaire des choses humaines.

 

          Sera-t-il bien probable que Romulus, le petit-fils du roi des Sabins, aura été forcé d’enlever des Sabines pour avoir des femmes ? L’histoire de Lucrèce sera-t-elle bien vraisemblable ? Croira-t-on aisément, sur la foi de Tite-Live, que le roi Porsenna s’enfuit plein d’admiration pour les Romains, parce qu’un fanatique avait voulu l’assassiner ? Ne sera-t-on pas porté, au contraire, à croire Polybe qui était antérieur à Tite-Live de deux cents années ? Polybe dit que Porsenna subjugua les Romains ; cela est bien plus probable que l’aventure de Scévola, qui se brûla entièrement la main parce qu’elle s’était méprise. J’aurais défié Poltrot d’en faire autant.

 

          L’aventure de Régulus, enfermé par les Carthaginois dans un tonneau garni de pointes de fer, mérite-t-elle qu’on la croie ? Polybe contemporain n’en aurait-il pas parlé si elle avait été vraie ? Il n’en dit pas un mot : n’est-ce pas une grande présomption que ce conte ne fut inventé que longtemps après pour rendre les Carthaginois odieux ?

 

          Ouvrez le Dictionnaire de Moreri, à l’article RÉGULUS ; il vous assure que le supplice de ce Romain est rapporté dans Tite-Live : cependant la décade où Tite-Live aurait pu en parler est perdue ; on n’a que le supplément de Freinshemius ; et il se trouve que ce Dictionnaire n’a cité qu’un Allemand du dix-septième siècle, croyant citer un Romain du temps d’Auguste. On ferait des volumes immenses de tous les faits célèbres et reçus dont il faut douter. Mais les bornes de cet article ne permettent pas de s’étendre.

 

 

 

 

 

LES TEMPLES, LES FÊTES, LES CÉRÉMONIES

ANNUELLES, LES MÉDAILLES MÊMES, SONT-ELLES

DES PREUVES HISTORIQUES ?

 

 

 

          On est naturellement porté à croire qu’un monument érigé par une nation pour célébrer un événement en atteste la certitude ; cependant, si ces monuments n’ont pas été élevés par des contemporains, s’ils célèbrent quelques faits peu vraisemblables, prouvent-ils autre chose sinon qu’on a voulu consacrer une opinion populaire ?

 

          La colonne rostrale érigée dans Rome par les contemporains de Duillius est sans doute une preuve de la victoire navale de Duillius : mais la statue de l’augure Nævius avait opéré ce prodige ? Les statues de Cérès et de Triptolème, dans Athènes, étaient-elles des témoignages incontestables que Cérès était descendue de je ne sais quelle planète pour venir enseigner l’agriculture aux Athéniens ? Le fameux Laoccon, qui subsiste aujourd’hui si entier, atteste-t-il bien la vérité de l’histoire du cheval de Troie ?

 

          Les cérémonies, les fêtes annuelles établies par toute une nation, ne constatent pas mieux l’origine à laquelle on les attribue. La fête d’Arion porté sur un dauphin se célébrait chez les Romains comme chez les Grecs. Celle de Faune rappelait son aventure avec Hercule et Omphale, quand ce dieu, amoureux d’Omphale, prit le lit d’Hercule pour celui de sa maîtresse.

 

          La fameuse fête des Lupercales était établie en l’honneur de la louve qui allaita Romulus et Rémus.

 

          Sur quoi était fondée la fête d’Orion, célébrée le cinq des ides de mai ? Le voici. Hyrée reçut chez lui Jupiter, Neptune et Mercure ; et quand ses hôtes prirent congé, ce bon homme qui n’avait point de femme et qui voulait avoir un enfant, témoigna sa douleur aux trois dieux. On n’ose exprimer ce qu’ils firent sur la peau du bœuf qu’Hyrée leur avait servi à manger ; ils couvrirent ensuite cette peau d’un peu de terre : de là naquit Orion au bout de neuf mois.

 

          Presque toutes les fêtes romaines, syriennes, grecques, égyptiennes, étaient fondées sur de pareils contes, ainsi que les temples et les statues des anciens héros : c’étaient des monuments que la crédulité consacrait à l’erreur.

 

          Un de nos plus anciens monuments est la statue de saint Denys portant sa tête dans ses bras.

 

          Une médaille, même contemporaine, n’est pas quelquefois une preuve. Combien la flatterie n’a-t-elle pas frappé de médailles sur des batailles très indécises, qualifiées de victoires, et sur des entreprises manquées, qui n’ont été achevées que dans la légende ! N’a-t-on pas en dernier lieu, pendant la guerre de 1740 des Anglais contre le roi d’Espagne, frappé une médaille qui attestait la prise de Carthagène par l’amiral Vernon, tandis que cet amiral levait le siège ?

 

          Les médailles ne sont des témoignages irréprochables que lorsque l’événement est attesté par des auteurs contemporains alors ces preuves, se soutenant l’une par l’autre, constatent la vérité.

 

 

 

H comme HISTOIRE - 2

 

1 – Un morceau ayant pour titre de l’Utilité de l’histoire, et dont une partie parut dans l’Encyclopédie, a été rejeté par les éditeurs de Kehl dans les MÉLANGES, Fragments de l’histoire. (G.A.)

 

2 – Dans l’Encyclopédie, on lisait l’alinéa suivant :

 

« L’histoire de l’homme au masque de fer aurait passé dans mon esprit pour un roman, si je ne la tenais que du gendre du chirurgien qui eut soin de cet homme dans sa dernière maladie. Mais l’officier qui le gardait alors m’ayant aussi attesté le fait, et tous ceux qui devaient en être instruits me l’ayant confirmé, et les enfants des ministres d’Etat, dépositaires de ce secret, qui vivent encore, en étant instruits comme moi, j’ai donné à cette histoire un grand degré de probabilité, degré pourtant au-dessous de celui qui fait croire l’affaire de Bender, parce que l’aventure de Bender a eu plus de témoins que celle de l’homme au masque de fer. »

 

3 – Voyez les articles CERTAIN, CERTITUDE.

 

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