CORRESPONDANCE - Année 1752 - Partie 13

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à Madame Denis.

A Potsdam, le 9 Juin 1752.

 

 

          Je suis fâché que cette plaisanterie (1) innocente dont j’ai affublé, le plus respectueusement et le plus poliment que j’ai pu, son éminence le cardinal Querini, soit si publique ; mais il est homme à l’avoir fait imprimer lui-même. Il imprime régulièrement à Brescia tout ce qu’il écrit et tout ce qu’on lui écrit. Dieu merci, nous lui avons obligation des lettres du cardinal de Fleury ; elles sont curieuses. On y voit le désespoir sincère de notre premier ministre de ce qu’il n’est plus dans sa petite ville de Fréjus. Il a presque répandu des larmes quand il a été nommé précepteur du roi ; il n’a accepté ce poste que malgré lui ; il s’en plaint amèrement ; c’est un beau monument de sincérité. Je ne suis pas éloigné de croire que, quand le cardinal Querini l’a rendu public, il était dans la bonne foi.

 

          Ce bon cardinal aime les louanges à la folie ; il ressemble en cela à Cicéron. Le libraire de sa ville de Brescia a mis à la tête de son dernier recueil qu’il faut avouer que monseigneur est une étoile de la première grandeur.

 

          Cette étoile persécutait mon feu follet pour avoir une ode en son honneur et en celui d’une église catholique qu’on bâtit d’aumônes à Berlin, sans qu’il en coûte un sou à sa majesté. Le cardinal a donné à cette église, qui ne s’achève point, de l’argent et des statues. Le comte de Rothembourg était à la tête de cette bonne œuvre, et n’y a pas contribué d’un denier, de son vivant, ni par son testament. Un banquier calviniste a avancé environ douze mille écus, et veut qu’on vende l’église pour le rembourser. Le cardinal, pour son paiement, exigeait des odes. Il m’arracha enfin cette plaisanterie au lieu d’ode, au commencement de cette année. Cela a été jusqu’à notre saint-père le pape. Sa Sainteté est un peu gausseuse ; elle a dit : « Le cardinal Querini quête des louanges ; il a attrapé celles qu’il lui faut. »

 

          Avez-vous lu le sixième tome des Mémoires de l’abbé Montgon ? Six tomes (2) de l’histoire d’un abbé ! et nous n’avons qu’un volume de l’Histoire d’Alexandre ! Comme les livres se multiplient ! Il y a pourtant deux ou trois anecdotes bien curieuses dans ces Mémoires.

 

          Adieu, ma chère plénipotentiaire ; je vous parlerai de nous deux à la première occasion.

 

 

1 – Voyez l’Epître au cardinal Querini. (G.A.)

 

2 – Les Mémoires de ce diplomate se grossirent encore de deux volumes l’année suivante. (G.A.)

 

 

 

 

 

à M. le maréchal duc de Richelieu.

A Potsdam, le 10 Juin 1752.

 

 

          Mon héros, vos bontés m’ont fait éprouver une espèce de plaisir que je n’avais pas goûté depuis longtemps. En lisant votre belle lettre de trente-deux pages (1), j’ai cru vous entendre, j’ai cru vous voir ; je me suis imaginé être à votre chocolat, au milieu de vos pagodes, et goûter le plaisir délicieux de votre entretien. Je vous remercie tendrement de tous les éclaircissements que vous voulez bien me donner ; ce sont presque les seuls qui me manquaient.

 

          Vous savez que j’avais passé près d’un an à faire des extraits des lettres de tous les généraux et de beaucoup de ministres ; je doute qu’il y ait à présent un homme dans l’Europe aussi bien au fait que moi de l’histoire de la dernière guerre. C’est là qu’il est permis d’entrer dans les détails, parce qu’il s’agit d’une histoire particulière ; mais ces détails demandent un très grand art. Il est difficile de conserver un événement particulier dans la foule de toutes ces révolutions qui bouleversent la terre. Tant de projets, tant de ligues, tant de guerres, tant de batailles se succèdent les unes aux autres, qu’au bout d’un siècle, ce qui paraissait dans son temps si grand, si important, si unique, fait place à des événements nouveaux qui occupent les hommes, et qui laissent les précédents dans l’oubli. Tout s’engloutit dans cette immensité ; tout devient enfin un point sur la carte ; et les opérations de la guerre causent à la longue autant d’ennui qu’elles ont donné d’inquiétude, quand la destinée d’un Etat dépendait d’elles.

 

          Si je croyais pouvoir jeter quelque intérêt sur cet amas et sur cette complication de faits, je me vanterais d’être venu à bout du plus difficile de mes ouvrages ; mais ce qui me rend cette tâche plus agréable et plus aisée ; c’est le plaisir de parler souvent de vous. Mon monument de papier ne vaudra pas le monument de marbre (2) que vous savez. Nous verrons cependant qui vous aura fait plus ressemblant du sculpteur ou de moi. Si M. le maréchal de Noailles était aussi complaisant et aussi laborieux que vous, s’il daignait achever ce qu’il entreprend d’abord avec vivacité, le Siècle de Louis XIV en vaudrait mieux.

 

          Je ne sais si vous savez que ce Siècle était une suite d’une Histoire générale que j’ai composée depuis Charlemagne jusqu’à nos jours. On m’a volé une partie de cet ouvrage, et tout ce qui regardait les arts. Louis XIV m’est resté ; mais une première édition n’est qu’un essai. Quoiqu’il y ait dix fois plus de choses utiles et intéressantes dans ces deux petits volumes que dans toutes les histoires immenses et ennuyeuses de Louis XIV, cependant je sais bien qu’il manque beaucoup de traits à ce tableau. J’ai fait des péchés d’omission et de commission. Plusieurs personnes instruites ont bien voulu me communiquer des lumières ; j’en profite tous les jours. Voilà pourquoi je n’ai point voulu que l’édition faite à Berlin, ni celles qu’on a faites sur-le-champ, en conformité, en Hollande et à Londres, entrassent dans Paris. Je suis dans la nécessité d’en faire une nouvelle que mon libraire de Leipsick a déjà commencée. Si M. le maréchal de Noailles n’a pas la bonté de faire un petit effort, cette édition sera encore imparfaite.

 

          Je n’ose vous proposer, monseigneur, de vous enfermer une heure ou deux pour m’instruire des choses dont vous pourriez vous souvenir ; vous rendiez service à la patrie et à la vérité. Ce motif sera plus puissant que mes prières. Je ferais sur-le-champ usage de vos remarques. Ma nièce doit avoir à présent deux exemplaires chargés de corrections à la main ; je voudrais que vous eussiez le temps et la bonté d’en examiner un. Votre lettre de trente-deux pages me fait voir de quoi vous êtes capable, et m’enhardit auprès de vous. Il me semble que ce serait employer dignement une heure du loisir où vous êtes. S’il y avait quelque guerre, je ne vous ferais pas de pareilles propositions ; je me flatte bien qu’alors vous n’auriez pas de loisir, et que vous commanderiez nos armées.

 

          Dans ce siècle, que j’ai tâché de peindre, c’était un Français (3) dont vous fûtes l’élève, qui fit heureusement la guerre et la paix. Je suis très persuadé qu’avec vous la France n’a pas besoin d’étrangers pour faire l’une et l’autre. Qui donc a, dans un plus haut degré que vous, le talent de décider à propos, et de faire des manœuvres hardies, talent qui a fait la gloire du prince Eugène, que vous avez tant connu ? qui ferait la guerre avec plus de vivacité, et la paix avec plus de hauteur ? quel officier, en France, a plus d’expérience que vous ? et l’esprit, s’il vous plaît, ne sert-il à rien ? Mais il n’y a guère d’apparence que vos talents soient sitôt mis en œuvre ; l’Europe est trop armée pour faire la guerre. S’il arrive pourtant que le diable brouille les cartes, et que le bon génie de la France conduise nos affaires par vous, il n’y a pas d’apparence que je sois alors votre historien. Je suis dans un état à ne devoir pas compter sur la vie. Vous serez peut-être surpris que, dans cet état, je fasse des Siècles, et des Histoires de la guerre de 1741, et des Rome sauvée, et autres bagatelles, et même, par-ci par-là, quelques chants de la Pucelle ; mais c’est que j’ai tout mon temps à moi ; c’est que, dans une cour, je n’ai pas la moindre cour à faire, et, auprès d’un roi, par le moindre devoir à remplir. Je vis à Potsdam comme vous m’avez vu vivre à Cirey, à cela près que je n’ai point charge d’âmes dans mon bénéfice. La vie de château est celle qui convient le mieux à un malade et à un griffonneur. Il y a bien loin de ma tranquille cellule du château de Potsdam au voyage de Naples et de Rome ; cependant, s’il est vrai que vous vous donniez ce petit plaisir, je vous jure que je viendrai vous trouver.

 

          Il est vrai que mon extrême curiosité, que je n’ai jamais satisfaite sur l’Italie, et ma santé, me font continuellement penser à ce voyage, qui serait d’ailleurs très court ; mais je vous jure, monseigneur, que j’ai beaucoup plus d’envie de vous faire ma cour que de voir la ville souterraine. Je me suis cru quelquefois sur le point de mourir ; mon plus grand regret était de n’avoir point eu la consolation de vous revoir. Il me semble qu’après trente-cinq ans d’attachement, je ne devais pas être réservé à mourir si loin de vous. La destinée en a ordonné autrement. Nous sommes des ballons que la main du sort pousse aveuglément et d’une manière irrésistible. Nous faisons deux ou trois bonds, les uns sur du marbre, les autres sur du fumier, et puis nous sommes anéantis pour jamais. Tout est bien calculé, voilà notre lot. La consolation qui resterait à un certain âge, ce serait de faire encore un bond auprès des gens à qui on a donné dès longtemps son cœur. Mais sais-je ce que je ferai demain ? Occupons, comme nous pourrons, de quart d’heure en quart d’heure, la vanité de notre vie. S’il est permis d’espérer quelque chose à un homme dont la machine se détruit tous les jours, j’espère venir vous voir, cette année, avant que l’exercice de votre charge (4) vous dérobe à mes empressements, et vous fasse perdre un temps précieux.

 

          Nous attendons ici le chevalier de La Touche ; je le verrai avec plaisir, mais je le verrai peu. Le goût de la retraite me domine actuellement. J’aime Potsdam quand le roi y est, j’aime Potsdam quand il n’y est pas. Je trompe mes maladies par un travail assidu et agréable. J’ai deux gens de lettres (5) auprès de moi qui sont mes lecteurs, mes copistes, et qui m’amusent, entièrement libre auprès d’un roi qui pense en tout comme moi. Algarotti et d’Argens viennent me voir tous les jours au château où je suis logé ; nous vivons tous trois en frères, comme de bons moines dans un couvent.

 

          Pardonnez à mon tendre attachement si je vous rends ce compte exact de ma vie ; elle devait vous être consacrée ; souffrez au moins que je vous en soumette le tableau. Mon âme, toujours dépendante de la vôtre, vous devait ce compte de l’usage que je fais de mon existence. Vous ne m’avez point parlé de M. le duc de Fronsac ni de mademoiselle de Richelieu ; je souhaite cependant que vous soyez un aussi heureux père que vous êtes un homme considérable par vous-même. Le bonheur domestique est, à la longue, le plus solide et le plus doux. Adieu, monseigneur ; je fais mille vœux pour que vous soyez heureux longtemps, et que je puisse en être témoin quelques moments.

 

          Si mon camarade Le Bailli, chargé des affaires depuis la mort du caustique et ignorant Tyrconnell, m’avait averti, en me faisant tenir votre paquet, du temps où le courrier qui l’a apporté partirait, je ferais un paquet un peu plus gros ; mais vous ne le recevriez qu’au bout de six semaines, parce que ce courrier va à Hambourg, et y attend longtemps les dépêches du Nord. J’ai mieux aimé me livrer au plaisir de vous écrire et de vous faire parvenir au plus tôt les tendres assurances de mon respectueux attachement, que de vous envoyer des livres que d’ailleurs vous recevriez beaucoup plus tard que ceux qui doivent être incessamment entre les mains de ma nièce pour vous être rendus.

 

          On dit qu’une dame un peu plus belle que ma nièce a fait une comédie ; je ne crois pas que ce soit pour la faire jouer dans la rue Dauphine (6). Or, si une dame jeune et fraîche se contente de jouer ses pièces en société, pourquoi ma nièce, qui n’est ni fraîche ni jeune (7), veut-elle absolument se commettre avec les comédiens et le parterre, gens très dangereux ? Un grand succès me ferait assurément beaucoup de plaisir, mais une chute me mettrait au désespoir. J’ai couru cette épineuse carrière, je ne la conseille à personne.

 

          Je m’aperçois que j’ai encore beaucoup bavardé, après avoir cru finir ma lettre. Pardonnez cette prolixité à un homme qui compte parmi les douceurs les plus flatteuses de sa vie celle de s’entretenir avec vous, et de vous ouvrir son cœur. Adieu, encore une fois, mon héros ; adieu, homme respectable, qui soutenez l’honneur de la patrie. Il me semble que je vous serais attaché par vanité, si je ne vous l’étais pas par le goût le plus vif. Conservez-moi des bontés que je préfère à tout.

 

 

1 – Voyez la lettre à Richelieu du 14 Mars. (G.A.)

 

2 – La statue de Richelieu dans le sénat de Gênes. (G.A.)

 

3 – Le maréchal de Villars. (G.A.)

 

4 – Richelieu devait être d’année en 1753, comme gentilhomme de la chambre du roi. (G.A.)

 

5 – Colini et le jeune Francheville. (G.A.)

 

6 – Aujourd’hui, rue de l’Ancienne-Comédie. (G.A.)

 

7 – Elle avait alors quarante-deux ans. (G.A.)

 

 

 

 

     

à M. Formey.

 

 

          J’avais en effet ouï dire, monsieur, qu’on avait ôté à ce malheureux Fréron son gagne-pain (1). On m’a dit que ce pauvre diable est chargé de quatre enfants ; c’est une chose édifiante pour un homme sorti des jésuites.

 

          Cela me touche le cœur. J’ai écrit, en sa faveur à M. le chancelier de France (2), sans vouloir, de la part d’un tel homme, ni prières, ni remerciements. Si vous écrivez à M. de Moncrif, je vous prie de lui faire mes compliments.

 

          Je suis très touché de la mort de madame la comtesse de Rupelmonde (3). Je voudrais bien lui voler encore des pilules ; elle en prenait trop, et moi aussi : je la suivrai bientôt : tout ceci n’est qu’un songe. Vale. V.

 

          P.S. – Le cardinal Querini est un singulier mortel.

 

 

1 – On avait suspendu la publication de ses Lettres. (G.A.)

 

2 – Voilà un acte dont les ennemis de Voltaire se gardent bien de parler. Il est dommage que la lettre au chancelier soit perdue. (G.A.)

 

3 – C’est avec cette dame qu’il avait fait dans sa jeunesse le voyage de Bruxelles. (G.A.)

 

 

 

 

 

à Madame de Fontaine.

Potsdam, 17 Juin 1752.

 

          Vous avez perdu votre fils, et vous perdrez bientôt un oncle qui vous aime autant que votre fils vous aurait aimée. La première perte en est une véritable. Il est bien cruel de voir mourir une partie de soi-même qu’on a formée, qu’on a élevée, et qui vous est arrachée dans sa fleur. Ma chère nièce, que le fils (1) qui vous reste vous console. Songez à votre santé, que vous ne pouvez conserver qu’avec les attentions les plus scrupuleuses. La faiblesse est votre maladie. Nous sommes, vous et moi, deux roseaux ; mais je suis bientôt un roseau de soixante ans, et vous êtes un roseau jeune. Je n’ai jamais senti si vivement les chagrins de notre séparation qu’aujourd’hui. Je voudrais être auprès de vous pour vous consoler, mais je me trouve malheureusement dans une complication de circonstances qui me retiennent. Une nouvelle édition du Siècle de Louis XIV commencée ; le départ de plusieurs personnes qui avaient l’honneur d’être de la société du roi de Prusse ; la reconnaissance qui me force à rester auprès de lui ; une humeur scorbutique qui me tue ; un érysipèle qui m’achève ; des bains, des eaux, tout cela me retient à Potsdam. Je suis obligé de remettre mon voyage à la fin de l’automne. Je mets toute mon industrie à me ménager quelques mois de vie pour venir vous voir. Je resterai constamment jusqu’à la fin de de septembre à Potsdam, et je laisserai le roi courir, donner des fêtes à Berlin. Je renonce aux fêtes et aux reines ; je reste paisible dans le palais, avec deux gens de lettres que j’ai pris pour me tenir compagnie. Je jouis d’un jardin magnifique, je travaille quand je ne souffre pas, j’observe un régime exact, et j’espère que cette vie douce me mènera jusqu’en octobre. S’il arrive autrement, bonsoir, mon paquet est tout fait. Je vous embrasse tendrement.

 

 

1 – Celui-ci, Dompierre d’Hornoy, ne mourut qu’en 1828. (G.A.)

 

 

 

 

à M. Darget.

Potsdam, le 1er Juillet 1752.

 

          Il faut que je vous fasse ma confession, mon cher voyageur. J’ai pris la liberté d’entamer la conversation sur votre compte à souper. J’ai soutenu que les médecins qui vous donnaient le scorbut ne savaient ce qu’ils disaient. L’affection scorbutique est une maladie dont je suis jaloux, et que je ne veux partager avec personne ; mais je me suis fort étendu sur la vessie, sur la nécessité où vous étiez de changer d’air, sur l’envie que vous avez de revenir servir le plus aimable maître du monde, dès que votre santé le permettra, sur votre attachement, sur votre sagesse ; et il m’a paru qu’on était de mon avis, et que vous seriez très bien reçu à votre retour. Gorgez-vous des plaisirs de Paris, et revenez goûter avec nous les douceurs de la vie tranquille. Les fêtes de Charlottenbourg ont été magnifiques : la princesse a enchanté son mari, le roi, et toute la cour. D’Arnaud a envoyé un épithalame qui est un chef d’œuvre de galimatias : ce pauvre homme est bien loin d’approcher du génie du philosophe de Sans-Souci, dont les talents se fortifient de jour en jour. Comme ce n’est qu’en cette qualité que je le considère, je laisse là le roi, et je me borne entièrement au philosophe et à l’homme aimable. Il rend nos soirées délicieuses. Le reste du jour est mon affaire. Mes maladies, mon goût pour l’étude et pour la retraite, m’ont entièrement fixé à Potsdam avec deux gens de lettres que j’ai auprès de moi, et qu’il semble que la nature ait faits tout exprès pour me rendre la vie agréable. J’ai pris la liberté de me servir de votre baignoire. Mon maigre corps n’était pas digne de se fourrer où votre figure potelée s’est mise ; mais M. César me l’a permis : j’attends avec impatience M. Morand (1) que vous nous procurez. Ce sera une bonne ressource pour les frères du couvent. Je suis plus moine et plus votre frère que jamais. Je vous aime et je vous embrasse de tout mon cœur.

 

 

1 – Ce correspondant du roi de Prusse se rendait à Potsdam avec ses Œuvres qu’il venait de publier. (G.A.)

 

 

 

CORRESPONDANCE - 1752 - 13

 

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