COMPLIMENTS : Sur la paix
Photo de PAPAPOUSS
COMPLIMENTS.
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COMPLIMENT FAIT AU ROI LE 21 FÉVRIER 1749,
SUR LA PAIX CONCLUE AVEC LA REINE DE HONGRIE ET DE BOHÊME, IMPÉRATRICE, ET LE ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE ;
PAR M. LE MARÉCHAL, DUC DE RICHELIEU,
DIRECTEUR DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE.
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Sire, l’Académie, destinée à célébrer la véritable gloire, n’a jamais eu de plus digne objet de ses soins. Faible interprète de ses sentiments, je dois l’honneur qu’elle m’a fait au bonheur dont je jouis d’être plus à portée de connaître cette grande âme, le principe de ce que nous admirons.
Témoin des actions héroïques de Votre Majesté, comme de la simplicité qui les embellit, je vous ai vu, Sire, dans les batailles, préparer par des victoires cette paix qu’on s’obstinait à ne pas accepter ; cette paix, le fruit de votre modération et de la fidélité à vos promesses ; cette paix que l’amour du bien public a dictée, et que la reconnaissance doit bénir à jamais.
C’est à mes confrères, Sire, à transmettre à la postérité vos triomphes sur vos ennemis et sur vous-même, l’amour que vous avez pour vos peuples, le bien que vous faites au monde, l’exemple que vous donnez aux rois.
Que l’Académie célèbre le grand homme qu’on admire, je ne vois que le maître qui se fait aimer. Le récit des grandes choses exige de l’éloquence : le cœur n’en a pas besoin ; il parle avec confiance, et ne craint point de faire rougir celui qui ne craint que les louanges. Les bouches de la renommée diront ce que vous avez fait ; la mienne, ce que vous inspirez.