COMMENTAIRES SUR CORNEILLE - Partie 2
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COMMENTAIRES SUR
CORNEILLE
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A MESSIEURS DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE.
(1)
MESSIEURS,
J’ai l’honneur de vous dédier cette édition des ouvrages d’un grand génie, à qui la France et notre compagnie doivent une partie de leur gloire. Les Commentaires qui accompagnent cette édition seraient plus utiles si j’avais pu recevoir vos instructions de vive voix (2). Vous avez bien voulu m’éclairer quelquefois par lettres sur les difficultés de la langue (3) ; vous m’auriez guidé non moins utilement sur le goût. Cinquante ans d’expérience m’ont instruit, mais ont pu m’égarer ; quelques-unes de vos séances m’en auraient plus enseigné qu’un demi-siècle de mes réflexions.
Vous savez, messieurs, comment cette édition fut entreprise : ce que j’ai cru devoir au sang de Corneille était mon premier motif ; le second est le désir d’être utile aux jeunes gens qui s’exercent dans la carrière des belles-lettres, et aux étrangers qui apprennent notre langue. Ces deux motifs me donnent quelques droits à votre indulgence. Je vous supplie, messieurs, de me continuer vos bontés, et d’agréer mon profond respect.
VOLTAIRE.
1 – On a eu soin, dans ces Commentaires, de citer les passages entiers de Corneille, afin qu’il fût possible de les lire sans avoir son Théâtre sous les yeux ; et, pour en faciliter l’usage aux personnes qui ont les différentes éditions de ce poète, on a numéroté les vers de chaque scène. (K.)
2 – Cette dédicace se trouve dans la première édition, 1764. (G.A.)
3 – Voltaire était à Ferney. (G.A.)
4 – C’est Duclos qui, en qualité de secrétaire perpétuel, écrivait à Voltaire. (G.A.)