EPITRE : à Mademoiselle Gaussin

Publié le par loveVoltaire






A MADEMOISELLE GAUSSIN

 

QUI A REPRESENTE LE ROLE DE ZAÏRE AVEC BEAUCOUP DE SUCCES

 

−1732 −




 

 

Jeune Gaussin, reçois mon tendre hommage,

Reçois mes vers au théâtre applaudis ;

Protège-les : Zaïre est ton ouvrage ;

Il est à toi, puisque tu l’embellis.

Ce sont tes yeux, ces yeux si pleins de charmes,

Ta voix touchante, et tes sons enchanteurs,

Qui du critique ont fait tomber les armes ;

Ta seule vue adoucit les censeurs.

L’illusion, cette reine des cœurs,

Marche à ta suite, inspire les alarmes,

Le sentiment, les regrets, les douleurs,

Et le plaisir de répandre des larmes.

 

Le dieu des vers, qu’on allait dédaigner (1),

Est par ta voix aujourd’hui sûr de plaire ;

Le dieu d’amour, à qui tu fus plus chère,

Est par tes yeux bien plus sûr de régner :

Entre ces dieux désormais tu vas vivre.

Hélas ! Longtemps je les servis tous deux :

Il en est un que je n’ose plus suivre.

Heureux cent fois le mortel amoureux

Qui tous les jours peut te voir et t’entendre ;

Que tu reçois avec un souris (2) tendre ;

Qui voit son sort écrit dans tes beaux yeux ;

Qui, pénétré de leur feu qu’il adore,

A tes genoux oubliant l’univers,

Parle d’amour, et t’en reparle encore !

Et malheureux qui n’en parle qu’en vers !





 

 

1 – Allusion aux tentatives prosaïques de La Motte-Houdard. (G.A.)

 

2 – NDR à l’adresse de Mister James : dans l’édition de G.A, il était écrit : « souris » … alors, sourions de cette coquille. :)))))

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RECTIFICATION :  Il s'agit bien de "souris". Merci, Mister James  ! 

Publié dans Epîtres

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J
Heureux de voir que Hautetfort distribue le courrier à l'heure que je lui demande de respecter ; je blogge et je programme la parution aux jour et heure qui me conviennent En cas de besoin, surtout ne pas compter sur le témoignage d'une machine aussi vénale qu'un ordi 5h du mat' j'ai des frissons, j'mets la radio et j'mont' le son ... Air connu qui ne correspond pas tout à fait à la réalité (pas d'alcool si tôt, de préférence un bon bol de Banania !  ). http://www.dailymotion.com/video/x48f42_5-heures-du-mat-jai-des-frissons-ch_musicS'il est bien vrai que la plupart du temps je suis éveillé à cette heure là, l'ordi du château est loin de mes menottes et doigts engourdis et le petit mulot roupille sur le coin du bureau...
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L
<br /> <br /> Ah, je comprends mieux votre article, alors.<br /> <br /> Vous écriviez : "La pluie étant au rendez-vous, c'est en écoutant cette radio que j'ai rédigé cette petite bafouille". Et j'ai regardé l'heure : 5 h...<br /> <br /> Vous êtes coquin, James ! <br /> <br /> <br /> <br />
J
Chère LoveVVous n'avez fait aucune erreur au fond, juste modernisé le texte. Reprendra-t-on la guerre des Anciens et des Modernes ? Ma souris en sourit (elle adore que je la caresse derrière les oreilles ! )Merci pour less textes que vous mettez en ligne, c'est un régal.Que vos jours soient aussi calmes que mes nuits !
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L
<br /> <br /> Bonsoir Mister James,<br /> <br /> J'ai posé la colle à mes collègues, ce matin, et je dois dire que personne ne connaissait l'expression.<br /> Cela les a beaucoup intéressé, surtout ceux dont le français est assez incertain (et le mot est faible. :)).<br /> <br /> Voici leurs remarques : "Ah, chouette ! Quand on va faire des fautes on dira que c'est du vieux français ! On rajoutera même : "Allez, faites moi un "souris" - Si, si , cela existe<br /> bien. Vous pariez combien ?"<br /> <br /> <br /> <br /> ---<br /> <br /> A propos de vos nuits, je remarque en tout cas que vous être très matinal, en ce moment. Le château ouvrirait-il à 5h00 du mat' ?  <br /> <br /> ---<br /> <br /> Merci de votre merci.<br /> <br /> <br /> <br />
J
Jeune loveV, recevez mon hommage !<br /> Si la souris aime le fromage,<br /> Le souris date du Moyen -Age,<br /> Du moins le crois-je.<br /> Les lèvres, qu'il écarte joliment,Laissent polimentDeviner l'amour des amantsEt ...Le respect de James
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L
<br /> <br /> Houps ! Je corrige immédiatement.  <br /> <br /> Mais ne niez pas, cher James ! Votre rire et  celui de Volti ont raisonné jusqu'à Lyon, devant mon excès de zèle et mon audacieuse correction...<br /> <br /> Pourtant j'étais fière d'avoir relevé une coquille de la part de l'éditeur... Je rêvais même d'un soupçon d'admiration de votre part.<br /> <br /> Bon, c'est plutôt loupé !<br /> <br /> En tout cas, vous m'avez appris quelque chose, donc un grand merci.<br /> <br /> Et merci aussi des sourires à vous lire.  <br /> <br /> <br /> <br />