LETTRES DE MEMMIUS A CICÉRON - Partie 9

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LETTRES DE MEMMIUS A CICÉRON - Partie 9

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LETTRES DE MEMMIUS A CICÉRON.

 

 

 

 

 

(Partie 9)

 

 

 

 

 

 

 

       VI. Réponse aux plaintes des athées. - A ces plaintes du genre humain, à ces cris éternels de la nature toujours souffrante, que répondrai-je ?

 

      J'ai vu évidemment des fins et des moyens. Ceux qui disent que ni l'œil n'est fait pour voir, ni l'oreille pour entendre, ni l'estomac pour digérer, m'ont paru des fous ridicules : mais ceux qui dans leurs tourments me baignent de leurs larmes, qui cherchent un Dieu consolateur, et qui ne le trouvent pas, ceux-là m'attendrissent ; je gémis avec eux, et j'oublie de les condamner.

 

       Mortels qui souffrez et qui pensez, compagnons de mes supplices, cherchons ensemble quelque consolation et quelques arguments. Je vous ai dit qu'il est dans la nature une intelligence, un Dieu ; mais vous ai-je dit qu'il pouvait faire mieux ? le sais-je ? dois-je le présumer, suis-je de ses conseils ? Je le crois très sage ; son soleil et ses étoiles me l'apprennent. Je le crois très juste et très bon ; car d'où lui viendraient l'injustice et la malice ? Il y a du bon, donc Dieu l'est ; il y a du mal, donc ce mal ne vient point de lui. Comment enfin dois-je envisager Dieu ? comme un père qui n'a pu faire le bien de tous ses enfants (1).

 

 

 

 

 

1 - Voltaire conclut autrement dansl'écrit intitulé : Il faut prendre un parti. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

 

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