LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 134

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 134

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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NOUVEAU TESTAMENT.

 

 

 

 

 

D'HÉRODE.

 

 

 

 

 

 

(Partie 134)

 

 

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      Ce monstre composé d'artifice et de barbarie, qui joignit toujours la peau du renard à celle du lion, était pourtant voluptueux, et aimait la gloire : il voulait plaire à Auguste son maître, et même aux Juifs qu'il tyrannisait.

 

      Son affectation de flatter Auguste en tout fut constante et extrême. Césarée fut bâtie à l'honneur de cet empereur sur la côte auprès de Joppé, territoire qu'Hérode tenait de la libéralité des Romains. Il y construisit des palais, un port de marbre blanc, un théâtre, un amphithéâtre, et enfin un temple dédié à Auguste, seul dieu d'Hérode. Il lui éleva encore un autre temple auprès des sources du Jourdain. Il rebâtit Samarie, et la nomma Sébaste, qui signifie la même chose qu'Auguste en grec ; et c'est une preuve que la langue grecque commençait à prévaloir en Judée sur l'idiome des Juifs, qui n'était qu'un mélange grossier de phénicien, de chaldéen, de syriaque.

 

      C'est ainsi qu'Hérode signala son idolâtrie pour l'empereur, et qu'il fit pour lui ce qu'il aurait fait pour un assassin d'Auguste, si cet assassin fût monté sur le trône de Rome.

 

      Il voulut enfin gagner l'esprit des Juifs : après avoir bâti des temples à l'auteur des proscriptions, il en bâtit un pour le dieu qu'on adorait à Jérusalem. Celui de Zorobabel était petit, bas, mesquin, sans proportions, sans architecture ; il ne méritait pas la curiosité de Pompée.

 

      Celui d'Hérode était réellement fort beau ; un tyran peut avoir du goût. Ne craignons pas de répéter qu'on se figure d'ordinaire les temples anciens semblables à nos églises, une longue nef, un chœur pour les chanoines, et un autel au bout ; le tout avec des cordes pour sonner les cloches. C'étaient de grands emplacements entourés de portiques et de colonnades. On arrivait à ces temples isolés par de longues avenues. Le temple contenait dans ses quatre faces les logement des prêtres. La statue du dieu était élevée au milieu de l'enceinte intérieure. A l'entrée de cette enceinte étaient des fontaines où l'on se lavait, ce qui s'appelait purification. Tel était le temple de Jupiter Ammon, de Memphis, d'Ephèse, de Delphes, d'Olympie, telles sont encore les anciennes pagodes des Indes. Imaginez la colonnade de Saint-Pierre qui régnerait tout autour de l'édifice, au lieu qu'elle n'occupe qu'un côté, vous aurez alors l'idée du plus beau monument de la terre.

 

      Un tel dessein ne pouvait s'exécuter sur la montagne alors escarpée du Capitole à Rome, ni sur la montagne Morie dans Jérusalem : mais Hérode corrigea autant qu'il le put l'inégalité du terrain : il aplanit la cîme de la montagne, combla un abîme, éleva un temple intérieur, qui, à la vérité, n'avait que cent cinquante pieds de long, mais qui était entouré d'un péristyle formé de quatre rangs de colonnes d'ordre corinthien, de quatre cent vingt-cinq pas géométriques à chaque face. Le grand défaut de ce temple était dans les rues étroites qui l'avoisinaient. C'est le défaut des portails de Saint-Gervais et de Saint-Sulpice à Paris (1). Point de temple, point de palais bien entendu, sans une belle vue et sans une grande place.

 

      Les gens qui réfléchissent demandent toujours si Hérode possédait les mines, je ne dis pas d'Ophir, mais du Potosi, pour subvenir à tant de dépenses. Il tenait des bienfaits d'Auguste, Gaza, Joppé, et le port de Straton, où il bâtit Césarée, qui pouvait être une ville aussi commerçante que Tyr. Il obtint encore de son bienfaiteur la Trachonite, pays qui s'étendait du mont Hermon jusqu'auprès de Damas, l'Iturie et la Chalcide, entre le Liban et l'Anti-Liban, et surtout la ferme des mines de cuivres de l'île de Chypre, qui valaient mieux que ces provinces. Ainsi Hérode put consommer en magnificence ce qu'il acquérait par son habileté, et ce qu'il entassait par les impôts excessifs établis sur tous ses sujets, dont il était autant respecté qu'abhorré.

 

      Ce temps fut, malgré sa tyrannie, le plus brillant de la Judée.

 

 

 

 

 

 

 

1 - Les façades de ces églises sont aujourd'hui bien en vue. (G.A.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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