LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 129
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LA BIBLE EXPLIQUÉE.
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SOMMAIRE DE L'HISTOIRE JUIVE.
DEPUIS LES MACHABÉES
JUSQU'AU TEMPS DE JÉSUS-CHRIST.
(Partie 129)
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Il faut remarquer d'abord que ces enfants de Mathathias, nommés Machabées, étaient de la race de Lévi, et sacrificateurs dans un petit village nommé Modin, à quelques milles de Jérusalem, vers la mer Morte. Ils firent une révolution ; ils obtinrent bientôt la puissance sacerdotale, et enfin la royale. Nous avons vu combien cet événement confondait toutes ces vaines prophéties que la tribu de Juda avait toujours faites en sa faveur par la bouche de ses prophètes, et cette éternelle durée de la maison de David tant prédite et si fausse. Il n'y avait plus personne de la race du roi David ; du moins aucun livre juif ne marque aucun descendant de ce prince depuis la captivité.
Si les enfants du lévite Mathathias, nommés d'abord Machabées, et ensuite Asmonéens, eurent l'encensoir et le sceptre, ce fut pour leur malheur. Leur petit-fils souillèrent de crimes l'autel et le trône, et n'eurent jamais qu'une politique barbare, qui causa la ruine entière de leur patrie.
S'ils eurent dans le commencement l'autorité pontificale, ils n'en furent pas moins tributaires des rois de Syrie. Antiochus Eupator composa avec eux ; mais ils furent toujours regardés comme sujets. Cela se démontre par la déclaration de Démétrius Nicanor, rapportée dans Flavius Josèphe : "Nous ordonnons que les trois villages Apherima, Lydda et Ramatha, seront ôtés à la Samarie et joints à la Judée."
C'est le langage d'un souverain reconnu. Le dernier des frères Machabées, nommé Simon, se révolta contre le roi Antiochus Soter, et mourut dans cette guerre civile.
Hircan, fils de ce grand-prêtre Simon, fut grand-prêtre et rebelle comme son père. Le roi Antiochus Soter l'assiègea dans Jérusalem. On prétend qu'Hircan apaisa le roi avec de l'argent ; mais où le prit-il ? C'est une difficulté qui arrête à chaque pas tout lecteur raisonnable. D'où pouvaient venir tous ces prétendus trésors qu'on retrouve sans cesse dans ce temple de Jérusalem pillé tant de fois ? L'historien Josèphe a le front de dire qu'Hircan fit ouvrir le tombeau de David, et qu'il y trouva trois mille talents. C'est ainsi qu'on a imaginé des trésors dans les sépulcres de Cyrus, de Rustan, d'Alexandre, de Charlemagne. Quoi qu'il en soit, le Juif se soumit et obtint sa grâce.
Ce fut cet Hircan qui, profitant des troubles de la Syrie, prit enfin Samarie, l'éternelle ennemie de Jérusalem, rebâtie ensuite par Hérode, et appelée Sébaste. Les Samaritains se retirèrent à Sichem, qui est la Naplouse de nos jours. Ils furent encore plus près de Jérusalem ; et la haine entre les deux peuples en fut plus implacable.Jérusalem, Sichem, Jéricho, Samarie, qui ont fait tant de bruit parmi nous, et qui en ont fait si peu dans l'Orient, furent toujours de petites villes voisines assez pauvres, dont les habitants allaient chercher fortune au loin, comme les Arméniens, les Parsis, les Banians.
L'historien Josèphe, ivre de l'ivresse de sa patrie, comme le sont tous les citoyens des petites républiques, ne manque pas de dire que cet Hircan Machabée fut un conquérant et un prophète, et que Dieu lui parlait très souvent face à face.
Si l'on en croit Josèphe, une preuve incontestable que cet Hircan était prophète, c'est qu'ayant deux fils qu'il aimait et qui étaient des monstres de perfidie, d'avarice et de cruauté, il leur prédit que, s'ils persistaient, ils pourraient faire une mauvaise fin. De ces deux scélérats l'un était Aristobule, l'autre Antigone. Les Juifs avaient déjà la vanité de prendre des noms grecs. Dieu vint voir Hircan une nuit, et lui montra le portrait d'un autre de ses enfants, qui d'abord ne s'appelait que Jean, ou Jannée, c'est-à-dire Jeannot, et qui depuis eut la confiance de prendre le nom d'Alexandre. Celui-là, dit Dieu, aura un jour la place de grand shoen, de grand-prêtre juif. Hircan, sur la parole de Dieu, fit mourir son fils Jeannot, de peur que cet oracle ne s'accomplit, à ce que dit l'historien. Mais apparemment que Jeannot ou Jannée, ne mourut pas tout à fait, ou que Dieu le ressuscita, car nous le verrons bientôt shoen, grand-prêtre et maître de Jérusalem. En attendant il faut voir ce qui arrive aux deux frères bien-aimés Aristobule et Antigone, fils d'Hircan, après la mort d'Hircan leur père.
Le prêtre Aristobule fait assassiner le prêtre Antigone, son frère, dans le temple, et fait étrangler sa propre mère dans un cachot. C'est de ce même Aristobule que le Thucyde Juif dit qu'il était un prince très doux. Ce doux prêtre étant mort, son frère Jannée Alexandre ressuscite et lui succède. On l'avait sans doute gardé en prison au lieu de le tuer.
C'est dans ce temps surtout que les Ptolémées, rois d'Égypte, et les Séleucides, rois de Syrie, se disputaient la Phénicie, et la Judée enclavée dans cette province. Cette querelle, tantôt violente, tantôt ménagée, durait depuis la mort du véritable Alexandre-le-Grand. Le peuple juif se forfitiait un peu par les désastres de ses maîtres. Les prêtres, qui gouvernaient cette petite nation, changeaient de parti chaque année, et se vendaient au plus fort.
Ce Jannée Alexandre commença son sacerdoce par assassiner celui de ses frères qui restait encore, et qui ne ressuscita point comme lui. Josèphe ne nous dit point le nom de ce frère ; et peu importe ce nom dans le catalogue de tant de crimes.Jannée se soutint dans son gouvernement à la faveur des troubles de l'Asie. Ce gouvernement était à la fois sacerdotal, démocratique, aristocratique, une anarchie complète.