LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 98

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 98

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 98)

 

 

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ROIS.

 

 

 

 

 

 

 

      Or Amri acheta (Chapitre XVI, v. 24.) la montagne de Samarie d'un Hébreu nommé Somer, pour deux talents d'argent, et il bâtit la ville de Samarie du nom de ce Somer, à qui la montagne avait appartenu.

 

      Et Hiel, natif de Béthel, rebâtit la ville de Jéricho (1).

 

      En ce temps-là Elie le Thesbite (Chapitre XVII, v. 1.), habitant de Galaad (2), dit à Achab, roi d'Israël: Vive Dieu ! il ne tombera pas pendant sept ans une goutte de rosée et de pluie, si Dieu ne l'ordonne par ma bouche...

 

      Le Seigneur Adonaï s'adressa ensuite à Elie, et lui dit : Retire-toi d'ici ; va-t'en vers l'orient ; cache-toi dans le torrent de Carith ; j'ai ordonné aux corbeaux de ce pays-là de te nourrir... Elie fit comme le verbe d'Adonaï lui avait dit ; il se mit dans le torrent de Carith, qui est contre le Jourdain. Les corbeaux lui apportaient le matin du pain et de la viande, et le soir encore du pain et de la viande, et il buvait de l'eau du torrent.

 

      Quelques jours après le torrent se sécha ; car il ne pleuvait point sur la terre. Le verbe d'Adonaï se fit donc encore entendre à lui, en disant : Lève-toi, va-t'en à Sarepta, village des Sidoniens, et demeure là ; car j'ai commandé à une veuve de te nourrir... Elie alla aussitôt à Sarepta ; et quand il fut à la porte, une veuve se mit à ramasser quelques brins de bois. Il lui dit : Donne-moi un peu d'eau dans un gobelet, et une bouchée de pain. La veuve répondit : Vive Adonaï ton dieu ! Je n'ai point de pain ; je n'ai qu'un petit pot de farine qui n'en contient qu'autant qu'il en peut tenir dans ma main, et un peu d'huile dans un petit vase ; et je viens ici ramasser deux brins de bois pour faire manger mon fils et moi, après quoi nous mourrons. Elie lui dit : Cela ne fait rien ; fais comme je t'ai dit : fais-moi cuire un petit pain sous la cendre, apporte-le moi ; tu en feras après un autre pour ton fils et pour toi (3) ; car voici ce que dit Adonaï, Dieu d'Israël : Le port de farine ne manquera point, et le pot d'huile ne diminuera point, jusqu'à ce qu'Adonaï fasse tomber de la pluie sur la face de la terre... La veuve s'en alla donc, et fit ce qu'Elie lui avait dit. Elie mangea, elle aussi, et sa maison aussi ; et la farine du pot ne manqua point, et l'huile du petit huilier ne diminua point...

 

 

 

 

 

 

 

1 - Ces grands rois d'Israël ne possédaient pas une ville passable avant qu'on eût bâti Samari, Jéricho et Sichem. Jéricho fut une place importante contre les irruptions des Arabes et des Syriens : ainsi Josué n'avait pas agi en politique lorsqu'il la détruisit entièrement ; et l'anathème prononcé contre elle ne subsista pas.

 

2 - C'est ici où l'on parle pour la première fois d'Elie le Thesbite, cet homme unique, qui n'avait pas de pain à manger sur la terre, et qui monta au ciel dans un char de feu, traîné par quatre chevaux de feu. On ne connaît plus le bourg de Thesbe, sa patrie, que sa personne ; et le voilà qui annonce tout d'un coup qu'il ne pleuvra que par son ordre. Remarquons d'abord que Dieu ne l'emploie que chez les Israélites hérétiques, comme nous l'avons déjà insinué.

 

Adonaï lui ordonne de s'asseoir, non pas au bord du torrent, mais dans le torrent même ; et c'est là que les corbeaux viennent le nourrir de la part de Dieu. Cette idée de nourrir les saints par des corbeaux fut imitée depuis dans l'histoire des Pères du désert. Un corbeau nourrit pendant soixante ans l'ermite Paul dans une caverne de la Thébaïde, et lui apportait chaque jour la moitié d'un pain dans son bec. Paul n'avait que cent treize ans lorsque l'ermite Antoine, âgé de quatre-vingt-dix ,vint lui faire une visite. Alors le corbeau apporta un pain entier pour le déjeuner des deux saints, comme saint Jérôme l'atteste.

 

3 - Le Seigneur envoie Elie du milieu des hérétiques chez les infidèles. Le prophète commence par deviner qu'une femme qui ramasse du bois est veuve ; il commence par demander pour lui le seul morceau de pain qui reste à cette femme, bien sûr qu'il lui en donnera d'autre. Mais il n'est pas dit que cette femme sidonienne se convertie, et ait quitté le dieu de Dison pour le dieu de Juda, malgré tous les miracles que fait Elie en sa faveur ; mais sa conversion peut se supposer. De plus, un grand nombre de savants supposent, et nous l'avouons souvent, que tous les peuples reconnaissent un Dieu suprême qui communiquait une partie de son pouvoir à ceux qu'il voulait favoriser, tantôt à des mages d'Égypte, tantôt à des mages de Perse ou de Babylone, à des hérétiques samaritains, des idolâtres même, comme Balaam. Si vous en croyez ces savants, chacun conservait ses rites, son culte, ses dieux secondaires, en adorant le Dieu universel. Ainsi le pharaon qui vit les miracles de Moïse reconnut la puissance de Dieu, et ne changea point de culte : ainsi la veuve de Sarepta, dont Elie multiplia l'huile et la farine et ressuscita l'enfant, resta dans sa religion ; car il n'est point dit qu'Elie l'engagea à judaïser.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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