LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 118

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 118

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 118)

 

 

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ESTHER.

 

(1)

 

AVIS DU COMMENTATEUR.

 

 

 

 

 

 

 

       "Ce livre d'Esther étant reconnu par les Juifs, nous allons en rassembler les traits les plus curieux : et nous les commenterons le plus succinctement qu'il sera possible. Ce que nous craignons le plus, c'est le verbiage."

 

      (Chapitre I, v. 1.) Dans les jours d'Assuérus, qui régnait de l'Inde à l'Ethiopie sur cent vingt-sept provinces (2), il s'assit sur son trône. Et Suse était la capitale de son empire. Il fit un grand festin à tous les princes... Le festin dura cent quatre-vingts jours (3)...

 

      ... Sur la fin du repas, le roi invita tout le peuple de Suse pendant sept jours, depuis le plus grand jusqu'au plus petit... Sous des voiles de couleur bleu céleste, des lits d'or et d'argent étaient rangés sur des pavés d'émeraudes (4)... Le septième jour le roi, étant plus gai que de coutume à cause du trop de vin qu'il avait bu, commanda aux sept princes eunuques qui le servaient de faire venir la reine Vasthi (toute nue suivant le texte chaldéen), le diadème au front, pour montrer sa beauté à tous ses peuples ; car elle était fort belle (5)...

 

      ... Le roi, transporté de fureur, consulta sept sages (6)... Mamuchan parla le premier, et dit :

 

      Roi, s'il te plaît, il faut qu'il sorte un édit de ta face, par lequel la reine Vasthi ne se présentera plus devant toi ; que son diadème sera donné à une qui vaudra mieux qu'elle, et qu'on publie dans tout l'empire qu'il faut que les femmes soient obéissantes à leurs maris (7)...

 

      Le roi envoya l'édit dans toutes les provinces de son empire...

 

 

 

 

 

 

1 - Ce livre est d'une date incertaine, et remonte probablement à la fin de l'époque persane. Quelques critiques ne voient dans tout ce récit qu'une simple fiction, attendu que le roi désigné sous le nom d'Ahasveros ou Assuérus ne se rencontre dans aucun livre ayant un caractère historique. Munk prétend qu'Assuérus n'est pas autre que Xercès (Achecheisch ou Kschersh). (G.A.)

 

2 - On ne sait quel était cet Assuérus. Des doctes assurent que ce nom était le titre que prenaient tous les rois de Perse ; ils s'intitulaient Achawerosh, qui voulait dire héros, guerrier invincible ; et de cet Achawerosh les Grecs firent Assuérus. Mais cette étymologie ne nous apprend pas qui était ce grand prince.

 

3 - Les critiques obstinés, tels que les Bolingbroke, les Fréret, les Dumarsais, les Tilladet, les Meslier, les Boulanger, etc..., traitent ce début de conte des Mille et une Nuits. Un festin de cent quatre-vingts jours leur paraît bien long. Ils citent la loi d'un peuple fort sobre, qui ordonne qu'on ne soit jamais plus de dix heures à table.

 

4 - Les voiles de bleu céleste, les lits d'or, et le pavé d'émeraudes, leur paraissent dignes du coq d'Aboulcassem. C'est peut-être une allégorie, une figure, un type ; nous n'osons en décider.

 

5 - Si le texte chaldéen porte que le roi voulut que sa femme parût toute nue, son ivresse semble rendre cette extravagance vraisemblable. Le commencement de cette histoire a quelque rapport avec celle de Candaule et de Gygès, racontée par Hérodote.

 

On peut observer que pendant le festin de cent quatre-vingts jours que le roi donnait aux seigneurs, la reine Vasthi en donnait un aussi long aux dames de Babylone. L'historien Flavius Josèphe (Antiquités judaïques, liv. XI, chapitre VI.) remarque que ce n'était pas la coutume. En Perse que les femmes mangeassent avec les hommes ; et que même il ne leur était jamais permis de se laisser voir aux étrangers. Cette remarque sert à détruire la fable incroyable d'Hérodote, que les femmes de Babylone étaient obligées de se prostituer une fois dans leur vie aux étrangers dans le temple de Milita. Ceux qui ont tâché de soutenir l'erreur d'Hérodote, doivent se rendre au témoignage de Flavius Josèphe.

 

6 - Des doctes ont prétendu que ces sept principaux officiers du roi de Perse représentaient les sept planètes ; que c'est de là que les Juifs prirent leurs sept anges qui sont toujours debout devant le Seigneur ; et d'autres prouvent que c'est l'origine des sept électeurs.

 

 

7 - Ceux qui prétendent que les femmes ne furent soumises à leurs maris que depuis cet édit ne connaissent guère le monde. Les femmes étaient gardées depuis très longtemps par des eunuques, et par conséquent étaient plus que soumises. Les princes de l'Asie n'avaient guère que des concubines. Ils déclaraient princesses celles de leurs esclaves qui prenaient le plus d'ascendant sur eux. Telle a été et telle est encore la coutume des potentats asiatiques. Ils choisissent leurs successeurs avec la même liberté qu'ils en ont choisi les mères.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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