LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 95

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 95

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 95)

 

 

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ROIS.

 

 

 

LIVRE III.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Or Jéroboam fit bâtir Sichem dans les montagnes d'Ephraïm...

 

      Et il disait en lui-même : Le royaume pourrait bien retourner à la maison de David ; si ce peuple monte en la maison du Seigneur à Jérusalem pour y sacrifier, le cœur de ce peuple se tournera à la fin vers Roboam, roi de Juda ; ils me tueront et reviendront à lui. Donc, après y avoir bien pensé, il fit faire deux veaux dorés, et il dit à son peuple : Gardez-vous de monter à Jérusalem ; voilà vos dieux qui vous ont tirés de l'Égypte. Et il mit ces deux veaux, l'un à Béthel, et l'autre à Dan (1).

 

      En même temps Addo le voyant, le prophète, l'homme de Dieu (2), vint de Juda en Béthel (Chapitre XIII, v. 1.), quand Jéroboam était monté sur l'autel, et qu'il jetait de l'encens ; et il cria contre l'autel dans le verbe de Dieu ; et il dit : Autel ! autel ! voici ce que dit le Seigneur : Il naîtra un jour un fils de la maison de David, qui s'appellera Josias, et il immolera sur toi les prêtres des autres lieux qui, à présent, brûlent sur toi de l'encens, et il brûlera sur toi les os des hommes. Et aussitôt il donna un signe, disant : Ceci sera le signe que c'est Dieu qui a parlé. Voici que l'autel va se fendre, et que la cendre qui est dessus va se répandre.

 

      Le roi ayant entendu cet homme qui criait contre son autel en Béthel, étendit sa main et cria : Qu'on saisisse cet homme-là : mais sa main, qu'il avait étendue, devint paralytique sur-le-champ, et il ne put la retirer à lui.

 

      L'autel se fendit, et la cendre se répandit, selon le signe que l'homme de Dieu avait prédit dans le verbe de Dieu...

 

      Alors le roi dit à l'homme de Dieu : Conjure la face du Seigneur ton Dieu, et prie pour moi, afin qu'il me rende ma main. L'homme de Dieu pria la face du Seigneur Dieu, et le roi reprit sa main.

 

      Le roi dit donc à l'homme de Dieu : Viens-t'en dîner avec moi dans ma maison, et je te ferai des présents.

 

      L'homme de Dieu répondit au roi : Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n'irai point avec toi, et je ne mangerai point de pain, ni ne boirai point d'eau ici ; car le Seigneur, qui m'a envoyé ici, m'a ordonné en m'ordonnant : Tu ne mangeras point de pain, et tu ne boiras point d'eau en ce lieu-là, et tu ne retourneras point par le chemin que tu es venu (3)... Addo, le prophète, s'en retourna donc par un autre chemin.

 

 

 

 

 

1 - Nouvelle preuve que la religion judaïque n'était point fixée. Cette misérable nation juive change de culte à tout moment, depuis sa singulière évasion d'Égypte jusqu'au temps d'Esdras. Remarquez son goût pour les veaux d'or ou dorés. Il en coûta vingt-trois mille hommes pour le veau d'Aaron. Le Seigneur Adonaï, ou bien Sadaï, ou Sabbaoth, ou Jéhova, ou Jhao, devait naturellement égorger quarante-six mille Israélites pour les deux veaux de Jéroboam.

 

Au reste, ce Jéroboam était fort sensé de ne vouloir pas que son peuple allât sacrifier en Jérusalem. Les rois de Perse ne souffrent pas que les Persans aillent baiser la pierre noire à la Mecque ; et le roi de Prusse n'envoie point ses grenadiers demander des pardons à Rome.

 

2 - C'est l'historien Flavius Josèphe qui appelle ce prophète Addo : les sacrés cahiers ne le nomment pas. Le Seigneur Adonaï donne à son prophète Addo un pouvoir plus qu'humain. Dès que le roitelet Jéroboam veut faire saisir ce prophète de malheur, sa main se sèche, et son bras reste étendu sans pouvoir remuer. Cependant Adonaï avait lui-même envoyé un autre prophète à ce même Jéroboam pour lui donner dix parts sur douze de ce beau royaume de quarante-cinq lieues de long sur quinze de large.

 

Le miracle de cette main séchée est bien peu de chose en comparaison de la mer Rouge fendue en deux et du soleil s'arrêtant un jour entier sur Gabaon, comme la lune sur Aïlon. Mais nous verrons d'aussi beaux miracles quand nous serons parvenus au temps du devin Elie et du roitelet Achab (*).

 

(*) Ce troisième commentateur s'exprime en termes trop peu mesurés.

 

 

3 - Cette défense de manger sur les terres de Jéroboam prouve encore que ces terres n'étaient pas fort étendues. Un bon piéton pouvait aisément déjeuner à Samarie, et souper à Jérusalem ; à plus forte raison un prophète, accoutumé à une vie sobre, pouvait se passer de déjeuner à Béthel, qui était encore plus près de Jérusalem que de Samarie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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