LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 93

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 93

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 93)

 

 

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ROIS.

 

 

 

LIVRE III.

 

 

 

 

 

 

 

 

      La reine de Saba, ayant entendu parler de Salomon (Chapitre X, v. 1.), vint le tenter par des énigmes (1).

 

      La reine de Saba donna au roi Salomon six-vingt talents d'or, une quantité très grande d'aromates et de pierres précieuses. On n'a jamais apporté, depuis ce temps-là, tant de parfums à Jérusalem...

 

      Le poids de l'or qu'on apportait chaque année à Salomon était du poids de six cent soixante et six talents d'or.

 

      Le roi Salomon eut aussi deux cents boucliers d'or pur, et trois cents autres boucliers d'or pur.

 

      Le roi Salomon fit aussi un trône d'ivoire revêtu d'un or très pur.

 

      Tous les vases dans lesquels Salomon buvait étaient aussi d'or ; et toute sa vaisselle, et tous les meubles de sa maison du Liban étaient d'un or très pur.

 

      On lui amenait aussi un quadrige d'Égypte pour six cents sicles d'argent, et chaque cheval pour cent cinquante sicles (2).

 

      Cependant le roi Salomon (Chapitre XI, v. 1.) aima plusieurs femmes étrangères, et la fille aussi de Pharaon, et des Moabites et des Ammonites, et des Iduméennes, et des Sidoniennes, et des Ethéennes... Salomon eut donc copulation avec ces femmes d'un amour véhémentissime...

 

      Et il eut sept cents femmes qui étaient reines, et trois cents concubines...

 

      Et comme il était déjà vieux, elles séduisirent son cœur pour lui faire adorer des dieux étrangers...

 

      Il bâtit alors un temple à Chamos sur la montagne qui est auprès de Jérusalem (3).

 

      Or le Seigneur suscita Adad l'Iduméen, de race royale, qui était dans Edom... Dieu suscita aussi pour ennemi à Salomon, Razon, fils d'Eliada... qui fut ennemi d'Israël pendant tout le règne de Salomon, et qui régna en Syrie (4).

 

      Jéroboam, fils de Nabath (Chapitre XI, v. 26.), leva aussi la main contre le roi. Or, Jéroboam était un homme courageux, fort et puissant.

 

      Et il arriva dans ce temps-là que Jéroboam, sortant de Jérusalem, rencontra dans son chemin Ahias le prophète, qui avait un manteau tout neuf ; et Ahias coupa son manteau en douze morceaux et dit à Jéroboam : Prends pour toi dix morceaux de mon manteau ; car voici ce que dit le Seigneur, le Dieu d'Israël : Je diviserai le royayme, et je t'en donnerai dix tribus, et il ne restera qu'une tribu à Salomon, à cause de David mon serviteur, et de la ville de Jérusalem que j'ai choisie dans toutes les tribus d'Israël (5)...

 

      Or Salomon voulut faire assassiner Jéroboam... ; et Salomon s'endormit avec ses pères, et il fut enseveli dans la ville de David son père (6).

 

 

 

 

 

 

 

1 - La reine de Saba, qui vient proposer des énigmes à Salomon, et qui lui fait un petit présent de seize millions huit cent mille livres de France, ou de quatre millions deux cent mille écus d'Allemagne, est bien une autre dame que l'impératrice de Russie. Salomon, qui était fort galant, dut lui faire des présents qui valaient au moins le double.

 

La dîme de tout cet argent appartient aux prêtres. On cherche ce royaume de Saba ; il était sans doute dans le pays d'Utopie.

 

2 - Mettons le sicle d'argent à un écu de France de trois livres. Salomon n'achetait pas cher ses chevaux dans un temps où l'on marchait sur l'or et sur l'argent dans les rues de Jérusalem. L'Égypte ne nourrissait guère de chevaux. Que ne les faisait-il venir d'Arabie et de Perse ? Ne savait-il pas que la plupart des chevaux d'Égypte deviennent tous aveugles en peu de temps ?

 

3 - Il semble assez prouvé que les Juifs n'avaient point encore de culte fixe et déterminé. S'ils en avaient eu, Jacob et Esaü n'auraient point épousé des filles idolâtres ; Samson n'aurait point épousé une Philistine ; Jephté n'aurait point dit que tout ce que le dieu Chamos avait conquis pour son peuple lui appartenait de droit. Il est très vraisemblable qu'aucun des livres juifs, tels qu'ils nous sont parvenus, n'était encore écrit. Il était fort indifférent que Salomon adorât un dieu sous le nom de Chamos, ou de Moloch, ou de Milkon, ou d'Adonaï, ou de Sadaï, ou de Jéhova.

 

4 - Ce Razon, roi de Syrie, qui fit tant de peine à Salomon pendant tout son règne en Judée, démontre évidemment que l'auteur sacré se contredit grossièrement quand il dit que Salomon régna de l'Euphrate à la Méditerranée. Les contradictions sont fréquentes dans l'auteur sacré.

 

5 - Nous avons déjà vu un lévite qui coupa sa femme en douze morceaux, parce qu'elle était morte de lassitude d'avoir été violée en Gabaa ; et maintenant voici un prophète, nommé Ahias, qui ne coupe que son manteau en douze parts, pour signifier au rebelle Jéroboam que des douze tribus d'Israël il en aurait dix. Il aurait pu comploter contre Salomon avec ce rebelle sans qu'il lui en coutât un bon manteau tout neuf ; le Dieu d'Israël ne donnait pas beaucoup de manteaux à ses prophètes ; on sait que leur garde-robe était mal fournie ; apparemment que Jéroboam lui paya la valeur de son manteau.

 

6 - Si Salomon voulut faire assassiner ce Jéroboam, il paraît qu'en effet Dieu lui avait donné la sagesse ; il est toujours fort vilain d'assassiner ; mais enfin il s'agissait d'un royaume qui, dit-on, s'étendait de l'Euphrate à la mer. Salomon ne put venir à bout de son dessein, il mourut ; et de bonnes gens disputent encore s'il est damné. Les prophètes juifs n'agitèrent point cette question. Il n'y avait point encore d'enfer de leur temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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