LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 92

Publié le par loveVoltaire

LA BIBLE EXPLIQUÉE - Partie 92

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LA BIBLE EXPLIQUÉE.

 

 

 

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ANCIEN TESTAMENT.

 

 

 

(Partie 92)

 

 

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ROIS.

 

 

 

LIVRE III.

 

 

 

 

 

 

 

 

      Or on commença à bâtir le temple du Seigneur (Chapitre VI, v.1.) quatre cent quatre-vingts ans après la sortie d'Égypte.

 

      Or cette maison que le roi Salomon bâtit au Seigneur, avait soixante coudées en longueur, vingt coudées en largeur, et trente coudées en hauteur...

 

      Et il fit au temple des fenêtres de côté ; et il fit sur la muraille du temple des échafauds tout autour ; et l'échafaud d'en bas avait cinq coudées de large, et celui du milieu avait six coudées de large, et le troisième échafaud avait sept coudées de large... et il plaça des poutres tout autour, afin qu'ils ne touchassent pas à la muraille... et il fit un étage sur toute la maison, qui avait cinq coudées de hauteur (2). Il fit l'oracle au milieu du temple, en la partie la plus intérieure, pour y mettre le coffre du pacte. L'oracle avait vingt coudées de long, vingt de large, et vingt de haut. Il fit, dans l'oracle, des chérubins de bois d'olivier, qui avaient dix coudées de longueur, et l'autre avait aussi cinq coudées (3).

 

Il fit aussi un grand bassin de fonte (Chapitre VII, v. 23.), nommé la mer, de dix coudées d'un bord à l'autre, et elle était toute ronde.

 

 

      Et il y avait une mer, et douze bœufs sur cette mer...

 

      Or le roi et tout Israël avec lui (Chapitre VIII, v. 5.) immolèrent des victimes devant le Seigneur ; et Salomon égorgea et immola au Seigneur vingt-deux mille bœufs gras et six vingt mille brebis... Ainsi le roi et le peuple dédièrent le temple au Seigneur (4)...

 

      Et Hiram, roi de Tyr (Chapitre IX, v. 11.), lui envoyait tous les bois de cèdre et de sapin, et tout l'or dont il avait besoin ; et Salomon donna à Hiram vingt villes dans la Galilée... Hiram, roi de Tyr, vint voir ces villes ; mais il n'en fut point du tout content, et il dit à Salomon : Mon frère, voilà de pauvres villes que vous m'avez données là ! (5)...

 

      Le roi Salomon équipa aussi une flotte à Asiongaber, auprès d'Ailat, sur le rivage de la mer, au pays d'Idumée ; et Hiram lui envoya de bons hommes de mer... ; et étant allés en Ophir, ils en rapportèrent quatre cent vingt talents d'or au roi Salomon (6).

 

 

 

 

 

 

 

1 - Les auteurs ne s'accordent pas davantage sur la chronologie de ce temple. Les prétendus Septante le disent bâti quatre cent quarante ans après la fuite d'Égypte ; Josèphe, cinq cent quatre-vingt-douze ans ; et parmi les modernes on trouve vingt opinions différentes ; cette question n'est d'aucune importance ; mais dans un livre sacré l'exactitude ne nuirait pas.

 

2 - Il paraît que le surintendant des bâtiments de Salomon n'était ni un Michel-Ange, ni un Bramante : on ne sait ce que c'est que ces fenêtres de côté, ces fenêtres obliques. D'ailleurs il ne faut pas s'imaginer que ces temples eussent la moindre ressemblance avec les nôtres. C'étaient des cloîtres au milieu desquels était un petit sanctuaire : on faisait de ces cloîtres une citadelle ; les murs étaient solides, et les prêtres avaient leurs maisons adossées à l'intérieur de ces murs : ces trois échafauds, ces trois étages, dans l'intérieur du temple, bâtis pour les prêtres, étaient de bois, et avançaient d'une coudée l'un sur l'autre. Nous avons encore d'anciennes villes bâties de cette manière barbare. (Voltaire.) - Comparez la description du Temple, par Munk, dans sa Palestine, page 288 et suivantes. (G.A.)

 

3 - On a remarqué que ces figures de veaux dans le sanctuaire, et ces douze veaux qui soutenaient la cuve appelée la Mer, où les prêtres se lavaient, étaient une transgression formelle contre la loi.

 

4 - Il ne fallait pas faire souvent de pareils sacrifices ; on aurait bientôt été réduit à la famine. Comptez pour chaque bœuf gras quatre cents livres de viande : voilà huit millions huit cent mille livres de bœuf, et douze cent mille livres de mouton ; ajoutez-y le pain et le vin, c'est un grand repas.

 

5 - On ne sait pas trop où Salomon aurait pris ces vingt villes. Samarie n'existait pas. Jéricho n'était qu'une masure. Sichem, Béthel, n'étaient pas rebâties ; elles ne le furent que sous Jéroboam. C'était apparemment des villages que Salomon donna au roi de Tyr ; et que ce Tyrien en ait été content ou non, cela est fort indifférent.

 

6 - Ce voyage d'Ophir est peu de chose. Si vous comptez le talent d'or à cent vingt mille livres de la monnaie de France, ce n'est qu'une affaire de cinquante millions quatre cent mille livres. Les Paralipomènes vont bien plus loin ; ce livre assure que David, avant sa mort, donna à son fils cent mille talents d'or de ses épargnes et un million de talents d'argent. Nous comptons le talent d'or à quarante mille écus, et le talent d'argent à deux mille, ce qui fait juste six milliards d'écus, dix-huit milliards de France. Ce que Salomon amassa pouvait bien aller à une somme aussi forte. Il est comique de voir un melch, un roitelet juif, avoir à sa disposition d'Allemagne, ou environ un milliard et demi sterling. On est dégoûté de tant d'exagérations puériles ; cela ressemble à la Jérusalem céleste, qui descend du ciel dans l'Apocalypse, et que le bonhomme saint Justin vit pendant quarante nuits consécutives : les murailles étaient de jaspe, la ville était d'or, les fondements de pierres précieuses, et les portes de perles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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